Schittly Marie-Aude
Année Universitaire 2016-2017
Archéologie d’une Seigneurie
l’exemple de
Granges dans le Pays de Montbéliard
(XVe-XVIIe siècles)
Tome I
Sous la direction de Monsieur Jean-Jacques Schwien,
maître de conférence en Archéologie Médiévale
Illustration de couverture
Production d’Adrian Duchemin, collègue du Master, ami et virtuose du pinceau, commandée
spécialement pour l’illustration de ce mémoire.
Pour citer ce document
Schittly 2017 : Schittly Marie-Aude, Archéologie d’une seigneurie : l’exemple de Granges dans
le Pays de Montbéliard (XVe-XVIIe siècles), 2 Tomes, Mémoire de Master sous la direction de JeanJacques Schwien, Strasbourg, 2017, 243p.
Remerciements
J’adresse mes premiers remerciements à mon directeur de mémoire, Jean-Jacques Schwien,
qui me suit depuis plusieurs années sur le projet de Granges malgré toutes les incertitudes que ce
sujet laissait planer. Il a répondu présent quand cela était nécessaire et a réussi à effacer les doutes
qui ont pu se mettre en travers du chemin.
Je remercie ensuite tous les professionnels et les universitaires, encore en poste où à la
retraite, qui m’ont aiguillée pendant ma recherche. Je commence par René Locatelli qui a accepté
de lire mon projet intermédiaire de recherche, m’a donné de nombreuses données et de précieux
conseils pour améliorer ce travail. Puis, par ordre d’apparition et de contact, mes remerciements
vont à Paul Delsalle et André Bouvard qui, dès le départ du projet, m’ont aidée à m’orienter dans
la bibliographie et les archives. Leur assistance a été extrêmement précieuse. Merci également à
Yves Vachet et au personnel du service de l’Inventaire et du Patrimoine, à Nathalie Bonvalot qui
a tenté de sauver le potentiel archéologique du château de Granges et au personnel des Archives
du Doubs et de la Haute-Saône pour sa disponibilité et à celui de la Société d’Emulation de
Montbéliard, au personnel de la Drac de Besançon et particulièrement à Marie-Hélène Chenevoy
pour son efficacité et sa disponibilité. Un remerciement profond également à Jean Hennequin, dont
la rencontre fut tardive mais si constructive. Enfin, je tiens également à présenter ma plus profonde
gratitude à Stéphane Guyot dont le professionnalisme et la sincérité m’ont permis de garder foi en
mon projet et dans mon orientation professionnelle.
Je désirais également remercier mes amis comtois qui m’ont fait découvrir le merveilleux
pays haut-saônois et la commune de Granges-le-Bourg. A mes amis de la faculté les plus proches,
j’offre ma reconnaissance éternelle pour toutes ces heures à se soutenir pendant ces années de
recherches : à Anne, Laura, Alissia, Amélie, Manon M, Thibaud, Rémy, Benjamin, Alexandre,
Maxime, et tous les autres, je leur souhaite bonne continuation. A Adrian, j’exprime ma plus
profonde gratitude d’avoir accepté d’illustrer mon master. Merci également à Rachel pour son
accueil et pour ses encouragements.
Enfin, je souhaite remercier ma famille. Tout d’abord mon conjoint, Valentin, qui supporte,
avec courage, au quotidien, l’ascenseur émotionnel qui siège en moi. Je n’oublie pas JR et Hélène
même s’ils n’ont pas toujours compris mon activité, ils ont respecté mon travail. A mes parents,
un merci particulier. Je leur dois la réussite de toutes ces années. Ils m’ont appris la rigueur, la
persévérance, la bonté, ils m’ont toujours laissé croire en mes rêves. Merci de m’avoir soutenue
depuis le début de l’aventure archéologique. Merci de m’avoir poussée à suivre mes projets malgré
certaines difficultés de la vie qu’il a fallu traverser et particulièrement ces dernières années. Merci
pour ces heures supplémentaires de lecture qui ont été consacrées à ce travail. Merci d’être ce que
vous êtes, et de m’avoir donné ce qu’il y a de meilleur en moi. Je suis fière d’être votre fille. Merci
pour tout !
Et pour n’oublier personne, merci à toutes celles et tous ceux qui, de près ou de loin ont
contribué à mon projet universitaire dans son ensemble. Ma dernière phrase est destinée à tous
ceux qui veulent se lancer sur les traces de la seigneurie de Granges, elle en vaut la peine, bon
courage !
Sommaire
Remerciements
.....................................................................................................................3
Introduction
.....................................................................................................................6
I.
A la découverte de l’histoire d’une seigneurie
.......................................................17
A. Le territoire de Granges avant la seigneurie
.......................................................17
1. A la conquête de la Porte de Bourgogne .......................................................17
2. L’installation humaine dans la Porte de Bourgogne, des origines à la fin de
l’époque romaine
...........................................................................................20
3. La porte de Bourgogne jusqu’au XIe siècle : l’émergence du comté de
Montbéliard et d’une nouvelle élite locale .......................................................24
B. La maison de Granges, des origines au XIVe siècle
...........................................27
1. Les origines incertaines d’une nouvelle puissance locale
...................27
2. De l’affirmation du lignage à son basculement (XIIe-XIVe siècles)
.......31
3. Conclusions principales sur la seigneurie indépendante de Granges
.......33
C. La seigneurie de Granges à partir du XIVe siècle : de la mouvance des ducs-
comtes de Bourgogne à la dépendance germanique .......................................................35
1. Le développement de la seigneurie sous les Montfaucon
...................35
e
2. Le XIV siècle, temps de crises, temps d’espoir : difficultés politiques et
ascension bourgeoise ...............................................................................36
3. La domination wurtembergeoise : cadre historique de nos archives
.......37
II.
Le dépouillement des archives comptables
.......................................................41
A. L’évolution et le développement d’un outil de gestion
...........................................41
1. Historiographie de la gestion comptable seigneuriale
...............................41
2. Vers l’apogée de la «civilisation comptable»
...........................................42
B. La pratique comptable dans la seigneurie de Granges
...........................................44
1. Corpus documentaire et méthodologie
.......................................................44
2. L’objet comptable : analyse codicologique du livre de compte ...................54
3. Rappel des grandes évolutions codicologiques ...........................................72
C. Les receveurs de Granges dans la «civilisation comptable» bourguignonne
.......76
1. Les connaissances sur la gestion comptable dans les terres bourguignonnes .76
2. Le receveur de Granges : acteurs, victimes ou exclus de la normalisation
financière
.......................................................................................................79
4
III.
L’organisation seigneuriale «matérielle» : les équipements
...............................81
A. Lecture des comptes et repérage des mentions : élaboration du catalogue
.......81
1. Question de définition
...............................................................................81
2. Question de méthodologie ...............................................................................86
3. Question de chronologie ...............................................................................89
B. Typologie des équipements : présentation du catalogue ...........................................93
1. L’organisation de chaque présentation .......................................................93
2. Présentation des catégories d’équipements
...........................................97
3. Etude de cas : analyse géographique comparative des fours et des moulins .125
C.
Répartition générale des équipements : exploitation du catalogue ..................129
1. Catégorisation des équipements .................................................................129
2. Répartition des équipements par commune
.........................................130
3. Répartition typologique des équipements par commune .............................133
IV.
Cartographier la seigneurie
.............................................................................140
A. Une seigneurie matérielle évolutive
.................................................................140
1. Carte récapitulative de l’exploitation du catalogue
.............................140
2. Construction chronologique de l’espace matériel
.............................142
3. Evolutions du paysage matériel seigneurial : bilan, précisions et mise en
contexte
.....................................................................................................150
B. Des ressources cartographiques complémentaires abondantes
.............................152
1. Des nouvelles sources primaires : les montres d’armes .............................152
2. Les productions cartographiques locales .....................................................163
3. Les études récentes
.............................................................................182
C. Bilan cartographique : reconstruire une seigneurie
.........................................195
1. Comparaison et complémentarité des sources : croiser les documents pour
affiner la carte
.........................................................................................195
2. La seigneurie de Granges, cartographie unique et figée ou réalités
multiples et évolutives ?
.............................................................................204
3. Un espace hiérarchisé : centres et périphéries
.........................................210
Conclusion
.............................................................................................................................214
Table des figures
.................................................................................................................219
Table des tableaux
.................................................................................................................223
Bibliographie
.................................................................................................................224
5
Introduction
Démarrer une monographie dans le cadre d’un mémoire de Master apparaît comme un
défi risqué quelque peu cloisonnant pour l’étudiant. Pourtant, les recherches nécessaires à une
production scientifique de ce type permettent au chercheur de se familiariser avec une multitude
de sources. Bien souvent confiné dans sa spécialité, l’érudit exclut un nombre considérable de
documents parce qu’il estime ne pas avoir les connaissances et/ou les techniques nécessaires pour
les étudier. Pourtant, c’est bien cette abondance de sources et leur multiplicité qui caractérisent le
monde médiéval qu’on ne pourrait prétendre comprendre en se bornant à une approche unilatérale
et uni-disciplinaire. Il serait bien prétentieux d’aspirer à produire un ouvrage sur la seigneurie de
Granges, d’une aussi bonne qualité que ce qui fut fait pour le château de Montfaucon par les deux
principaux contributeurs, le professeur René Locatelli et le maître de conférence en archéologie
médiévale Jean-Jacques Schwien1. C’est pourtant avec l’optique similaire d’offrir une approche
historique et archéologique de la seigneurie, que ce projet vit le jour.
La seigneurie de Granges prend place dans l’espace de la vallée de l’Ognon en plein centre
du Pays de Montbéliard. Elle se développe autour de son chef-lieu Granges-le-Bourg [Fig.1]
localisé en Haute-Saône (70) pour s’étendre jusque dans le département du Doubs (25).
LANGRES
HAUT RHIN
e
ôn
Sa
Og
no
n
Luxeuil-les-Bains
TERR.DEBELFORT
HAUTE-MARNE
LURE
BELFORT
Og
non
VESOUL
e
ôn
Sa
Granges-le-B.
Héricourt
MONTBELIARD
Légende
Gray
Limites départements
Hydrographie
s
Doub
Voirie (nationales et départementales)
COTE-D’OR
Principales villes
Saône
n
no
Og
s
Doub
BEASANCON
DOUBS
Localisation de Granges-le-Bourg
(Centre de seigneurie)
JURA
Figure 1 : Localisation de Granges-le-Bourg sur une carte générale de la Haute-Saône
Sources : Fond de carte France http://histgeo.ac-aix-marseille.fr/webphp/carte.php?num_car=1515&lang=fr
(Données : ESRI Inc, Eurogeographics, IFREMER, Institut national de l'information géographique et forestière)
DAO :
Schittly Marie-Aude 2017
1 Association du Château de Montfaucon, Le Château de Montfaucon (Doubs), du bourg au village, 2012
6
Mise en place du sujet : coupler l’archéologie avec l’histoire pour créer une problématique
nouvelle
Avant de poursuivre cette présentation de la seigneurie de Granges, il est nécessaire de
définir plus précisément les termes du sujet exposé en couverture. Dans la vision populaire,
l’archéologue recherche des objets de valeur, des trésors qui lui apporteront gloire et fortune. Si
cela a pu être vrai au XVIIIe et XIXe siècle, l’archéologie recouvre aujourd’hui une toute autre
réalité. Menant une «étude des civilisations anciennes réalisée à partir des vestiges matériels d’une
activité exercée par les hommes, ou à partir des éléments de leur contexte», l’archéologue est
davantage anthropologue que chasseur de trésors1.
