17th Century French Literature (Literature)

Jean Racine (1639-1699), seguramente, é um dos grandes mestres do teatro moderno e, em conjunto com Shakespeare, com Corneille e com Molière, representa até hoje referência obrigatória para aqueles que desejam reconstituir a trajetória das artes dramáticas do ocidente.
Pouco ou quase nada se fala de sua habilidade em reciclar as obras da Antiguidade Clássica greco-latina em prol de uma nova arte dramática que surge a partir do renascimento e que se desenvolve até os dias de hoje. A capacidade de “reciclar” ou, simplesmente, “aludir” não é nova, como podem imaginar alguns que se debruçam, sistematicamente, sobre a tão propalada e reverenciada intertextualidade, pedra de toque da pós-modernidade.

Près de quatre siècles après sa première édition, il convient de placer la Brève Relation du voyage de la Nouvelle-France aux côtés des Voyages de Champlain et du Grand Voyage du pays des Hurons de Sagard. Précieux témoignage des premiers balbutiements de la colonie canadienne et des rapports franco-autochtones dans la vallée laurentienne, cette relation inaugurale étonne tant par son registre intimiste et sa liberté de ton que par l’acuité du regard de Lejeune et la richesse des sujets qu’il aborde.

Camus complements his novels with long peritexts, thus using his ecclesiastic authority to legitimise their moral and didactic value. In these peritexts he juxtapposes the licentious novels with his own devout works of fiction, which are, in his own words, not only valuable and worth recommending, but also capable of saving the readers’ souls, put in danger by other texts. In any case, a close reading of these peritexts reveals a view which challenges the idea of the novel’s insidiousness and which bears witness to Camus’s great fascination with this officially condemned literary genre.

http://www.cir17.info/colloques/princeton
Ce colloque pluridisciplinaire se propose d'examiner la place des pratiques collaboratives dans la culture française du XVIIe siècle. Alors que se renforce la monarchie absolue, incarnée par un souverain unique, il règne dans le domaine des arts et des lettres un esprit (ou impératif) de collaboration d'où résultent de nombreuses oeuvres plus ou moins collectives. Il s'agira d'étudier ces productions sous tous leurs aspects (genèse et réception, formes et idées, style et sens), d'interroger leur réussite ou échec, et de les situer par rapport aux ouvrages plus « solitaires ». Pourquoi écrire à quatre mains, voire plus ? Comment peut-on travailler en commun avec son frère ou son maître, un compositeur ou un graveur ? La Bruyère avait-il raison d'écrire : « L'on n'a guère vu jusques à présent un chef-d'oeuvre d'esprit qui soit l'ouvrage de plusieurs » ?

Pourquoi recourir à un modèle collaboratif au XVIIe siècle ? Quelles sont les contraintes matérielles qu’implique ce fonctionnement ? Quels problèmes de valorisation et de reconnaissance la création collective suscite-t-elle ? Cet article prend pour objet le Mercure galant, qui constitue l’une des plus grandes entreprises collaboratives du siècle de Louis XIV. Roman du règne et chronique mensuelle de l’histoire culturelle et politique du royaume de France, cette entreprise incita Donneau de Visé à recourir à la fois aux contributions de ses lecteurs et à recycler des sources imprimées variées. On démontre ainsi que l’œuvre collective n’est pas seulement une affaire d’écriture, mais aussi de logistique et de commerce.

Régis Sauder's touching 2011 documentary, Nous, Princesses de Clèves, which follows a group of Marseille high school students over the course of a year as they read La Fayette's novel while preparing for the Baccalauréat exams, juxtaposes two distinct types of reading: a reading in which the students are able to see themselves in the characters of the novel and a more difficult classroom-based reading that seeks to instill in the students, through conventional pedagogical exercises such as the explication de texte, an appreciation for the literary art and importance of the text. This essay explores the tensions between these two literacies, which become manifest in the film, especially in scenes where the students, who so easily relate to the novel's characters, struggle with the more formal analysis. In a second part, inspired by the writings of Priscilla Ferguson, the essay explores the sociological and pedagogical implications of what seems, in the film, the incompatibility of these distinct appropriations of the text, as it pertains to the students in the documentary and to US-based French programs built on the literary curricula developed by pedagogues such as Gustave Lanson in the late nineteenth and early twentieth centuries.