En France, l’archéologie médiévale se développe au XIXe siècle sous l’impulsion de deux
passionnés d’architecture : Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) et Camille Enlart (1862-1927). Le
premier fait partie, à partir de 1830, d’un vaste programme de restauration de monuments initié par
Prosper Mérimée, connu sous l’appellation des Monuments Historiques2. Sa renommée provient
notamment de la publication, entre 1854 et 1868, d’un Dictionnaire raisonné de l’architecture
française du XIe au XVe siècle3, accompagné d’un second dictionnaire sur le mobilier. De formation
d’architecte, il produit des dessins précis et techniques en plan, en coupes et en élévations avec des
données métriques et les descriptions des matériaux. Certains monuments, religieux comme laïcs,
sont encore connus aujourd’hui uniquement par son travail. Camille Enlart, quant à lui, juriste de
formation mais passionné d’histoire médiévale, publie en 1902 le Manuel d’Archéologie Française
du Haut Moyen Âge à la Renaissance, dans un but pédagogique à destination, notamment, des
étudiants désireux de connaître l’architecture médiévale.
Au XIXe siècle, ces premiers pas de l’archéologie médiévale sont encore étroitement liés
à l’histoire de l’art. Cependant, cette discipline nouvelle se constitue progressivement sa propre
identité. La création du premier Centre de Recherches Archéologiques Médiévales (Cram) à Caen
en 1955 par Michel de Bouard, marque un nouveau temps fort dans la genèse de l’archéologie
médiévale et une réelle volonté de fonder une discipline indépendante4. Les historiens de
formation, qui officient au sein de ces groupes de recherches au nombre croissant, sont les
nouveaux archéologues médiévistes. Ils continuent de se concentrer, dans un premier temps, sur
des thématiques traditionnelles, issues de l’histoire ou de l’histoire de l’art, et principalement
orientées vers l’étude des lieux de culte et de pouvoir5. Ils s’attaquent ainsi aux symboles les
plus caractéristiques et emblématiques du Moyen Âge. Toutefois, ces problématiques s’étoffent
grâce à des approches et des raisonnements nouveaux. De nouvelles thématiques, notamment
sur l’organisation des territoires par rapport à ces lieux centraux ou encore sur l’archéologie du
paysage au sens environnemental, se développent. De nombreux travaux sont alors engagés et
aboutissent, encore récemment, à d’importants ouvrages sur les réseaux, à l’exemple des oeuvres
de Michelle Colardelle, Alain Kersuzan ou encore Hervé Mouillebouche, traitant, tous trois
1 Larousse en ligne : http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/archeologie
2 Pesez, « Archéologie », in Dictionnaire du Moyen Âge, 2012, p.77
3 Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVe siècle, 1854-1868
4 Ce centre existe encore aujourd’hui sous le sigle : Craham Centre de Recherches Archéologiques et Historiques
anciennes et médiévales. Toute l’histoire et l’évolution de ce centre est développée sur le site internet : http://www.
unicaen.fr/crahm/spip.php?article166
5 Burnouf, Archéologie médiévale en France : Le second Moyen Âge (XIIe-XVIe siècle), 2011, p.15
7
des réseaux castraux1. Certes, l’arrière-plan socio-économique dans lequel s’inscrit ces édifices,
autrement dit la «seigneurie», n’est pas réellement pris en compte dans ces travaux. Cependant,
ces thématiques innovantes incluent l’édifice, étudié jusqu’alors de manière ego-centrée, dans
un espace beaucoup plus large et le confronte à des pouvoirs parallèles. A titre d’exemple, le
travail d’Alain Kersuzan comprend une importante démonstration sur l’architecture castrale et
l’aspect matériel de ces constructions. C’est une approche relativement classique du sujet, mais ses
analyses lui permettent d’intégrer chaque édifice dans un plus large réseau qui se forme dans un
contexte politique conflictuel particulier2. L’édifice s’ouvre ainsi à un espace dépassant les limites
de son enceinte.
Le développement de l’archéologie préventive à partir des années 1980, conséquence des
grands scandales de la fin des années 1970 et du développement du concept de «patrimonalisation»3,
offre à l’archéologie médiévale sa dernière grande évolution4. Elle permet de connaître aussi bien
le paysage rural qu’urbain, que les sols par la fouille traditionnelle et les élévations à travers
le développement de l’archéologie du bâti. Ainsi, dès les années 1990, près de la moitié des
prescriptions portent sur le Moyen Âge5. En ce qui concerne l’archéologie de la période Moderne,
son développement est plus tardif et se place dans ces mêmes dernières décennies du XXe siècle.
Si elle n’en est encore aujourd’hui qu’à ses débuts, elle fait l’objet d’un nombre croissant d’actions
de préservation et bénéficie des dernières méthodes de recherches déjà utilisées pour la période
médiévale.
La discipline archéologique a donc profondément évolué et sa pratique s’est élargie à de
nouvelles périodes, de nouvelles approches mais aussi de nouvelles méthodes d’investigations à
travers la création de nombreuses structures. L’objet est important, mais les faits archéologiques et
les murs dans lesquels il s’inscrit le sont peut-être encore plus. L’artefact devient souvent l’outil de
datation du complexe architectural dans lequel il est découvert mais l’organisation interne du site
et son implantation dans son environnement sont des problématiques actuellement majeures en
archéologie. L’accent est donc aujourd’hui davantage mis sur la compréhension du paysage ancien
et sur l’organisation de l’espace aux époques antérieures.
Dans l’intitulé, la notion d’ «archéologie» s’oppose, ou s’appose, à un concept spécifiquement
historique, celui de la «seigneurie». Terme utilisé couramment dans les textes à partir du XIIIe
siècle, la seigneurie est habituellement définie comme un territoire, appelé «domaine», soumis
à la puissance d’un seigneur qui y exerce un certain nombre de pouvoirs6. Toutefois la notice
1 Colardelle, Mazard, Verdel, Les châteaux de la seigneurie de Clermont au Moyen Âge : XIIe-XIVe siècles, 1997
Kersuzan, Le réseau castral savoyard de Bresse et de Bugey pendant la guerre delphino-savoyarde : 1282-1355, 2002
et sa publication Kersuzan, Défendre la Bresse et le Bugey : les châteaux savoyards dans la guerre contre le Dauphiné,
1282-1355, 2005
Mouillebouche, Les maisons fortes en Bourgogne du Nord du XIIIe au XVIe s : approches archéologiques et sociohistorique, 2001
2 Kersuzan, Défendre la Bresse et le Bugey..., p.11
3 Dans les dernières décennies du XXe siècle, une réelle volonté de préservation du patrimoine se fait sentir et se
concrétise légalement par la mise en place de plusieurs projets de loi dont la loi Malraux.
4 Burnouf, Archéologie médiévale..., p.19
5 Burnouf, Archéologie médiévale..., p.20
6 Gérard Thill considère, à contrario, que le domaine, fondé sur la détention de la terre seule, est profondément
différent de la seigneurie fondée sur un ensemble de droits sur les personnes et les biens.
8
explicative fournie par Robert Fossier, spécialiste de la question, relève, sur le sujet, un certain
nombre de problèmes qui prouvent la complexité d’établir une définition générale de la seigneurie
capable d’englober, en son sein, l’ensemble des entités seigneuriales existantes1. En effet, le terme
de « seigneurie » représente une multitude de réalités qui évoluent suivant les siècles, l’espace
(France ou Empire Germanique), le statut du seigneur (laïc ou ecclésiastique) ou encore la
puissance de ce dernier. Robert Fossier pointe ces différences trop souvent mises de côté par souci
de simplification de définition entre les régions et les époques2. Gérard Thill, quant à lui, parle
même de «montage photographique» qui gomme toutes les spécificités locales3. Ces problèmes
sont accentués par le manque de sources avant le XIVe siècle. Supprimer ce terme complexe
faciliterait la tâche des historiens mais son utilisation omniprésente dans les textes médiévaux et
modernes rend le concept seigneurial inhérent à ces deux périodes4.
Entre seigneurie « privée », « foncière » ou « politique », les historiens s’entendent sur
l’utilisation de l’appellation de « seigneurie banale », plaçant ainsi le ban, et les droits qui en
découlent, au centre de la construction seigneuriale. De cette manière, le ban incarne le pouvoir
public qui « groupe les notions romaines d’auctoritas (prestige moral), de potestas (puissance
matérielle, notamment militaire), de districtum (droit de poursuivre, juger et punir) »5. Cependant,
il ne faut pas oublier, comme l’explique parfaitement Gérard Thill, que «définir c’est atteindre au
général en éliminant le particulier, en faisant fi de la complexité et de la diversité du concret, et
donc, sinon trahir, du moins appauvrir la réalité»6. Du point de vue archéologique, il n’existe pas
de définition du terme de «seigneurie» : à ce jour, aucun archéologue ne s’est encore demandé si les
trois notions majeures d’auctoritas, de potestas et de districtum se perçoivent archéologiquement.
En d’autres termes, une réflexion seigneuriale matérielle permettrait-elle, pour la première fois, de
donner une définition archéologique de la seigneurie ? L’organisation seigneuriale est-elle réfléchie
et méthodique ou aléatoire et empirique ? Ces questions restent, pour le moment, sans réponse et
la manière dont s’inscrit une seigneurie sur son sol est pour le moment une énigme.
Entre le Xe et le XVIIIe siècle, la seigneurie est la «cellule première de la vie quotidienne»
et se décrit comme une «forme coutumière [...] d’encadrement des hommes» sur tous les aspects
sociaux, économiques et politiques à travers la signature d’un «contrat» d’aide et de protection
entre seigneur et sujets7. Le seigneur se différencie des autres par le prestige qu’il a acquis, par
ses possessions qui lui concèdent un pouvoir économique et par un pouvoir politique attribué par
la protection qu’il peut fournir8. L’apogée de ce système est traditionnellement situé autour de
1050-1057, il décline vers 1250 mais ne s’éteint pas pour autant9. Aussi, le concept ne s’arrête
pas en 1492, à la fin présupposée du Moyen Âge, mais perdure encore pendant de longs siècles.
Thill, «La seigneurie en Lotharingie au Moyen Âge : quelques constatations et propositions », in La seigneurie rurale
en Lotharingie, 1986, p.146
1 Fossier, « Seigneurie », in Dictionnaire du Moyen Âge, pp.1314-1317
2 Fossier, «Seigneurs et seigneuries au Moyen Âge», in Seigneurs et Seigneuries au Moyen Âge, 1993, p.10
3 Thill, «La seigneurie en Lotharingie au Moyen Âge...», p.145
4 Fossier, «Seigneurs et seigneuries au Moyen Âge», p.10
5 Fossier, « Ban », in Dictionnaire du Moyen Âge, pp.128-129.
6 Thill, «La seigneurie en Lotharingie au Moyen Âge...», p.145
7 Fossier, «Seigneurs et seigneuries au Moyen Âge», p.9
8 Fossier, «Seigneurs et seigneuries au Moyen Âge», pp.15-17
9 Fossier, «Seigneurs et seigneuries au Moyen Âge», p.20
9
L’historiographie offre peu d’informations sur le devenir de la seigneurie et de son système
pendant l’époque moderne, et particulièrement au début de cette dernière. Robert Fossier clos son
explication de l’évolution seigneuriale sur une «crise du féodalisme» des XIVe et XVe siècles1. Par
ailleurs, les études produites sur le sujet se bornent souvent au XIIIe siècle, à l’instar du travail
de Robert Boutruche2. Des cas seigneuriaux sont à nouveau étudiés à partir de 1650 jusqu’à la
Révolution Française mais l’évolution de la seigneurie entre le XIIIe et le milieu du XVIIe siècle
est relativement mal connue3. Si quelques études de cas observent une continuité entre le Moyen
Âge et l’époque Moderne, une analyse plus précise sur la longue durée de la notion de «seigneurie»
reste encore à produire4. Philippe Contamine pointe dans l’une de ses nombreuses contributions
cette absence d’«étude complète sur le sujet»5. Il ne prétend pas y remédier, mais son approche est
importante et pionnière dans la tentative de cerner les caractéristiques générales de la seigneurie
au-delà du XIIIe siècle jusqu’au XVe siècle. De son analyse, il ressort, que vers 1500, les principes
originels de la seigneurie persistent, à savoir le contrôle d’une terre par un puissant seigneur qui
dispose d’un certain nombre de droits qu’il protège.
L’auteur met ainsi en avant le risque de créer involontairement des coupures dans
l’évolution de la seigneurie dont l’existence historique n’est nullement prouvée mais qui sont
induites par les compétences chronologiques respectives des intervenants sur le sujet6. Sa remarque
remet en question la «chute» seigneuriale autour de 1300 et traduit également une importante
réalité scientifique perceptible à travers l’historiographie : la césure entre les spécialistes de deux
périodes académiques importantes, en l’occurrence le Moyen Âge et l’époque Moderne. Pourtant,
les informations et les ressources disponibles semblent propices à l’étude de l’évolution du cas
seigneurial à la jonction de ces deux époques. L’abondance des archives avec la création de nouveaux
types documentaires, le développement et l’organisation plus rigoureuse de l’administration et les
récentes recherches archéologiques offrent beaucoup d’indices pour comprendre l’évolution du
système seigneurial entre les XIIIe et XVIIe siècles7.
Le choix est donc volontaire de lier, dans l’intitulé de ce mémoire, deux éléments qui
ne semblent, à priori, pas associables : l’archéologie, science basée sur des faits concrets et
observables, et un concept historique qui frôle l’idéologie, la seigneurie. L’objectif final réside dans
la démonstration de l’importance de l’interdisciplinarité. Ce concept ne doit pas être confondu avec
celui de la pluridisciplinarité qui aborde un thème commun sous plusieurs disciplines. Dans le cas
de l’interdisciplinarité, chaque discipline apporte des éléments complémentaires aux autres. Ainsi,
une découverte dans un domaine permet d’éclaircir un point obscur dans un autre. Cela explique
1 Fossier, « Seigneurie », in Dictionnaire du Moyen Âge, p.1317
2 Boutruche, Seigneurie et féodalité, 1968-1971
3 A titre d’exemple : Dattler, Le Comté de Belfort (1659-1791). Etude d’une seigneurie : son fonctionnement, ses
hommes, ses revenus, 1984
4 Deux exemples d’étude transpériode : Larigauderie Beijaud, De l’ermitage à la seigneurie : l’espace économique et
social de Grandmont, XIIe-XVIIIe siècles, 2009
Gallet, La seigneurie bretonne (1450-1680) : l’exemple du Vannetais, 1983
5 Contamine, «La seigneurie en France à la fin du Moyen Âge : quelques problèmes généraux», in Seigneurs et
Seigneuries au Moyen Âge, p.21
6 Contamine, «La seigneurie en France à la fin du Moyen Âge : quelques problèmes généraux», in Seigneurs et
Seigneuries au Moyen Âge, p.21
7 Contamine, «La seigneurie en France à la fin du Moyen Âge : quelques problèmes généraux», in Seigneurs et
Seigneuries au Moyen Âge, p.22-23
10
qu’il peut y avoir, dans le développement de cette étude, certaines anticipations par rapport à
un élément ou type documentaire qui n’est pas encore présenté, ou des retours en arrière sur
une donnée déjà exploitée mais qui peut apporter de nouvelles conclusions sur un aspect exposé
plus tardivement. Il est question, dans notre cas, de justifier que l’archéologie peut encore offrir
des renseignements sur certains aspects de l’histoire médiévale et, à contrario, que les sources
historiques sont nécessaires aux archéologues médiévistes. Dans les années 1970, de nombreux
érudits prétextaient que les sources textuelles étaient bien suffisantes pour connaître le Moyen Âge
et qu’il n’était pas nécessaire de recourir aux « archives du sol »1. Les recherches menées depuis,
notamment grâce au développement de l’archéologie préventive, ont irréversiblement démontré le
caractère erroné de ces arguments et l’archéologie a profondément modifié les connaissances sur
de nombreux domaines et notamment sur l’occupation et l’organisation de l’espace2.
1 Burnouf, Archéologie médiévale..., p.13
2 Zadora-Rio (dir.), Des paroisses de Touraine aux communes d’Indre-et-Loire : la formation des territoires, 2008, p.13
11
Mise en place du sujet : corpus archivistique, chronologie et corpus d’étude
Dans le cadre de la seigneurie de Granges, l’enjeu de l’interdisciplinarité réside dans le fait
qu’aucune nouvelle fouille archéologique n’est, pour l’heure, envisageable. L’objectif est donc de
développer un raisonnement archéologique, sans recourir à ces «archives du sol» et, pour cela, il
faut se baser sur des ressources annexes : les archives.
Le fond documentaire ancien concernant la seigneurie de Granges est, par chance, très dense.
Il faut compter plus de 150 dossiers contenus dans la série E des archives de Vesoul concernant
les anciennes seigneuries du comté de Montbéliard, auxquels il faut rajouter ceux de la série E
des archives du Doubs ainsi que ceux de la série K des archives nationales. D’autres archives
qui comportent également beaucoup de documents, notamment sur les filiations, sur les fiefs et
terres des Comtes de Montbéliard se trouvent aussi à Stuttgart et Ludwigsburg1. De précieuses
informations historiques, particulièrement sur les origines de la famille, sont aussi conservées
dans les fonds diplomatiques des abbayes de Belchamp et surtout de Lieucroissant, ou encore à
la bibliothèque municipale de Besançon2. Le fond documentaire sur la seigneurie de Granges est
dispersé entre diverses structures mais l’ensemble demeure impressionnant malgré les péripéties
et les destructions. En effet, les documents concernant le comté de Montbéliard fut plusieurs fois
déplacé, notamment en 1677 et 1735, et en partie brûlé en 17933. Christian Meyer pointe aussi les
dégâts de la Révolution subis par les archives conservées dans les complexes religieux4.
Il apparaît évident que tout dépouiller est impossible. L’attention s’est donc concentrée
sur un type documentaire particulier pour réaliser notre étude : la comptabilité seigneuriale. Au
fil de la recherche, le corpus est comparé et la démonstration est appuyée par d’autres documents,
tels que les montres d’armes ou encore la cartographie locale. Un dépouillement systématique
a été effectué sur l’ensemble des comptes de seigneurie conservés jusqu’en 1700. Ils recensent
l’ensemble des recettes et des dépenses faites sur le budget seigneurial. Au total, 138 comptes,
regroupant près de 20 000 pages écrites, conservées entre 1423 et 1689 ont été lus intégralement5.
Les annotations présentes sur les documents prouvent que ceux-ci ont déjà été consultés, ne seraitce que par l’archiviste, sans qu’une étude spécifique ait été réalisée. Ainsi, l’ère chronologique
servant de base à l’étude est cloisonnée, pour la date de commencement, par le premier compte
rédigé en 1423, et pour la date terminale, par le dernier du XVIIe siècle, soit l’année 1689.
Le dépouillement de la comptabilité permet d’en extraire le «corpus d’étude» défini
par l’ensemble des entités à relever dans ces documents pour répondre à notre problématique
interdisciplinaire. Les comptes regorgent d’informations mais seules les mentions de certains
édifices ont été relevées : ceux des équipements seigneuriaux. Ils sont caractérisés par toutes les
élévations, édifices et autres aménagements, à la charge du seigneur. Ces «aménagements publics»
1 Pigallet, Le Comté de Montbéliard et ses dépendances, 1915, p.8
2 François-Xavier-Joseph Droz a effectué une copie du cartulaire de Lieucroissant (MS 2117)
3 Pigallet, Le Comté de Montbéliard …, p.3
4 Meyer, Collection d’Alsace, de Franche-Comté et de Lorraine. T.2 : Besançon, Epinal, Metz, Mulhouse, Nancy,
Rambervillers, Saint-Dié, Saint-Mihiel, Salins-les-Bains, Sélestat, Strasbourg, Verdun, Vesoul, 2008, p.8
5 Ces 138 comptes représentent 151 ans répartis de la manière suivante : les années entre 1423 et 1491 se trouvent aux
archives nationales sous la côte K2272.1, tandis que tous les autres sont consultables aux archives départementales de
la Haute-Saône entre les côtes E145 et E168, auxquelles il faut rajouter le carton E137. Seul le compte de l’année 1612,
regroupé avec les recettes et dépenses de Clerval et Passavant, est conservé aux archives départementales du Doubs
sous la côte ECM2250 mais n’a pas pu être consulté.
12
peuvent alors traduire la potestas, le pouvoir matériel, du seigneur dans sa seigneurie.
Par conséquent, dans quelle mesure l’analyse des équipements seigneuriaux présentés dans
la comptabilité permet-elle d’élaborer «un paysage archéologique» de la seigneurie et son évolution
entre le XVe et le XVIIe siècle dans l’espoir de proposer une première définition archéologique, mais
aussi historique, de la seigneurie pour cette même période ? Une étude exhaustive est ambitieuse
mais le cas de la seigneurie de Granges, du fait de l’importance de son fond d’archives, permet
d’introduire cette nouvelle problématique entre histoire et archéologie.
13
La seigneurie de Granges, terra (presque) incognita
Les randonneurs de la région connaissent bien les terres de Granges à travers un parcours,
proposé par l’office du Tourisme, d’une vingtaine de kilomètres menant sur les traces de «la
seigneurie de Granges». Mais elle ne suscite pas de grand intérêt, ni auprès des historiens de
la région, ni dans les sociétés savantes, ni dans le milieu archéologique alors même qu’elle est
incluse à un espace historiquement remarquable.
Plusieurs auteurs se sont attachés à copier et éplucher une partie des archives portant sur
le pays de Montbéliard dans lequel prend place cette seigneurie. Les principaux témoignages
de ces travaux sont les manuscrits laissés respectivement par François-Xavier-Jospeh Droz et
Charles-Léopold Duvernoy1. D’autres auteurs, tel que Léon Viellard, ont privilégié leur activité
dans l’édition de sources2. Par ailleurs, l’académie de Besançon a également publié, à partir de
1838, une série d’ouvrages intitulés Mémoires et documents inédits pour servir à l’Histoire de la
Franche-Comté regroupant copies d’archives et analyses. De nombreux outils permettent donc de
connaître, par le moyen de copies, les textes les plus anciens concernant la Franche-Comté et le
comté de Montbéliard qui, parfois, ont disparu depuis.
Ce travail conséquent sur les sources entamé au XIXe siècle, qui accompagne une volonté
certaine de préserver l’information, a permis l’édition de nombreux articles et livres traitant de cet
espace politiquement remarquable. Les sociétés savantes ont été, et restent encore aujourd’hui,
des associations importantes pour la production de données historiques concernant la FrancheComté. En effet, les articles produits dans le cadre de ces sociétés d’émulation, répertoriés dans
des tables3, forment l’essentiel du corpus disponible sur l’histoire locale et offrent des études
pointues et de précieuses informations4. Les thèmes abordés sont divers avec des sujets traitant
aussi bien d’histoire que d’histoire de l’art, ou encore d’histoire industrielle. Toutefois, ces
sociétés ne sont pas l’unique ressource documentaire disponible sur cet espace, il existe d’autres
ouvrages complémentaires à cette bibliographie savante. Les ouvrages sur la Franche-Comté sont
nombreux. Il est ainsi indispensable de citer les deux productions de Pierre Gresser ou encore
ceux de Claude-Isabelle Brelot5. Des ouvrages plus spécialisés sont produits, autour des XVIIIe
ou XIXe siècles, sur la généalogie de l’aristocratie locale. Ces oeuvres permettent de bien connaître
la noblesse franc-comtoise. Parmi tous les travaux sur le sujet, ceux de François-Ignace Dunod,
complétés par le travail de Jean-Tiburce de Mesmay, et de Jean-Baptiste Guillaume sont essentiels
dans la connaissance de la famille de Granges6. La précision de ces deux études, principalement
en ce qui concerne le référencement des mentions et de l’information, accroît considérablement
1 Leurs travaux et notes sont intégralement numérisés sur le site memoirevive.besancon.fr
2 Viellard, Documents et mémoire pour servir à l’histoire du Territoire de Belfort (Haut-Rhin français), 1884
3 A titre d’exemple : «Tables générales des bulletins et mémoires», in SEM, n°120bis (1998)
5 Locatelli, Fiétier, Moyse, «Aux origines du Comté de Montbéliard», in Mémoires SEM, n°101 (1978), p.20
5 Gresser, La Franche-Comté au temps de la guerre de Cent Ans, 1989
Gresser, Le crépuscule du Moyen Âge en Franche-Comté, 1992
Brelot, Histoire de la Franche-Comté, 2 tomes, SD
6 Dunod, Histoire des Séquanois et de la province séquanoise, des bourguignons et du premier royaume de Bourgogne,
Tome II, 1734
Mesmay, Dictionnaire historique, biographique et généalogique des anciennes familles de Franche-Comté, t. 2, 2006
Guillaume, Histoire généalogique des sires de Salins au comté de Bourgogne, avec des notes historiques et généalogiques
sur l’ancienne noblesse de cette province, Tome I, 1757
14
la crédibilité scientifique et facilite la recherche des sources. Enfin, des productions plus récentes,
comme les atlas, renseignent davantage sur le paysage archéologique et monumental du secteur. A
titre d’exemple, le travail commun d’Éric Affolter, André Bouvard et Jean-Claude Voisin, offre
des notices pour chaque village qualifié de «bourg castral». Les auteurs regroupent ainsi des plans
et une courte notice descriptive comprenant de nombreuses références d’archives1.