Qu'est-ce que l'emphase ? Il s'agit certes d'un terme courant et négativement connoté, souvent synonyme de grandiloquence, mais qui s'avère en réalité bien malaisé à circonscrire. C'est sur cette notion problématique que cet ouvrage collectif s'interroge, en réunissant les actes d'une journée d'étude organisée en Sorbonne par Mathilde Levesque et Olivier Pédeflous le 28 mars 2009. Dans une présentation de 10 pages qui souligne dans un premier temps la fréquence d'emploi du mot à l'époque contemporaine, les deux auteurs proposent de revenir à l'histoire de ce terme et de rappeler qu'il n'a pas toujours servi d'étiquette péjorative. Une rapide enquête lexicologique fondée sur l'examen des occurrences du mot sous l'Ancien Régime aboutit ainsi à un saisissant paradoxe : le même terme est à apte à signifier deux réalités parfaitement antithétiques, « dire peu en beaucoup de mots » et « dire beaucoup en peu de mots ». C'est de l'observation de cette ambivalence fondamentale qu'est née l'interrogation qui sous-tend le volume : l'emphase se situe-t-elle du côté de la copia ou de la brevitas ? Avec une telle approche rhétorique et englobante de la notion, il s'agit donc bien de multiplier les points de vue sur l'objet questionné sans le réduire à la définition traditionnelle des grammaires comme procédé de mise en relief d'un élément de la phrase. Quatre premiers articles offrent une efficace mise en perspective de cette notion problématique. Dans une étude lexicologique, Stéphane Macé montre que le terme subit une « inversion pure et simple de sa valeur d'origine » (p. 21). Chez les rhéteurs antiques (Cicéron et Quintillien), la notion, abordée sous son équivalent latin de significatio, est surtout envisagée comme un procédé rhétorique d'insistance, quels que soient les procédés linguistiques mis en oeuvre. Elle peut donc s'apparenter à la fois à une condensation et à une augmentation du matériel lexical et se trouve munie d'une valeur positive. Si sous l'Ancien Régime, l'emphase fait ainsi toujours l'objet d'une définition technique, elle commence progressivement à se doter de connotations péjoratives (répertoriées par Furetière par exemple) qui vont finir par l'emporter. Le terme appartiendrait donc « à cette nébuleuse de termes, tous plus ou moins orientés du côté du style élevé, que l'on a progressivement détachés de leur sens technique pour en faire des critères d'évaluation esthétique un peu lâches, connotés négativement » (34-35). Dans un deuxième temps, Cendrine Pagani-Naudet propose d'aborder la notion d'un point de vue grammatical. Lorsqu'on mobilise le terme d'emphase en grammaire, on l'associe traditionnellement à la notion plus linguistique de dislocation. L'auteur s'interroge alors d'emblée sur « l'intérêt de solliciter un concept, pour s'en débarrasser immédiatement en invoquant des synonymes jugés plus neutres » (37). Elle y voit le symptôme d'une « mauvaise collaboration entre linguistique et stylistique » qui aurait pour conséquence un « grand désordre » dans l'emploi des mots. Pour étayer cette hypothèse d'une notion inutile en grammaire parce que trop polysémique, l'article s'attache dans un premier temps à montrer que la dislocation n'est pas toujours un procédé de mise en relief et que les constructions disloquées peuvent en réalité relever de visées très diverses. Le phénomène de la redondance pronominale a en effet une histoire que l'auteur rappelle. À la Renaissance, il est senti comme normal, surtout à une période où l'on encourage l'expression du pronom sujet, auparavant facultatif. L'étude lexicologique qui suit confirme l'évolution mise en évidence par Stéphane Macé d'un terme qui indiquait une « richesse sémantique » sous l'Ancien Régime avant de se colorer péjorativement et de devenir un synonyme d'enflure et d'exagération. Ce serait seulement à partir du XVIII e siècle que le terme aurait été associé au phénomène de la dislocation, évolution qui serait définitivement enregistrée par le Gradus de 1822. Claire Badiou-Monferran revient ensuite également sur la définition de ce terme en rappelant qu'il a des champs d'application multiples. À partir d'une enquête préliminaire dans les dictionnaires monolingues de l'Ancien Régime, elle montre que dans tous les cas, le terme fait l'objet d'une définition rhétorique de « soulignement de la forme, de

This is a re-reading of Corneille's relationship with music, drawing from the machine play "Andromède" (and scholarship on "Andromède") and comparing its particularities with Corneille's theoretical work from ten years later. The idea is that we have too often relied on the theoretical writings to explain his relationship with music, whereas Corneille was much more experimental (and opera-friendly) in practice than he claimed to be in the _Discours_. "Andromède" without the _Discours_ can be read as a kind of laboratory for early French opera.

La Princesse de Clèves est l'œuvre maîtresse de Madame de Lafayette, publiée en 1678. Depuis la parution, cette œuvre a fait l'objet de nombreux débats puis qu'elle s'éloignait pour différents aspects des romans du XVIIe siècle.  En analysant le roman on peut voir clairement l'influence des Pensées de Pascal, pour lesquelles Mme de Lafayette a toujours montré une admiration particulière. Le thème de la condition humaine est, en effet, très caractérisant à l'intérieur du roman. On va le montrer en mettant en lumière premièrement la question du style qui rapproche La Princesse de Clèves à l'idéal pascalien de la clarté, deuxièmement on va véritablement aborder le thème de la condition humaine d'après Pascal et finalement on considérera les aspects que Mme de la Fayette a repris de la conception pascalienne et, en conséquence, la vision de la condition humaine dans son œuvre.

Louise Bourgeois (midwife to Queen Marie de Medici) and Jean Héroard (royal doctor) recorded  competing accounts of their roles in 1601 at the birth of the future Louis XIII. As the first French midwife to be published, Bourgeois emphasises the theatricality of the event.

In exploring two different kinds of early modern institutional religious discourses, i.e. catechisms and exposition of discussed matters, this article highlights two modes of enunciative fading off. On the one hand, catechisms look like dialogues, but they are actually full of apparently “autonomous” utterances. On the other hand, exposition, a supposedly neutral presentation, proves to be pervaded by a subdued but clearly partial subjectivity, a chiaroscuro presence very much in tune with the mediate and transitive Christian regime of authority.

L’étude de deux types de discours religieux institutionnels, les catéchismes et l’exposition de matières controversées, permet de mettre au jour deux modes d’effacement énonciatif : les catéchismes miment le dialogue, mais multiplient les énoncés « autonomisés » ; l’exposition, qui se veut présentation neutre, s’avère constellée de marqueurs d’une subjectivité certes pacifiée mais partiale – présence en demi-teinte conforme au caractère médiat et transitif de l’autorité en régime chrétien.

In exploring two different kinds of early modern institutional religious discourses, i.e. catechisms and exposition of discussed matters, this article highlights two modes of enunciative fading off. On the one hand, catechisms look like dialogues, but they are actually full of apparently “autonomous” utterances. On the other hand, exposition, a supposedly neutral presentation, proves to be pervaded by a subdued but clearly partial subjectivity, a chiaroscuro presence very much in tune with the mediate and transitive Christian regime of authority.

El estudio de dos tipos de discusos religiosos institucionales, los catecismos y la exposición de temas sometidos a controversia, premite presentar dos modalidades de borramiento enunciativo : los catecismos miman al diálogo, pero multiplican los enunciados “autonomizados” ; la exposición, que se pretende presentación neutra, se presenta constelada por marcadores de una subjetividad, a su vez pacificada pero parcial – presencia esbozada conforme al caráter mediato y transitivo de la autoridad bajo un regimen cristiano.

"L'Ile des Hermaphrodites. Une anamorphose du bizarre", Extrait de Baroque ou bizarre. Avatars de la bizarrerie aux XVIe et XVIIe siècles, L. Picciola dir., Presses Universitaires de Paris-Ouest, 2016, p. 91-103. L'article propose une étude du texte attribué à Désiré Artus, en montrant comment la fiction  dystopique nourrit un discours moral.