Cette abondance documentaire sur la région entraîne la création, à partir des années 1950, de
plusieurs répertoires bibliographiques afin d’orienter et de faciliter les recherches. Jean Girardot
et Jules de Trevillers publient ensemble, en 1957, un Répertoire Bibliographique des ouvrages
concernant le département de la Haute-Saône2. Quelques années plus tard, à partir de 1961,
Claude Fohlen et Jacques Mironneau supervisent la création d’une Bibliographie franc-comtoise
regroupant en 5 tomes les oeuvres produites entre 1940 et 19953. Ces répertoires réorientent vers
les principaux chercheurs montbéliardais tel que Louis Suchaux qui donne dans son dictionnaire
sur les communes de la Haute-Saône (1866), réactualisé en 1974, de nombreuses informations sur
certains villages4. Cependant, l’historien expose majoritairement l’état des communes au XIXe
siècle, et la fiabilité des informations fournies est aujourd’hui remise en cause. C’est pourquoi il
a fallu se tourner vers d’autres travaux, à l’exemple de ceux de Maurice Pigallet (1915) d’une
crédibilité scientifique plus grande5. Récemment, plusieurs historiens se sont véritablement
spécialisés sur ce secteur du Pays de Montbéliard, à l’instar de Pierre Pegeot, Maurice Gresset ou
encore Jean Vartier6.
Toutefois, la production historique et archéologique spécifique à la seigneurie de Granges
reste maigre7. Au niveau historique, nous pouvons citer les deux mémoires de maîtrise de JeanLouis Cuenot et Pascale Demouge8 dont l’étude porte sur un dénombrement de 1424 des seigneuries
de Granges, Clerval et Passavant ; le second actualisant le dossier à l’ère de l’informatique et des
graphiques. Ces deux travaux sont exemplaires et proposent un argumentaire si bien mené qu’il
est légitime de se demander, à sa lecture, si tout n’a pas déjà été dit sur Granges et sa seigneurie.
Cependant, comme le souligne Jean-Louis Cuenot lui-même, un dénombrement ne fournit que
des informations ponctuelles sur la situation des seigneuries. Il ne permet en rien de savoir ce
qu’il en était avant et ce qu’il en sera après. Le dernier travail important est celui réalisé par
une association locale : La Renaissance des Deux Granges, soucieuse du patrimoine local, qui
1 Affolter, Bouvard, Voisin, Atlas des villes de Franche-Comté, 1 : Les bourgs castraux de la Haute-Saône (série
médiévale), 1992
2 Girardot, Trevillers, Répertoire bibliographique des ouvrages concernant le département de la Haute-Saône
imprimés jusqu’en 1957, 1957 (suppl. jusqu’en 1977)
3 Fohlen, Mironneau (dir.), «Bibliographie Franc-Comtoise, 5 tomes», in Annales littéraires de l’Université de
Franche-Comté, 1961-2002
4 Suchaux, La Haute-Saône. Dictionnaire historique, topographique et statistique des communes du département de la
Haute-Saône, avec plans et dessins, 2 vol., 1866
Suchaux, La Haute-Saône, nouveau dictionnaire des communes, 6 tomes, 1969-1974
5 Pigallet, Le Comté de Montbéliard…, 1915
6 Gresset, Gresser, Debard, Histoire de l’annexion de la Franche-Comté et du Pays de Montbéliard, 1988.
Vartier, Histoire de la Franche-Comté et du Pays de Montbéliard, 1975
Pegeot Pierre, Le pays de Montbéliard et la région de Porrentruy au Moyen-Âge,1983
7 Cependant, faute d’en comprendre suffisamment la langue, la bibliographie allemande sur la Comté de Bourgogne
et le Pays de Montbéliard n’est pas exploitée dans ce mémoire.
8 Cuenot, Etudes des seigneuries de Granges, Clerval, Passavant d’après un dénombrement de 1424, 1969
Demouge, Etude du dénombrement de 1424 des seigneuries de Granges, Clerval et Passavant, 1988.
Consultable à la Bibliothèque Universitaire de Lettres de Besançon sous les côtes respectives D.862 et D.88060.1/.2
15
a produit, voilà une dizaine d’années, un unique numéro de périodique, mais la vie culturelle
locale semble s’être endormie depuis1. Il s’agit là des trois seuls travaux traitant véritablement de
la seigneurie de Granges. La connaissance de cet espace est donc majoritairement tributaire des
données acquises plus largement sur l’histoire du Pays de Montbéliard ou sur les notices par village
fournies dans les Atlas et les Dictionnaires puisque peu de travaux se consacrent exclusivement à
la seigneurie de Granges.
Le présent travail, premier essai d’analyse de la seigneurie de Granges entre le Moyen
Âge et l’époque Moderne, s’articule en quatre parties. La notice historique proposée en première
partie présente l’implantation humaine dans la vallée de l’Ognon, et ses évolutions administratives
depuis l’émergence de la seigneurie particulière de Granges dans le comté de Montbéliard jusqu’à
sa sujetion à l’empire germanique, contexte de nos archives. Le développement de ces points
historiques introduit la seconde partie de cette étude qui porte sur la présentation du corpus financier
du point de vue codicologique pour cerner les principales évolutions de la gestion comptable et
estimer la fiabilité des informations présentées. Une troisième partie analyse plus spécifiquement
le contenu textuel de la comptabilité, elle présente les équipements seigneuriaux qui ont été extraits
de cette documentation et elle détermine leur implantation géographique. Enfin, la dernière partie
reprend la cartographie des équipements seigneuriaux pour la comparer avec d’autres outils, à
savoir les montres d’armes et la cartographie locale ancienne, et pouvoir ainsi reconstruire la
seigneurie entre le XVe et XVIIe siècle.
1 Renaissance des Deux Granges, Du bourg…à la ville, 2004. Uniquement disponible à la Bibliothèque Nationale
de France.
16
I.
A la découverte de l’histoire d’une seigneurie
Comprendre l’organisation d’une seigneurie d’un point de vue archéologique nécessite
de connaître en amont au minimum les grandes lignes de son histoire. Le corpus archivistique
présenté brièvement en introduction et utilisé dans la suite de l’étude ne remonte pas avant le
XVe siècle, mais l’histoire de la seigneurie de Granges tire ses origines bien antérieurement à
ces documents. L’émergence de ce territoire au sein du Pays de Montbéliard est emplie de zones
d’ombre. Cependant, les connaissances acquises permettent de faire ressortir les particularités et
l’importance de la famille de Granges sur cet espace jusqu’à la fin du XIIIe siècle avant l’acquisition
du territoire par des seigneurs plus puissants.
A. Le territoire de Granges avant la seigneurie
La seigneurie de Granges se développe dans un territoire dont l’histoire du peuplement est
très ancienne et prend place dans un espace qui s’est formé durant le haut Moyen Âge : le Comté
de Montbéliard. Pour comprendre la volonté d’installation sur cette zone, il faut découvrir les
raisons pour lesquelles les anciens peuples avaient érigé leurs habitations au même endroit, voici
plusieurs milliers d’années.
1. A la conquête de la Porte de Bourgogne
Le noyau de la seigneurie de Granges s’étend entre les montagnes des Vosges et la rivière
du Doubs, en plein centre de la vallée de l’Ognon, dans une région surnommée la «Porte de
Bourgogne»1. Cet espace, nivelé par les plateaux caractéristiques de l’est de la Haute-Saône, devient
très vite, par son installation entre deux massifs montagneux imposants, les Vosges et le Jura, un
lieu de passage obligé pour tous les peuples désireux de traverser l’Europe occidentale d’Est en
Ouest. Que ce soit au IIIe siècle, lors des nombreuses incursions germaniques dans l’espace galloromain, ou à l’époque du Roi Soleil, Louis XIV, qui considérait primordiale la surveillance de ce
territoire, la Porte de Bourgogne est un espace convoité et un lieu de contrôle capital.
Le relief dans cet espace rural ne correspond pas encore aux grands sommets vosgiens
et jurassiens. Mais à Saulnot, au niveau du Chérimont, le massif culmine tout de même à 590m
d’altitude2. Selon les données mises à disposition par l’IGN3, la légende de leur carte topographique
précise que les zones dites de montagnes sont celles «occupées par des terrains d’altitude supérieure
à une altitude définie entre 600 m et 800 m selon les régions, ou bien dont le relief comprend
des pentes supérieures à 20%». Le noyau de la seigneurie de Granges, autour de Granges-leBourg, se trouve à la limite des zones de montagnes, dans l’espace de la «dépression périphérique»
des Vosges, ou «dépressions et collines sous-vosgiennes»4, avec des sommets qui culminent
généralement entre 400 et 500m [Fig.2]. Le terrain de l’ensemble de la dépression périphérique
1 Gibert, La porte de Bourgogne et d’Alsace, 1930
2 Cuenot, Etudes des seigneuries de Granges, Clerval, Passavant…, p.12
3 L’Institut National de l’Information Géographique met en libre consultation une série de cartes sur le site du
gouvernement Géoportail.
4 Jacquet, « Présentation géographique de la Haute-Saône », in CAG (70), p.43. Voir aussi dans le même ouvrage,
la carte des principales unités du bassin supérieur de la Saône qui présente les grands espaces topographiques du
département : Fig. 1, p.45
17
apparaît hétérogène. Il se partage entre des bassins réduits aux sols imperméables, des buttes et des
petits plateaux achevés par des talus1. Cet espace se termine aux alentours de Vesoul, là où débute
la zone proprement dite des plateaux et de la plaine de la Saône.
La carte du détail du relief autour de Granges-le-Bourg [Fig.3] présente un réseau
hydrographique fin mais relativement important où chaque vallée comprend un ou plusieurs
ruisseaux, tels que le Scey ou le Rognon, qui forment en aval les principaux cours d’eau de la
Saône et de l’Ognon.
Légende
330m
Limites départements
Hydrographie
Principales villes
Granges-le-Bourg
Altitude en mètre
337 m
Zones de Montagne
Plateaux
Plaine
Espace approximatif
LANGRES
de la seigneurie de
Granges
HAUT RHIN
e
ôn
Sa
Og
no
n
Luxeuil-les-Bains
HAUTE-MARNE
448 m
TERR.DEBELFORT
406 m
LURE
S
BELFORT
Og
non
VESOUL
ne
aô
Granges-le-B.
448 m
530 m
Héricourt
MONTBELIARD
433 m
Gray
Doub
s
COTE-D’OR
Saône
n
no
Og
Doub
BESANCON
s
DOUBS
723 m
JURA
Figure 2 : Relief général de la Haute-Saône
Sources : ESRI Inc, Eurogeographics, IFREMER, Institut national de l'information géographique et forestière, Ministère de
l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie
DAO :
Schittly Marie-Aude, 2017
1 Jacquet, « Introduction », in Carte archéologique de la Gaule : la Haute-Saône (70), p.43
18
Légende
330m
Limites départements
Hydrographie
Principales villes
Granges-le-Bourg
Altitude en mètre
R
Le
in
ah
Frotey-lès-Lure
Etobon
Plateaux
Plaine
Le
R
og
no
n
Espaceoapproximatif
n
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de laL’Oseigneurie
de
Granges
L
La
336 m
ine
iza
333 m
464 m
n
420 m
Le
R
og
no
Héricourt
S
Le
465 m
cey
cey
432 m
ine
iza
S
Le
L
La
Granges-le-B.