Les Femmes savantes, c’est l’exact opposé, – en termes de pièce ayant pour sujet de préoccupation la femme et sa place dans la société –, de l’École des Femmes, jouée dix ans auparavant. Si cette dernière mettait l’accent sur les aspirations simples mais qui étaient pourtant niées à une jeune femme « ignorante » en termes d’amour et de science, mais au cœur pur et tendre, la pièce actuelle donne à voir le versant opposé : les extrêmes dans lesquels la pédanterie et la quête de savoirs peuvent faire basculer la femme. Le changement de perspective est évidemment drastique. D’une créature mise à l’écart, reléguée au ménage et aux soins de son mari, la femme devient maîtresse de son destin, à tel point qu’il devient possible d’en rire, de s’amuser du contraste et de cette nouvelle place. Car ont-elles effectué la bonne décision, une fois cette nouvelle forme de liberté obtenue ?
Peut-être était-ce là une manifestation, de la part de Molière, que les temps changeaient et que ce changement pouvait déjà être perçu, mais, tout à coup, une ribambelle de femmes en vient à se mettre en tête, plutôt que de s’occuper du ménage et d’élever des enfants, qu’il fait meilleur de s’approprier la métaphysique, l’astronomie et la philosophie antique et contemporaine. Finalement, ce qui rapproche ces deux pièces, c’est qu’elles accordent une place importante à la femme, et qu’elles sont écrites en vers.
En mettant la femme au centre de ces deux pièces, Molière dresse et met sur pieds tout l’éventail de comportements qui s’offrent à elle. Mais, cela est une certitude, la pitié qui est réservée au personnage d’Agnès ne suffit pas à racheter les excès ridicules de Philaminte, Armande, Bélise et compagnie. Il s’agit d’en rire avant tout !

Dans ce travail, on se propose d’étudier les outils rhétoriques trouvés dans les deux préfaces rédigées par Corneille pour les éditions différentes du Cid, l’Avertissement (écrite pour la première fois pour l’édition de 1648) et l’Examen (pour l’édition de 1660). On analysera comment le dramaturge répondait aux accusations lancées contre lui et contre son œuvre dans le cadre de la polémique du Cid.

This article seeks to determine to what extent the emotional struggle between the two protagonists of Tristan L'Hermite's La Mariane might be read as a representation of the passionate struggle for sovereignty between the king and the republic. I ask whether this tragedy represents the triumph of absolutism over an alternative concept of political sovereignty, which early 17th century pamphleteers such as Michel Roussel had attributed to the Spanish Jesuit Juan de Mariana. Hérode's central tragic conflict, as I will argue, suggests that the triumph of absolutism implies the loss of his people's love; its triumph is, therefore, shown to be tragic indeed, and primarily for the monarch himself. Parallels to contemporary history indicate that, in the end, absolutist raison d'État may lead to the nation's sterility and self-destruction. The play's indirect language of affect may be understood in terms of Jon Beasley-Murray's approach to the relation of affect and political representation, with the emotional escape from absolutism and the survival of Mariane's soul pointing to the survival of an idea of the res publica's 'sovereignty'.

Les Fourberies de Scapin est une pièce en prose, jouée pour la première fois le 24 mai 1671. Le succès fut toutefois mitigé, et certains représentants de la gens littéraire lui reprochèrent son côté populaire. C’est le cas de Fénelon et de Nicolas Boileau, qui dans son Art poétique consacre quelques vers à la pièce, en en parlant en ces termes :

« Si moins ami du peuple en ses doctes peintures,
Il n'eût point fait souvent grimacer ses figures,
Quitté, pour le bouffon, l'agréable et le fin,
Et sans honte à Térence allié Tabarin.
Dans ce sac ridicule où Scapin s'enveloppe,
Je ne reconnais plus l'auteur du Misanthrope  ».

Quoiqu’il en soit, celle-ci emprunte une portion importante de son intrigue au Phormion de Térence, poète comique et dramaturge latin du 2ème siècle av. J.-C. Mais c’est aussi et surtout l’emprise qu’exerce la Commedia dell’arte italienne qui se fait ressentir sur la pièce. Tant du point de vue du décor – la scène se situe à Naples – que du point de vue des costumes et des masques colorés utilisés lors de la mise en scène, que finalement du point de vue des patronymes des personnages. Il s’agit à tous les effets de la pièce la plus exotique au sein du répertoire de Molière. Mais malgré cet apparent exotisme, et cette diversité dans les sources d’influence et d’inspiration, l’intrigue n’en demeure pas moins adaptée et en phase avec les standards habituels de la comédie française. Comique, fourberie, coups de bâton, quiproquo, imbroglio et histoires de mariages sont de mise, le tout sous la tutelle, l’emprise et l’action régénératrices d’un personnage totipotent dans sa capacité à plier les éléments à sa convenance, et à celle des jeunes gens de la pièce.

It is 1664 and the lavish festivities staged in the gardens of Versailles are underway. King Louis XIV of France is hosting a seven-day “Plaisirs de l’île enchantée” event where on one night alone more than two thousand rockets will be launched into the sky (Aillagon, 2008). This is the first display of feux d’artifices at Versailles (Masson, 2008) and rockets light up the night. They embodied more than their physical sparks of power from canons. In 17th century France, the understanding of feux d’artifice differs from the modern meaning of the phrase. The notion of fireworks are first explored through entries in Furetière’s “Dictionnaire Universel,” which acts more as an encyclopedia of what the phenomenon was a the time (1690a, 1690b). Through Furetière’s work, fireworks during this period were seen as literary, performative, militaristic, sensual, celebratory, and emotive, and innately tied to the French monarchy. From these definitions, the fireworks can then be situated within their historical context of the fireworks at Versailles at Louis XIV’s event. Fireworks at the festival are simultaneously considered at the time period for their physical, ephemeral nature and also for their metaphorically eternal nature. These understandings of fireworks and their place at the event in 1664 draws to the central aspect of the conceptualization of what fireworks meant at this time an place in history. The engraving of Jean Le Pautre in 1676 documented the fireworks and was entitled “Sixième Journée: Illuminations autour du grand canal de Versailles” (Schwartz, 2014, p. 44). This work serves as evidence of the historical and national memory consisted of in the mind of the public for centuries to come. At many times, fireworks can be seen as a metonym for the King. The French court had a “taste for light” which heightened the monarch’s ability to demonstrate his power in artistic and innovative means (Masson, 2008, p. 20). Just as the ephemeral blaze of the fireworks was fleeting, as was the life of the physical man who lived in the 17th century, so did the memory and metaphorical magnificent brilliance of the legend of the Sun King last long after his death on the eternal memory of history.

An analysis of the translations published by Marie de Gournay, Montaigne's fille d'alliance and editor of posthumous editions of the Essais. I examine how de Gournay's approach to translation reflects her keen interest in the fast-moving linguistic and stylistic debates of the late Renaissance and early seventeenth century.

« C’est une grande atteinte aux vices que de les exposer à la risée de tout le monde ».