397 m
338 m
434 m
383 m
Villersexel
421 m
DOUBS
Arcey
469 m
Figure 3 : Détail du relief autour de Granges-le-Bourg
Sources : ESRI Inc, Eurogeographics, IFREMER, Institut national de l'information géographique et forestière, Ministère de
l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie
DAO :
Schittly Marie-Aude, 2017
19
2. L’installation humaine dans la Porte de Bourgogne, des origines à la fin de
l’époque romaine
L’occupation de la Porte de Bourgogne avant le bas Moyen Âge est mal connue. Il existe
peu d’articles sur la question en raison de l’absence manifeste de sources et du nombre restreint de
fouilles archéologiques concernant ces périodes anciennes. Toutefois, certains espaces sont mieux
connus que d’autres. Ainsi, à titre d’exemple, les installations autour de Mandeure et Besançon
bénéficient d’études intéressantes. Cependant, l’occupation gallo-romaine plus générale dans la
région mérite encore d’être approfondie car l’analyse faite, jusqu’à présent, des modifications
toponymiques apportées par les burgondes ne suffit pas à cerner pleinement cette installation
ancienne1. Toutefois, il faut noter que les recherches récentes, particulièrement dans le domaine
archéologique, ont considérablement fait progresser la recherche à ce sujet et une organisation,
jusque là insoupçonnée, apparaît peu à peu.
En 1930, lorsqu’André Gibert, premier grand spécialiste de la topographie, de la géologie
et de l’histoire de cette région, propose une première occupation humaine dès le Paléolithique dans
les grottes de la région de Gonvillars, les données archéologiques sont encore peu nombreuses2.
Les études entreprises depuis, particulièrement en Protohistoire, ont totalement remis en question
cette occupation préhistorique et démontrent une forte occupation aux âges du Bronze, et
particulièrement au Bronze final qui correspond à 62% des sites recensés dans le cadre du groupe
culturel Rhin-Suisse-France-Orientale3. L’installation dans les grottes aux âges des métaux est une
pratique très connue de l’espace jurassien et semble se développer, dans le territoire de la HauteSaône, parallèlement à un habitat de plaine4. Ce dernier perdure à l’âge du Fer mais, pour cette
période, les principales données sur l’habitat proviennent de l’occupation des sites de hauteur
fortifiés, souvent créés au Néolithique moyen puis réoccupés. Ainsi Cita, Noroy-les-Jussey et
Bourguignon-les-Morey sont des exemples majeurs5. Ces sites fortifiés sont abandonnés à la fin de
l’âge de Fer. Cette étape reflète une période importante de transitions socio-économiques entre la
Tène moyenne et la Tène finale6.
La carte de répartition des témoins archéologiques montre que seules les grottes de
Gonvillars se trouvent dans l’espace de notre zone d’étude (cercle rouge) pour l’âge du Bronze
[Fig.4]. L’âge du Fer est plus généreux en indices. En bordure sud du département, entre Héricourt
et Magny, de nombreux sites, à l’instar de Corcelles, Grammont ou encore Fallon, ont livré des
complexes d’habitats ou de sépultures [Fig.5].
1 Locatelli, Fiétier, Moyse, «Aux origines du Comté de Montbéliard», in Mémoires SEM, n°101 (1978), pp.20-21.
Les auteurs offrent une présentation plus précise de l’état de la question en présentant notamment les auteurs ayant
fait particulièrement avancer la recherche dans ce domaine.
2 Gibert, La porte de Bourgogne…, p.196-198
3 Piningre, « Les âges du Bronze et le premier âge du Fer en Haute-Saône », in CAG (70), 2002, p.49-51
4 Piningre, « Les âges du Bronze …», in CAG (70), p.52
5 Piningre, « Les âges du Bronze …», in CAG (70), p.56
6 Barral, «La fin de l’âge du Fer en Haute-Saône (IIe-Ier siècle av. J.-C), in CAG (70), p.59
20
Figure 4 : L’occupation à l’âge du Bronze en Haute-Saône
Sources : Jean-François Piningre, « Les âges du Bronze et le premier âge du Fer en Haute-Saône », in CAG (70), 2002, p.49
Figure 5 : L’occupation à l’âge du Fer en Haute-Saône
Sources : Jean-François Piningre, « Les âges du Bronze et le premier âge du Fer en Haute-Saône », in CAG (70), 2002, p.54
21
Grâce à l’expansion romaine, les informations se multiplient sur le peuple qui occupe alors
ces terres, les Séquanes, et qui intègrent la « Maxima Sequanorum »1. Sur l’ensemble du territoire
haut-saônois, une douzaine de sites forment un réseau d’agglomérations secondaires2. C’est un
nombre relativement restreint comparé à celui de la Côte-d’Or ou du Jura mais qui transcrit une
réalité d’occupation et non une lacune scientifique3. Un important réseau de voies romaines relie
ces agglomérations, groupées autour de la Saône [Fig.6]. Cette organisation routière favorise
l’installation d’établissements ruraux, ou villae, dont le développement démarre au Ier siècle après
J.-C [Fig.7]4. Cependant, la première carte présente une vallée de l’Ognon d’une part excentrée des
grandes voies de communications, la plus proche étant celle qui rejoint Luxeuil à Vesoul pour
aboutir à Besançon, et d’autre part éloignée des centres formés par les agglomérations secondaires.
Pourtant, l’occupation rurale dans le secteur n’est pas négligeable et se concentre le long de la
rivière de l’Ognon. Le manque de réseau routier dans cette partie Est du territoire est compensé par
un réseau fluvial développé et attesté par plusieurs découvertes de barques et de fragments
d’amphores dans le lit des différentes rivières, et notamment dans celui de l’Ognon5. Cette
utilisation considérable des cours d’eau a favorisé une certaine continuité de l’installation humaine
dans le secteur avec une centralisation des habitats autour de ce cours d’eau malgré l’éloignement
de cet espace de principaux centres formés par les agglomérations secondaires.
Figure 6 : Les agglomérations secondaires et les voies de communications à l’époque romaine en Haute-Saône
Sources : Odile Faure-Brac, « Les voies de communication en Haute-Saône à l’époque romaine », in CAG (70), p.61
1 Cuenot, Etudes des seigneuries de Granges, Clerval, Passavant..., p.130
2 Mangin, Bonvalot, «Les agglomérations secondaires en Haute-Saône», in CAG (70), p.67
Sur ces douze sites, les auteurs considèrent que seuls 6 sont incontestablement des agglomérations secondaires :
Luxeuil, Mantoche, Port-sur-Saône, Seveux-Savoyeux, Corre, Vesoul.
3 Mangin, Bonvalot, «Les agglomérations secondaires en Haute-Saône», in CAG (70), p.67
4 Charlier, « L’occupation rurale à l’époque romaine », in CAG (70), p.68. L’auteure favorise le terme d’établissement
rurale plutôt que de villa qui regroupe des caractéristiques particulières.
5 Charlier, « L’occupation rurale... », p.70
22
Figure 7 : L’occupation rurale à l’époque romaine en Haute-Saône
Sources : Laurence Charlier, « Les voies de communication en Haute-Saône à l’époque romaine », in CAG (70), p.69
Les investigations archéologiques récentes ont renouvelé les connaissances sur les périodes
antérieures à l’époque médiévale. Les nouvelles informations ont ainsi permis de réinterpréter les
données, d’aboutir à une nouvelle chronologie et d’élaborer de nouvelles cartes de l’occupation du
territoire haut-saônois et, a fortiori, de la Porte de Bourgogone et de la vallée de l’Ognon. Celles-ci
démontrent une occupation continue et progressive de l’espace depuis les âges des métaux jusqu’à
l’époque romaine, ce qui favorise l’hypothèse d’une zone de passage et d’installation humaine
conséquente et, de fait, stratégiquement importante.
23
3. La porte de Bourgogne jusqu’au XIe siècle : l’émergence du comté de
Montbéliard et d’une nouvelle élite locale
A partir du haut Moyen Âge, nos connaissances générales sur l’occupation du territoire
haut-saônois émanent majoritairement de textes et les fouilles archéologiques répondent à des
problématiques orientées principalement sur les espaces funéraires et religieux [Fig.8]. Les
historiens avancent tout de même deux limites à l’étude des écrits alto-médiévaux : d’une part,
l’authenticité de certains documents est controversée, d’autre part, ils ne permettent pas de
connaître la situation de la porte de Bourgogne avant le VIIIe siècle, période des plus anciens
documents conservés.
Figure 8 : Les indices archéologiques mérovingiens en Haute-Saône (O.Faure-Brac)
Sources : Jean-Louis Odouze, « L’époque mérovingienne », in CAG (70), p.76
Sous les Mérovingiens, entre le Ve et le VIIIe siècle, lors de l’installation des Burgondes
sur les terres haut-saônoises, les Alamans envahissent ce territoire austrasien en passant par la
Trouée de Belfort (460-465)1. Peu de temps après la création du royaume burgonde (vers 500),
Clovis vainc les Burgondes et les Alamans et fait passer, au début du VIe siècle et pour deux
cents ans, la Séquanie sous souveraineté franque2. Par la suite, différents traités entraînent des
changements de pouvoir rapides pour la Porte de Bourgogne. Lors du traité de Verdun (843),
elle passe à Lothaire Ier3. En 870, cet espace est cédé à Louis le Germanique lors du traité de
Meerssen4. Alors intégrée au royaume de Bourgogne, la Comté toute entière passe sous influence
impériale germanique en 1032, suite à la mort de Rodolphe III qui reconnaît l’empereur Conrad II
1 Odouze, « L’époque mérovingienne », in CAG (70), p.76
2 Odouze, « L’époque mérovingienne », in CAG (70), p.76-77
3 Vienot, Histoire du Pays de Montbéliard, p.44
4 Walter et alii, Histoire de la Franche-Comté, 2006, p.70
24
protecteur et héritier de son royaume1. Par ailleurs, à partir du Xe siècle, dans la partie occidentale de
l’Europe, l’affaiblissement politique des rois carolingiens entraîne la décentralisation des pouvoirs
qui favorise la formation de grands lignages locaux2. Des personnages importants profitent de
cette opportunité pour asseoir leur puissance sur de nouvelles possessions, se proclamer seigneurs,
comtes ou ducs et contrôler ainsi le territoire et les hommes qui y résident, notamment à travers les
châteaux : c’est l’ère des châtellenies3. Un morcellement territorial s’opère et, avec la naissance de
la féodalité, se forment les premiers duchés et comtés héréditaires, y compris en Franche-Comté.
Cette noblesse médiévale, en opposition à l’ancienne noblesse carolingienne, se caractérise par le
remplacement dans les textes du terme de « noble » par celui de « chevalier », et, surtout, par une
transmission héréditaire masculine des terres et des pouvoirs4.
Les premiers découpages administratifs dans le secteur sont attestés à la fin de la période
mérovingienne. L’espace se divise alors en pagi [Fig.9]. Au nombre de six sur l’ensemble du
territoire haut-saônois, la vallée de l’Ognon est intégrée à celui de l’Ajoi (ou Elsgau en allemand),
mentionné pour la première fois sur un triens vers 640 et dans les textes en 735-7365. Selon René
Locatelli, Roland Fiétier et Gérard Moyse, le pagus d’Ajoie est alors considéré par les historiens
comme «la seule réalité administrative qui se rencontre dans la porte de Bourgogne avant le comté
de Montbéliard»6. Cette cartographie des diocèses et des pagi fait ressortir un problème important.