Dire que Le Tartuffe a eu un parcours de création et de représentation chaotique serait un euphémisme extrême. En effet, la pièce fut représentée pour la première fois à Versailles le 12 mai 1664 dans une version à l’époque abrégée et en trois actes, au cours d’une série de journées de divertissements que le jeune Louis XIV avait donné à la cour, sous le nom de Plaisirs de l’île enchantée. Bien que la pièce rencontre un franc succès lors de cette première représentation, Louis XIV se verra contraint d’en interdire la représentation pendant près de cinq ans, jusqu’à la date fatidique du 23 mars 1669, date à laquelle la pièce fut présentée sous la forme que nous lui connaissons aujourd’hui.
Les historiens se partagent beaucoup sur les raisons qui auraient pu pousser le Roi à promulguer cette interdiction. Influence pieuse et sévère d’Anne d’Autriche, pression des sociétés secrètes comme le Compagnie du Saint-Sacrement, ou alors la volonté du jeune Roi de ne pas affaiblir d’avantage un religion chrétienne frappée de plein fouet par la vague janséniste.
Quoiqu’il en soit, on assistera à une véritable Querelle du Tartuffe, dans laquelle Molière deviendra la cible des attaques de la part de groupes religieux – qui allèrent jusqu’à le comparer au Diable et à lui promettre les flammes de l’Enfer – et ce dernier devra prendre la plume à de nombreuses reprises afin de défendre sa pièce. De là émergeront les quatre textes en prose les plus célèbres du dramaturge : les trois placets au Roi, ainsi que sa préface au lecteur de 1669, dans laquelle Molière défend la dignité de la comédie, ainsi que sa véritable utilité sociale et morale : celle d’instruire et de corriger les vices des hommes.
Le Tartuffe fut un succès considérable, et reste aujourd’hui l’une des pièces majeures de Molière, l’une de ses grandes comédies. On entend par là ces pièces au sein desquelles l’entreprise comique réserve aux lecteurs et spectateurs plus qu’un simple rire gras de circonstance. Il s’agit au contraire de pièces au sein desquelles Molière ose affronter des thèmes plus sérieux que ne le sont les simples cocus ou faux médecins, mais dans lesquelles il engage la société dans son ensemble dans des réflexions sur son temps, sur ses pratiques et sur ses mœurs. À l’instar de L’École des femmes, par exemple, dans laquelle Molière nous met face à une réflexion sur la position de la femme au sein de la société, sur son autonomie, sa liberté d’aimer et d’être maîtresse de sa propre destinée amoureuse.

Le présent travail se donne pour tâche d’analyser l’image de la femme et la représentation de l’amour dans la poésie baroque française. En nous appuyant sur les anthologies de J. Rousset, G. Mathieu-Castellani et J. Serroy, nous allons comparer les idées et les motifs essentiels de la poésie baroque avec ceux des poètes néo-pétrarquistes, notamment Pierre de Ronsard, pour déduire en quoi les poètes baroques suivent la tradition et en quoi ils s’en éloignent afin d’exprimer une nouvelle vision du monde.
Mots-clés : amour, femme, baroque, Renaissance, pétrarquisme, néo-pétrarquisme, tradition, inconstance, G. Mathieu-Castellani.

La princesse allemande  Marie Anne Françoise von Hohenzollern, devenue en 1630 comtesse d’Isembourg à l’âge de seize ans, a scandalisé son entourage quand, trois ans après son mariage, elle a quitté son mari le comte d’Isembourg avec l’aide de son page et le frère de celui-ci, l’écuyer Massauve, pour se réfugier en France.  S’agissait-il d’une histoire galante entre la jeune comtesse et l’écuyer français, avec lequel un vieux comte allemand ne pouvait rivaliser ? Où la comtesse avait-elle quitté son mari de crainte qu’il ne l’empoisonne comme il avait peut-être empoisonné sa première femme ?

The loves of Psyche and Cupid by La Fontaine is a romance of mixed genres, combining the features of a tale, a narrative poem and a philosophical dialogue. The author of this study classifies it as a prosimetrum, to focus her analysis, on the one hand – upon the interrelation between prose and verse, functions and means of introducing rhyming parts, etc., on the other hand – examining metatextual texts of the narrator who provokes interesting aesthetic reflection.

This essay critiques the French cultural aversion to racial thinking which has resulted in the absence of race as a theme and analytic in French historiographic practices, especially in relation to the ancien régime. This essay argues that focusing on 17th century theater and performance culture, especially on baroque ballets and their oblique representations of Blackness and slavery through black- face, reveals a long national history of racism against Black people. This essay is a call to rewrite as an age of race‐ making a period often construed as a cultural and literary golden age that still plays a central role in definitions of French heritage and identity today.

This book poses the question: before the Enlightenment, and before the imperialism of the later 18th century, how did European readers find out about the varied cultures of Asia? The book presents a history of Oriental studies in 17th-century France (c.1643–1715), mapping the place within the intellectual culture of the period that was given to studies of Arabic, Persian, Turkish, and Chinese texts, as well as writings on Mughal India. The Orientalist writers studied here, such as Melchisédech Thévenot, François Bernier, and Barthélemy D'Herbelot, produced books that would become the sources used throughout the 18th century. They are here placed in their own context as members of the ‘republic of letters’ in the age of the scientific revolution and the early Enlightenment."

Free Sample Chapter (Introduction): http://fds.oup.com/www.oup.com/pdf/13/9780199234844.pdf

Oxford Scholarship Online:
http://www.oxfordscholarship.com/oso/public/content/history/9780199234844/toc.html

OUP catalogue: http://ukcatalogue.oup.com/product/9780199234844.do

Google books: http://books.google.com/books?id=U4G7y6S-E1cC&dq

Amazon.com:
http://www.amazon.com/Orientalism-France-Oxford-Historical-Monographs/dp/0199234841/


Contents

Introduction: Baroque Orientalism

1 Barthélemy d'Herbelot and the Place of Oriental Learning

2 "Toutes les Curiosités du Monde": The Geographic Projects of Melchisédech Thévenot

3 The Double Eclipse: François Bernier's Geography of Knowledge

4 The Making of d'Herbelot's Bibliothèque orientale

5 Printing Confucius in Paris

Epilogue

Bibliography

Index

"L’amour-propre, que La Rochefoucauld définit comme « l’amour de soi et de toutes choses pour soi », est au cœur de la réflexion des auteurs que la tradition a regroupés sous la dénomination de « moralistes classiques ». La problématisation augustinienne de cette notion, élaborée par La Rochefoucauld et les moralistes de Port-Royal, assimile amour propre, orgueil et méconnaissance de soi. Cet ouvrage retrace l’histoire du mot amour propre en langue française et étudie les grands « systèmes de l’amour propre » de la seconde moitié du XVIIe siècle, avant de s’attacher aux différentes stratégies rhétoriques des moralistes, qui confrontent le lecteur au miroir que lui tend le discours de vérité."

L’Astrée d’Honoré d’Urfé reste une œuvre inachevée. Plusieurs travaux sont consacrés à la création du roman et aux vicissitudes de ses deux dernières parties , la quatrième ayant été profondément modifiée et la cinquième entièrement écrite par le secrétaire d’Honoré d’Urfé Baltazar Baro. Etant ouvert, le dénouement du roman s’offre à des interprétations parfois contradictoires.
Dans son article « Innoportunité de la mélancolie pastorale : inachèvement, édition et réception des œuvres contre logique romanesque » Laurence Plazenet note que «le contexte de l’œuvre implique un dénouement funeste à l’Éden forézien » . Le roman s’interrompt sur un moment dramatique de l’histoire : d’Urfé fait entrer la guerre dans le Forez et le pays des bergers est voué à être envahi par les troupes du perfide Polémas. De l’autre côté, Céladon vit toujours près d’Astrée sous le déguisement d’Alexis et ce mensonge ne semble guère de nature à devoir le réconcilier avec sa maitresse. Eglal Henein, par contre, prône pour le dénouement heureux du roman et souligne le fait que « Honoré d’Urfé parsème  L’Astrée de signes de bon augure » . Elle voit dans L’Astrée l’œuvre d’un moraliste qui réunit ensemble le temps, la justice et l’amour pour mener ses personnages à une fin heureuse. Selon Maurice Laugaa, L’Astrée  a été conçue initialement comme un roman sans fin : « Le roman est inachevé puisqu’il exprime la vie » . On trouve la même idée chez Bernard Yon : « Le chemin des amants peut s’orner de fleurs, s’ils suivent  les bons conseils de l‘écrivain ; mais il doit demeurer un chemin » .
Tel désaccord de la critique contemporaine devant le dénouement de L’Astrée ne semble pas être partagé par les lecteurs français du XVIIe siècle. Les adaptateurs d’Honoré d’Urfé ne questionnent pas la fin heureuse de l’histoire d’Astrée et de Céladon. Balthasar Baro les unit par l’ordre impérieux de l’Amour et cette fin devient canonique pour les générations qui suivent. La conclusion de Baro est reprise par Nicolas Rassiguier dans sa Tragi-comédie pastorale des amours d’Astrée et de Céladon (1630), par Jean de La Fontaine dans son opéra intitulé Astrée (1690) et finalement par l’abbé de Choisy qui fait une  adaptation de L’Astrée (1712) au goût du temps. Le dénouement de Baro s’inscrit, d’ailleurs, dans la théorie du roman du XVIIe siècle qui fait de la fin heureuse une des caractéristiques principales du genre. Selon Pierre-Daniel Huet, « La fin principale des Romans … est l’instruction des Lecteurs, à qui il faut toujours faire voir la vertu couronnée ; et le vice châtié » .
Pourtant la dimension mélancolique voire tragique de l’œuvre urfénienne n’a pas été ignorée par les contemporains. Il est à noter que même si Rassiguier essaye de garder le côté plaisant de l’histoire (avec le personnage d’Hylas, le vain tombeau de Céladon et la druidesse Alexis) il renforce ses aspects tragiques et fait d’Astrée une héroïne à la dimension presque racinienne - coupable, jalouse, furieuse, soumise aux cruels repentirs . De même, bien qu’ Astrée de La Fontaine ait une fin heureuse, elle porte un sous-titre de « l’opéra tragique », ses personnages sont mis dans l’impasse des passions humaines (Astrée est jalouse, Galathée amoureuse de Céladon) d’où ils n’auraient pas pu sortir sans l’action de la fée Ismène.
La question se pose : quelle aurait été la fin de l’histoire d’Astrée et de Céladon sans l’intervention du merveilleux ? Ses deux amants, seraient-ils ensemble ? Dans un sens plus large : le bonheur de la parfaite amitié serait-il possible? Dans cet article nous nous proposons à lire La princesse de Clèves de Mme de Lafayette comme une œuvre qui donne la réponse à la question posée par Honoré d’Urfé. La réponse est négative, on le sait bien, et pourtant l’analyse du traitement du matériel urfénien par Mme de Lafayette nous permettra d’une part de relire l’Astrée et son dénouement dans la perspective du changement du système idéologique (moral et esthétique) au cours du siècle et d’autre part de jeter un nouveau regard sur le côté intertextuel de La Princesse de Clèves.