Il semblerait que les limites des pagi aient été définies d’après les contours des circonscriptions
administratives des doyennés du XIIIe siècle7. Les chercheurs supposent ainsi que l’organisation
religieuse du bas Moyen Âge est en continuité avec l’organisation civile mérovingienne. Or, aucun
texte ne permet de prouver la pérennité des organisations administratives entre le Ve et le XIIIe
siècle et donc de confirmer cette
théorie8. En ce qui concerne le
pouvoir et le gouvernement
alors en place, l’identité des
puissances locales et leur rôle
sur cette terre ne sont pas bien
connus avant le Xe siècle. Si
quelques noms importants
apparaissent au cours du VIIe
siècle, tel que Rabiacus ou
encore Boronus, rien ne prouve
qu’il s’agisse d’un comte ou
d’un
prince
administrant Figure 9 : La division en pagi de la Haute-Saône
l’ensemble du pagus d’Ajoie9. Sources : Jean-Louis Odouze, « L’époque mérovingienne », in CAG (70), p.76
1 Locatelli et alii, «Aux origines du Comté...», p.23
2 Clerc, Essai sur l’histoire…, p.278
3 Locatelli et alii, «Aux origines du Comté...», p.26
4 Gauvard, La France au Moyen Âge du Ve au XVe siècle, 2010, p.215-216
5 Odouze, « L’époque mérovingienne », in CAG (70), p.77
6 Locatelli et alii., «Aux origines du Comté...», p.28
7 Locatelli et alii, «Aux origines du Comté...», p.28
8 Locatelli et alii, «Aux origines du Comté...», p.28
9 Locatelli et alii, «Aux origines du Comté...», p.29
25
A partir du Xe siècle, cette fraction de l’Elsgau est appelé « Pays de Montbéliard ». Cette
expression toute particulière qui permet de bien discerner cet espace du reste de la Franche-Comté,
encore régulièrement utilisé dans l’intitulé des études historiques, traduit la singularité ainsi que
la complexité de ce territoire1. La situation historique du Pays de Montbéliard se clarifie au XIe
siècle2. Le pays de Montbéliard apparaît comme une seigneurie indépendante en 1034 ayant pour
premier représentant véritablement connu, Louis de Mousson (1005-1073), mais sans précisions
sur l’époque et le contexte de cette évolution3. Il est avéré que Louis prend possession de cette terre
mais les historiens ignorent de quelle manière et par qui cet espace lui a été cédé. Il existe plusieurs
hypothèses probables. Une théorie principale, qui n’exclut aucune autre possibilité, semble
cependant ressortir. Louis de Mousson appartient très probablement à l’aristocratie régionale.
C’est sa fidélité sans faille aux empereurs, notamment lors des conflits entre ces derniers avec la
féodalité régionale bourguignonne, qui favorise son ascension rapide concrétisée par son mariage
avec Sophie de Lorraine, qui lui apporte en dot un certain nombre de terres4. Pour le remercier, de
sa loyauté, l’empereur Henri III (1017-1056), dont il est le vassal direct, l’honore du titre de comte
que portera l’ensemble de ses successeurs. Après 1066, le territoire de Montbéliard appartient au
fils de Louis, Thierry, qui confirme la création du nouveau comté de Montbéliard5.
1 Pigallet, Le Comté de Montbéliard..., p.9
2 Vienot, Histoire du Pays…, p.47
Locatelli et alii, «Aux origines du Comté...», p.19
3 Vienot, Histoire du Pays de Montbéliard, p.55
4 Locatelli et alii, «Aux origines du Comté...», p.23
5 Locatelli et alii, «Aux origines du Comté...», p.25-26
26
B. La maison de Granges, des origines au XIVe siècle
C’est dans cet espace du Pays de Montbéliard, tout jeune comté, qu’apparaît pour la
première fois, au XIIe siècle, la seigneurie de Granges et son lignage.
1. Les origines incertaines d’une nouvelle puissance locale
La qualité du référencement des mentions contenues dans les ouvrages généalogiques diffère
suivant l’auteur. Cependant ces travaux sont indispensables pour cerner les origines du lignage de
Granges. Lorsque la source a disparu, ou n’est pas référencée, l’auteur du recueil généalogique
devient l’unique témoin de la mention et une nouvelle critique des appellations latines n’est plus
possible. Or, l’évolution de cette langue entre l’Antiquité tardive et la fin du Moyen Âge a entraîné
des changements profonds dans le sens de certains mots et, par conséquent, dans le résultat de leur
traduction. Le généalogiste se confronte également aux problèmes traditionnaux liés à l’état des
fonds documentaires les plus anciens. L’analyse établie à l’époque de la rédaction de ces recueils
peut, de fait, comporter des erreurs. Ainsi Jean-Tiburce de Mesmay a pu confondre certaines
mentions et certaines dates et les explications de François-Ignace Dunod rendent très difficile la
différenciation des personnages, particulièrement en ce qui concerne les premiers sires de Granges.
Cependant, ces réflexions théoriques anciennes offrent un point de départ à l’élaboration d’une
généalogie plus précise et permettent, par comparaison entre elles, la proposition d’un nouvel arbre
généalogique regroupant à la fois les certitudes et les éléments encore problématiques [Fig.10]1.
La première mention avérée d’un membre de la famille de Granges apparaît en 1105 dans
l’acte de fondation du prieuré clunisien de Froidefontaine par Ermentrude, veuve de Thierry Ier de
Mousson-Montbéliard, aux côtés de l’héritier Thierry II2. Il est signalé dans la liste des testibus
(témoins) un certain Morando de Grangiis. Alors que ce personnage est complètement absent du
travail de François-Ignace Dunod, Jean-Tiburce de Mesmay, reprit par Jean-Louis Cuenot, nous
précise qu’il s’agit de Guillaume Ier de Granges, un chevalier qu’il présente comme « sire du lieu »
de Granges. Maurice Pigallet suppose qu’il s’agit alors du tout premier seigneur de cette famille de
Granges nouvellement entrée dans le monde de l’aristocratie comtoise3. Pourtant, le nom n’est pas
précédé d’un attribut tel que dominus comme cela sera le cas dans un document de 1134 pour Guy,
et qui rendrait indiscutable le statut de seigneur du lieu4. Si la mention date de 1105, le caractère
diplomatique de la visite laisse supposer que l’existence d’un seigneur à Granges est antérieure.
De plus, le document ne consistant pas en une investiture, on peut penser que le seigneur occupe
son rôle de souverain sur les terres de Granges depuis plusieurs années. Enfin, l’achèvement de la
liste des témoins par l’expression « aliisque multis, quorum nomina longum est enumerare » (et de
nombreux autres [témoins] qu’il serait long d’énumérer), démontre que seuls les personnages les
1 Guillaume, Histoire généalogique des sires de Salins..., p.100-106
Voir également : Tome II, Annexe 1, p.3
2 Viellard, Documents et mémoire..., p.169
Schoepflin, Alsatia aevi Merovingici, Carolingici, Saxonici, Salici, Suevici diplomatica ; Alsatia periodi regum et
imperatorum Habsburgicae, Luzelburgicae, Austriacae tandemque Gallicae diplomatica, t.2, 1772, p.186.
Cette fondation est attribuée à tort à Thierry II de Montbéliard (1080-1163), fils d’Ermentrude dans Mesmay,
Dictionnaire historique, biographique et généalogique…, p.110
3 Pigallet, Le Comté de Montbéliard…, p.17-19
4 Mesmay, Dictionnaire historique, biographique et généalogique …, p.110
27
plus importants sont nommés et que Guillaume en fait partie, probablement en tant que seigneur.
S’il n’y a pas d’indices qui nous permettent d’affirmer l’origine de la famille de Granges
plusieurs théories proposent d’en faire la descendante d’un autre grand lignage. Pour J-T de Mesmay
la maison de Granges est l’héritière des premiers comtes de Bourgogne, d’autres auteurs proposent
un cousinage avec les comtes de Montbéliard qui leur aurait concédé le droit de s’installer sur une
portion de leurs terres1. En supposant que cette dernière théorie soit exacte, Guillaume de Granges,
considéré comme le premier seigneur de Granges, serait le descendant des comtes de Montbéliard
que tout le monde recherche. D’ailleurs, Georges Poull affirme que l’un des fils de Thierry Ier
et d’Ermentrude, un certain Guillaume, est décédé avant le 8 mars 1105, lors de la fondation de
Froidefontaine, car sa mère évoque, à cette date, son souvenir2. Pourtant l’énumération des enfants
de Thierry Ier présente dans le document en question ne permet pas de confirmer ce décès: «[…]
filiorum autem Theoderici atque uxoris sue Hermentrudis, Ludovici, Willermi, Hugonis, Deo
sanctoque Petro ejus vicario […]» . Cette mort est-elle donc attestée par un autre document ou bien
juste supposée par la disparition du nom dans les textes anciens ? Nous voilà devant une étrange
coïncidence : alors que Guillaume, fils de Thierry Ier, disparaît en 1105, Guillaume de Granges,
premier du nom, apparaît dans les textes cette même année. La théorie avancée par plusieurs
auteurs n’est donc, pour le moment, pas éliminée et cette piste reste intéressante à explorer pour
éclaircir les origines de la famille de Granges.
Il reste à savoir si Guillaume possède déjà un château sur le promontoire du bourg de
Granges. J-L Cuenot affirme «qu’un château existait à Granges et que des seigneurs particuliers
y résidaient» à la même époque3. Deux documents du XIIe siècle mentionnent respectivement
«in castro de Grangiis»4 et « apud Castrum Granges »5 et insistent sur le caractère fortifié du lieu.
Malheureusement, castrum fait partie de ces nombreux mots latins d’utilisation problématique
dans un contexte médiéval. Aussi bien employé pour désigner le château que pour désigner la
simple fortification d’un bourg ou d’une abbaye, ce terme ne permet pas d’affirmer avec certitude
la présence d’un château à Granges. Les indices de la présence d’un tel édifice semblent se
multiplier sous le fils de Guillaume Ier, Guy Ier de Granges. Plusieurs documents, principalement
des donations faites à l’abbaye de Lieu-Croissant, font allusion à «Bernard, Capitaine de son
Château [de Granges]», ou en latin «testes Wido de Granges, et Bernardus Castrensis Dux suus»6.
D’autres l’honorent du titre de «capitanus de Granges»7. Le terme capitanus n’est décisif qu’à
partir du XIVe et XVe siècle, époque où il désigne «des personnages investis du commandement
d’une ville fortifiée, d’un château voire d’une maison forte»8. Dans notre cas, la signification du
premier terme de castrensis est plus déterminante. Cet adjectif servant à définir une chose relative
au camp militaire et à l’armée, Felix Gaffiot lui attribue le second sens «d’officier du Palais» qui
1 Mesmay, Dictionnaire historique, biographique et généalogique …, p.110
2 Poull, La Maison souveraine et ducale de Bar, 1994, p.84
Viellard, Documents et mémoire …, p.23
3 Cuenot, Etudes des seigneuries de Granges, Clerval, Passavant…, p. 20
4 Bibliothèque Municipale de Besançon, Ms 2117 Bl.448
5 Guillaume, Histoire généalogique des sires de Salins…, p.101
6 Guillaume, Histoire généalogique des sires de Salins…, p.100-101. En latin : « testes Wido de Granges, et Bernardus
Castrensis Dux suus » ou « Bernardus Castrensis, miles de Granges »
7 Guillaume, Histoire généalogique des sires de Salins…, p.101
8 Schnerb, « Capitaine », in Dictionnaire du Moyen Âge, p.217
28
se rapproche davantage de la signification médiévale du dictionnaire spécialisé Mediae Latinitatis
Lexicon Minus. Il n’est plus question alors d’associer le terme castrensis au camp militaire, car
il désigne désormais, dans sa forme adjectivale, un élément ou une personne indissociable d’un
château. C’est ainsi que, sous sa forme substantivée, le terme castrensis se traduit par la «garnison
militaire», «le vassal qui doit le service de guet dans un château de son seigneur», ou bien encore
simplement par «châtelain». Dans tous les cas, l’utilisation dans un document médiéval du terme
de castrensis permet de supposer très fortement l’existence d’un château à Granges au XIIe siècle.
Aussi, la présence presque systématique de ce «châtelain» de Granges aux côtés de son seigneur
et l’importance de la charge qu’il occupe nous permettent de confirmer les suppositions de J-L
Cuenot.
29
30
Guy II de Granges
Guillaume V
Guillemette de la Guiche
(branche Grammont-Fallon)
- 1338 : partage du
château de Grammont
- 1355 : Meurt
Adam
F -I D
Guy de Granges
un o d
Guy III de Granges
Armangars
- 1284 : fille de Bocardin et
soeur de Guilaume
Alix
- entre 1140 et 1190
Guillaume II de Granges
- 1134 : Vido dominus de Granges
- 1140 : Vido de Granges
Henri de Granges
Thierry
Guyot
- 1327 : tient le (branche Grammont-Melisey)
- 1338 : partage château
château
- 1366 : meurt
Chevalier de Rhodes
- 1366 : meurt
- 1347 : meurt
Henri
Jeanne
Chanoinesse de
Remiremont
Guillaume
le
Jeune
Richard
Chanoine de
Montbéliard
Renaud
Seigneur de Marvelize et de Bournois
- 1267 : échange avec Lieu-Croissant
Chanoine Montbéliard
Richard
Jean
Abbé de
Lieu-Croissant
Bailli général du
Comté de Bourgogne
Poncette de Vauquaire (1226)
- 1226 : Hugues fils de Guillaume II de
Granges
- 1230 : gage le mariage d’Alix
Simon
Moine
Elisabeth
Jeanne
Guyette Isabelle
Dames de Remiremont
des seigneurs de Granges-Grammont
Début de la branche cadette
Hugues de Granges
- 1118 : Hugone Grangias
Hugues II de Granges
- 1136 : Charte de confirmation de la
fondation de l’abbaye de Lucelle
- 1150 : donation à l’abbaye de
Bithaine
- 1150 : Henricus et Cono fratres, [...],
milites de Grangis
Guillaume IV
Damar
- 1279 : Confirmation des possessions du pères
léguées à Lieu-Croissant
- 1282 : Hommage à Renaud de B pour la sie de
Grammont
- 1298 : Donne sa part du «puy de Granmont»
- 1311 : Renouvellement hommage
- 06/01/1335 : Meurt à Grammont
thèse
Alix
Henri
Richard
- 30/12/1323 : Meurt
Hypo
Henri
- 1240 : chanoine
puis archidiacre
Fin de la branche principale des seigneurs de Granges
Isabelle d’Uzelle
- 1244 : hommage à Otton III
- 1268 : obtient terre à Grammont
- 1278 : présent dans plusieurs
actes
Guillaume III de Granges
- 1190
- Château de Granges
vendu aux Montfaucon
Guillaume Ier de Granges
- 1105 : Morando de Grangiis
Ynfinmannus de Grangiis
Figure 10 :
Généalogie
du lignage
de Granges
2. De l’affirmation du lignage à son basculement (XIIe-XIVe siècles)
A partir du XIIe siècle les mentions se multiplient. Faire la biographie de chaque seigneur
de Granges alourdirait notre propos et perturberait la compréhension de l’histoire de la seigneurie,
c’est pourquoi, seuls les principaux éléments sont présentés.
Seul J-B Guillaume affirme être en possession d’un document qui permet de prouver les
trois premières générations. Mais sa justification reste mince. S’il cite en intégralité le document,
la seule indication de datation qu’il peut donner est que le recueil qui contient l’acte a été produit
au même siècle que la fondation de l’abbaye de Lieu-Croissant, à savoir au XIIe siècle. Ce siècle
représente une période d’ascension pour le lignage de Granges. Les liens étroits qu’entretenait
déjà Guillaume Ier avec le monde ecclésiastique s’amplifient sous ses successeurs qui multiplient
les donations et bienfaisances. Les documents dont nous disposons renseignent sur des donations
faites à au moins trois établissements religieux différents et d’importance diverse. Il s’agit tout
d’abord du prieuré de Froidefontaine, puis de l’abbaye de Bithaine, et enfin de l’importante abbaye
de Lieu-Croissant. Ces actes de donations et de participation à la vie religieuse ne sont-ils que la
preuve d’une piété pure et inintéressée ? Lorsque Guillaume Ier assiste à la fondation du prieuré
de Froidefontaine, il se trouve aux côtés du fils de la fondatrice, Thierry II, avec qui il semble
entretenir de très bons rapports. Ces liens étroits avec les comtes de Montbéliard sont maintenus
par le fils, Henri (ou Hugues), puisque Thierry II accepte de lui fournir protection sans demander
en contrepartie un quelconque droit d’ingérence dans l’administration de la seigneurie de Granges.
Ainsi, Guy Ier par ses donations à l’abbaye de Lieu-Croissant semble se rapprocher des personnages
les plus puissants de la région, en l’occurrence la famille des Montfaucon, également bienfaitrice
de cette institution, qui contrôle le comté de Montbéliard entre 1162 et 1273.
Dans la dernière décennie du XIIe siècle, des modifications importantes s’opèrent. Le
château de Granges change de main et revient, en 1190, au comte de Montbéliard, Richard de
Montfaucon1. Les historiens ont longtemps cru, à tort, que le château lui était revenu suite à son
mariage avec Alix, fille aînée de Guy II de Granges. Or, les transcriptions des différents documents
d’archives recueillis par Léon Viellard lui permettent d’affirmer que cette union entre Alix et
Richard n’existe pas2. J-B Guillaume propose plutôt une transmission du château de Granges par
simple vente au comte de Montbéliard dont les raisons ne sont pas connues et dont il ne reste aucun
document3. Le château de Granges vendu, ses seigneurs s’établissent quelques lieues plus loin, sur
la butte de Grammont. Toutefois, selon Charles Duvernoy, la possession de l’ensemble des terres
de la seigneurie de Granges par les comtes de Montbéliard n’est avérée qu’à la fin du XIIIe siècle,
en 12824. Au final, les seigneurs de Granges ne sont restés sur cette terre qu’un siècle environ,
maximum deux entre le XIIe et la fin du XIIIe siècle.
Cette installation sur un nouvel espace est important dans l’histoire de la seigneurie et fait
même l’objet d’une légende mais dans laquelle les raisons de cet exode sont fondamentalement
différentes5. Cette histoire raconte que Guy, le second fils de Guillaume est à la chasse sur la butte de
1 La Haute-Saône, nouveau dictionnaire des communes, p.213
2 Viellard, Documents et mémoire…, p.388
3 Guillaume, Histoire généalogique des sires de Salins…, p.102
4 La Haute-Saône, nouveau dictionnaire des communes, p.214
5 Tome II, Annexe 2, p.4
31
Grammont lorsque qu’une jeune fille l’interpelle pour lui demander son aide et sauver les trois filles
du roi d’Angleterre victimes d’une injustice. Après avoir accompli son devoir, il rentre à Granges
mais, son père étant mort pendant son absence, son frère aîné a hérité du château et des terres. Il est
alors contraint de s’établir ailleurs, et choisit la butte de Grammont en souvenir de son aventure et
de la jeune fille qui lui a demandé de l’aide. Dans cette légende les liens généalogiques établis se
retrouvent. Il est toutefois possible que les deux personnages de Hugues et Guy aient été intervertis
puisque les sources démontrent que c’est Hugues qui porta le premier le nom de «chevalier, sire de
Grammont» et qu’il fut le premier à recevoir des terres sur la localité de Grammont1. Cependant,
il n’est nulle part mentionné la vente du château au comte de Montbéliard.
A partir de Hugues, les seigneurs prennent la double titulature de seigneurs de GrangesGrammont, jusqu’au règne de Guy III de Granges (fin du XIIIe siècle - début XIVe), appelé aussi
Guyot II de Grammont, qui fut le premier à ne conserver, dans les textes, que le nom de Grammont2.
Figure 11 : Blason des sires de Grammont
Source : Manuscrit 186 (Armorial), Bibliothèque de Montbéliard
1 Mesmay, Dictionnaire historique, biographique et généalogique…, p.111
2 Dunod, Histoire des Séquanois…, p.482
32
3.
Conclusions principales sur la seigneurie indépendante de Granges
A partir de toutes les données recueillies, plusieurs conclusions peuvent être tirées sur la
famille de Granges et son émergence dans le Pays de Montbéliard. Les premières mentions et les
premières appellations sous le terme de dominus se partagent entre la fin du XIe et la première
moitié du XIIe siècle. Cette datation fait du lignage de Granges l’une des plus anciennes familles
de l’aristocratie connue dans le pays de Montbéliard et dans l’ensemble de la Franche-Comté
et concorde parfaitement avec l’évolution de l’aristocratie dans le Comté de Bourgogne et
l’affirmation de nouvelles puissances familiales.
Le lignage entretient d’étroits contacts avec les plus grandes familles de l’époque. La
famille de Granges s’attache à établir et à sauvegarder d’importants liens avec les institutions
les plus influentes du Pays de Montbéliard au XIIe siècle. Elle s’accorde les faveurs du pouvoir
ecclésiastique régional par de nombreuses donations et échanges faits aux différentes abbayes,
ainsi qu’aux multiples fondations de prieurés. Aussi, l’abbaye de Lieucroissant devient la demeure
éternelle de plusieurs seigneurs de Granges, à l’exemple de Guillaume III. A cela s’ajoute les
différentes vocations religieuses de certains membres de la famille, hommes comme femmes,
qui intègrent les ordres, comme Henri, fils de Guy II chanoine puis archidiacre de Besançon, ou
encore Jean, fils de Guillaume IV, abbé de Lieu-Croissant. Cette dévotion religieuse ne s’estompe
pas avec les siècles et, même après l’évolution de la famille de Granges vers celle de Grammont,
les comptes dont nous disposons mentionnent des donations annuelles à l’abbaye de Lieucroissant
pour les «anniversaires» des seigneurs défunts, cela jusqu’au XVIIe siècle.
La famille de Granges est également très soucieuse des relations qu’elle entretient avec les
puissances politiques locales. Ses membres sont notamment très proches de la famille des comtes
de Montbéliard et particulièrement des Montfaucon. Souvent associés aux déplacements et aux
bonnes oeuvres de ces derniers, ils obtiennent des privilèges et une protection sans failles. Cette
politique semble être fructueuse puisque les membres de la famille de Granges figurent toujours
en bonne position dans la liste des témoins des différents documents. Cependant cette protection
ne signifie pas une soumission contraignante au pouvoir des comtes, elle récompense davantage la
loyauté des seigneurs de Granges.
Les XIe-XIIe siècles marquent aussi l’émergence de nouvelles structures sur le plan territorial.
Si les attestations manquent pour le bourg, la construction du château semble contemporaine des
premiers seigneurs, autour du XIIe siècle, et passe entre les mains des comtes de Montbéliard à la
fin de ce même siècle. Le bourg pourrait être légèrement plus tardif, construit à proximité de la
vieille cité de Granges-la-Ville, autour du nouveau château dont le pouvoir d’attraction favorise le
développement de ce nouvel habitat1.
Le statut féodal de ces terres de Granges est complexe. L’analyse de Maurice Pigallet, à
partir des données disponibles tirées de la collection de Charles Duvernoy, a permis de remarquer
que les comtes de Montbéliard possèdent deux appellations différentes suivant les seigneuries pour
lesquelles ils produisent des actes. Dans le cas des seigneuries de Blamont, Clémont, Héricourt et
Châtelot, ils sont dits «souverains seigneurs», tandis que pour les seigneuries de Granges, Clerval,
1 Bouvard, «Les bourgs castraux...», p.10
33
Passavant, Horbourg et Riquewihr ils sont seulement «seigneurs»1. Que signifie cela ? PaulEdmond Tuefferd explique que cette appellation unique de «seigneurs», valable jusqu’à la fin du
XIIIe siècle, résulte directement du fait que les comtes de Montbéliard «devaient foi et hommage
aux comtes de Bourgogne pour Granges, Clerval et Passavant»2. En conclusion le territoire de
Granges est une terre impériale qui appartient aux comtes de Bourgogne qui la cède en fief aux
comtes de Montbéliard, mais la gestion revient à des seigneurs particuliers, jusqu’à la fin du XIIe
siècle, peut-être même du XIIIe siècle.