In contrast to the still widely accepted categorization of Madame de Lafayette’s text La Princesse de Clèves (1678) as a ‘psychological novel’, this article views it as an examination of the meaning of the passions of the body, a central question in the novella tradition from Boccaccio on. The article is, however, not concerned with the much discussed ‘power of passion’, but rather examines the power of their encoding and their narrative perspectivation. In this context, the main character’s blushing is particularly relevant, something that has so far hardly been considered in research. The article analyses two dominant encodings of blushing: 1) blushing as confession of the body and as lie detector, and 2) blushing as a sign of natural female virtue. It becomes apparent that the body (just as the supposedly honest and direct confession) is neither a means of escaping the courtly culture of simulating and dissimulating one’s feelings nor is it a residue of individual authenticity. It is rather a means of social power over the subject which can hardly evade the interpretations that are imposed on the involuntary reactions of its body.

Chacun de leur côté, un historien reconnu (Fernand Hallyn) et un célèbre metteur en scène (Jean-Pierre Vincent) ont récemment suggéré qu’il est possible que Dom Juan ne meure pas à la fin de la pièce de Molière — alors que le texte dit explicitement le contraire. Cette hypothèse procède-t-elle d'une infidélité de lecture ? Produit-elle un contresens ? Elle se fonde en tout cas sur une manière de lire les textes dramatiques qui, en France, est encouragée. Après avoir montré la différence entre le fait de lire un texte dramatique et le fait de le lire comme un texte de théâtre —texte qu’on peut alors lire au passé, au futur antérieur ou au futur simple—, cet article prête attention aux interférences que ces manières de lire peuvent produire entre elles dans le présent de la lecture. Il explique ainsi pourquoi il n’est pas simple de s’accorder sur un fait en apparence aussi facile à établir que la mort d’un personnage dans une pièce de théâtre. Par là, il invite à considérer les incidences que cette spécificité de la lecture des textes dramatiques (non naturelle, mais tributaire d'une histoire — éditoriale, théâtrale, critique, théorique...) peut avoir sur l’exercice de l’analyse de texte.