Aux XIIe et XIIIe siècles, la seigneurie de Granges aux armes «d’azur (alias : de gueules) au
sautoir d’or»3 [Fig.12], est donc une terre inféodée puissante, influente et bien installée. Le XIIIe
siècle marque la naissance de la branche cadette des Grammont, qui déplace son centre sur le lieu
du même nom. C’est une grande famille qui fournit, encore entre le XVIIe et le milieu du XVIIIe
siècle, d’illustres personnes4. Ce déplacement vers Grammont signifie la fin progressive du lignage
principal de Granges mais ne signifie absolument pas la disparition de la seigneurie qui reste un
ensemble central important dans le Pays de Montbéliard entre les mains directes des comtes de
Montbéliard.
Figure 12 : Armoiries de la famille de Granges
Source : Manuscrit 186 (Armorial), Bibliothèque de
Montbéliard
1 Pigallet, Le Comté de Montbéliard…, p.11-12
2 Tuefferd, « Histoire des comtes souverains de Montbéliard d’après les documents authentiques. Avec carte », SEM,
n°30-31 suppléments (1877), p.31
3 Mesmay, Dictionnaire historique, biographique et généalogique…, p.110
4 Dunod, Histoire des Séquanois et de la province séquanoise…, p.478-479
34
C. La seigneurie de Granges à partir du XIVe siècle : de la mouvance
des ducs-comtes de Bourgogne à la dépendance germanique
Suite au déplacement de la famille de Granges vers le sommet de Grammont, la seigneurie
évolue dans l’entité plus large des possessions des Comtes de Montbéliard. Il faut donc, afin de
comprendre les modifications qui s’opèrent à partir du XIIIe siècle, se tourner vers l’histoire plus
générale de la Franche-Comté.
1. Le développement de la seigneurie sous les Montfaucon
En 1330, Henri de Montfaucon, marié à Agnès de Montbéliard, fille aînée de Renaud,
réunit à ses possessions les terres de Granges qui deviennent alors l’un de ses fiefs1. De nombreux
historiens utilisent cette date pour jalonner le rattachement définitif et indéniable des terres
de Granges aux possessions des comtes de Montbéliard2. Ce rattachement ne se fait pas sans
contestations. En 1332, ces terres font l’objet de discordes entre les héritiers du comte Renaud
mais Henri de Montfaucon affirme que cette terre est un héritage obtenu de sa femme. Le problème
s’achèvera par la rédaction d’un acte le 3 mai 1332, établi et signé à Granges même, en faveur
d’Henri3.
Jean-Louis Cuenot, qui a essayé d’appréhender les modifications territoriales de la
seigneurie et de placer chronologiquement les acquisitions des différents fiefs, remarque un
nombre important d’inféodations au profit des terres de Granges. Ce mouvement perdure même
jusqu’au XVe siècle. Ainsi, Lomont passe dans le territoire de Granges à la fin du XIIIe siècle lors
de l’extinction de la lignée qui y tenait le château. Le château de Moffans est dit fief de Granges au
début du XIVe siècle. Villafans, possession des seigneurs de Faucogney, passe sous la mouvance
de Granges à la fin du XIIIe siècle après l’affaiblissement de ladite famille par diverses luttes et la
désagrégation de son territoire. Au XIVe siècle, Fallon passe dans la seigneurie de Granges suite au
mariage de Marguerite de Fallon avec Guy de Granges. N’omettons pas les terres de Grammont
pour lesquelles Guy III de Granges rend hommage au comte de Montbéliard autour de 1308 et
auxquelles s’ajouta la commune de Vellechevreux après l’extinction des seigneurs particuliers qui
tenaient le village à la même époque. Plus tardivement, durant le XVe siècle, J-L Cuenot recense
encore l’intégration de trois nouveaux grands territoires : Saulnot, Saint-Ferjeux et Gouhenans.
Loin de disparaître, la seigneurie va se développer grâce à l’utilisation subtile du système
féodal et de la pratique des inféodations pour agrandir progressivement le territoire de Granges4.
1 Vienot, Histoire du Pays…, p.74
2 Debard, «Pourquoi une carte de la principauté de Montbéliard en 1616?», p.10
3 Cuenot, Etudes des seigneuries de Granges, Clerval, Passavant…, p.21
4 Cuenot, Etudes des seigneuries de Granges, Clerval, Passavant…, p.22-23
35
2. Le XIVe siècle, temps de crises, temps d’espoir : difficultés politiques et
ascension bourgeoise
Au XIVe siècle, la Comté, et particulièrement le Pays de Montbéliard, s’apprête à entrer
dans un «conflit féodal», une véritable guerre privée, entre Henri de Montfaucon (1332-1367) et
Louis de Neuchâtel (1305-1373). Suite à la mort de son père Rodolphe IV, Louis Ier de Neuchâtel
hérite et peut jouir de toutes ses possessions en mars 1343. Il devient ainsi vassal d’Henri pour
les possessions qui dépendaient autrefois de Jeanne de Montfaucon, épouse de Louis, décédée
en 13371. Toutefois, n’ayant pas prêté hommage pour cet héritage au comte de Montbéliard
«belliqueux et chevaleresque»2, ce dernier le destitue d’une partie de ses possessions. La «guerre
de Réaumont» qui débute entre les deux protagonistes, met en difficulté, pendant plusieurs années
le comte de Montbéliard, qui doit alors faire des concessions3.
Parmi celles-ci, Henri multiplie l’octroi de franchises urbaines à partir de 1339 pour s’assurer
le soutien des principales cités de son comté4. La charte de franchise, ou plus précisément la charte
urbaine, est un moyen de mettre par écrit des coutumes établies depuis longtemps sur le territoire
mais aussi, pour les sujets, d’obtenir de nouveaux privilèges, donc, par définition, des avantages
de statuts ou de faits, exclusifs à une catégorie de personne5. Ainsi une franchise est «un privilège
octroyé par une autorité seigneuriale à ses sujets, […] on les appelle aussi « libertés » car elle
produit un sentiment de liberté vis-à-vis du seigneur»6. Cet aspect libertaire se trouve dans la racine
même du mot qui renferme la notion d’ «affranchissement» et donne naissance au XIXe siècle à
l’adage utilisé par les historiens allemands «l’air de la ville rend libre»7. Le mouvement des chartes
de franchise semble débuter, au plus tôt, en parallèle du développement démographique, à savoir
autour de 950, sous l’impulsion première du nord de la France8. Toutefois, ce phénomène s’accroît
principalement au XIIe siècle après le développement considérable du nombre de villes. Dans les
années 1970, les historiens, tels que Charles Petit-Dutaillis9 ou Robert Fossier10, considéraient que
ces chartes étaient le résultat de la dynamique de la ville et de l’unique revendication bourgeoise,
et, par conséquent toujours à l’encontre du seigneur. S’il est vrai que la montée en puissance de la
bourgeoisie en ces derniers siècles du Moyen Âge joue un rôle important dans l’octroi de chartes
de franchise, les études récentes, et notamment celle menée par Pierre Charbonnier11, montrent
que cela résulte majoritairement d’une volonté seigneuriale de ménager ses sujets et d’établir une
relation de confiance avec la ville. Par ailleurs, l’étalement du mouvement sur près de deux siècles
justifie l’hypothèse de l’absence d’insurrection générale et le fait qu’il s’agit bien d’un processus
1 Tuefferd, « Histoire des comtes souverains …», p.141-142
2 Tuefferd, « Histoire des comtes souverains …», p.120
3 Tuefferd, « Histoire des comtes souverains …», p.143
4 Henri accorde sa première franchise à aux habitants de Passavant en 1339, voir : Tuefferd, « Histoire des comtes
souverains …», p.135
5 Fossier, « Privilège », in Dictionnaire du Moyen Âge, pp.1149-1150
6 Saint-Denis, « Franchises », in Dictionnaire du Moyen Âge, pp.553-554
7 Schneider, « Libertés, franchises, communes : les origines. Aspects d’une mutation », p.13
8 Saint-Denis, « Franchises », in Dictionnaire du Moyen Âge, pp.553-554
Fossier, « Franchises rurales, franchises urbaines dans le nord de la France », p. 245
9 Petit-Dutaillis, Les communes françaises, 1970, p.44
10 Fossier, Chartes de coutumes en Picardie, 1974, p. 116
11 Charbonnier, « Les chartes urbaines dans la France centrale : un mouvement seigneurial ? », p. 265-280
36
lent.
Dans le Comté de Bourgogne, l’attribution de telles chartes est plus tardive puisque cela
semble s’accentuer véritablement aux XIVe-XVe siècles et Henri fut un acteur principal. Le 29
juin 1343, les habitants de Granges-le-Bourg, et uniquement le bourg, obtiennent leur charte de
franchise, et, excepté pour quelques hommes, ils se voient affranchis de la mainmorte par Henri
de Montfaucon1. Dans le cas de Granges, la situation délicate dans laquelle se trouve alors Henri
n’est pas l’unique justification possible à l’octroi de cette charte. En effet, il est possible qu’il
s’agisse d’un «cadeau» seigneurial à une localité dans laquelle il séjournait régulièrement et qu’il
«affectionnait» particulièrement2. A l’appui, il est écrit que ce document est attribué «regardant et
considérant les plaisirs, bons et agréables services et bénéfices que lesdits nos hommes de ladite
ville de Granges nous ont fait et s’efforcent faire de jour en jour, et aussi la grande affection
d’amous [amour] qu’ils ont toujours à nous devanciers» (l.7-9).
Henri connaît aussi très bien les règles diplomatiques de l’époque avec ses pairs et obtient,
dans cette lutte contre Louis, l’appui de Philippe de Rouvres, le nouveau duc-comte de Bourgogne.
Il lui rend hommage et effectue ainsi une reprise de fief des terres de Granges et Passavant un jour
de Noël, le 25 décembre 13563. Il s’agit là de la première inféodation des terres de Granges aux
ducs de Bourgogne constatable par une charte4.
3. La domination wurtembergeoise : cadre historique de nos archives
Les archives comptables conservées pour la seigneurie de Granges (1423-1689), et qui
forment notre ensemble documentaire, s’intègrent dans la dernière période de domination
importante dans le Pays de Montbéliard : celle de la famille des Wurtemberg qui dirige cet espace
de 1407 à 17935.
Le 31 octobre 1397, Henri de Montbéliard n’ayant laissé pour successeurs que des filles,
l’aînée, Henriette, alors âgée de 10 ans, reçoit par testament l’ensemble du comté de Montbéliard
ainsi que les seigneuries de Granges, de Porrentruy, de Clerval et de Passavant6. Elle doit faire
face aux prétentions des ducs-comtes de Bourgogne jusqu’à ce que son mariage avec Eberhard
IV, fils d’Eberhard le Débonnaire, en 1407, ramène toutes ses terres à la maison des Wurtemberg,
famille allemande mais au parler français7. A la mort de son époux en 1419 elle se retrouve seule à
la tête de toutes les possessions qu’elle protège solidement de la menace des puissances voisines8.
Ce changement de main marque le passage à une nouvelle politique successorale basée sur la loi
1 Tome II, Annexe 5, p.5-6. Il est souvent répété «la ville de Granges», mais cette appellation englobe uniquement le
Granges-le-Bourg, considéré comme le prouve la citation «en nostre ville de Granges-le-Chastel» (l.5).
Cuenot, Etudes des seigneuries de Granges, Clerval, Passavant…, p.21
2 Tuefferd, « Histoire des comtes souverains …», p.133
3 Mesmay, Dictionnaire historique, biographique et généalogique…, p.112
4 Cuenot, Etudes des seigneuries de Granges, Clerval, Passavant…, p.21
5 Tchirakadze, «La réalisation à partir des documents d’archives...», p.37
6 Vienot, Histoire du Pays…, p.81
Cuenot, Etudes des seigneuries de Granges, Clerval, Passavant…, p. 20. L’auteur note que la comtesse reçoit Grangesla-Ville mais cela est certainement une erreur et la comtesse reçoit en héritage l’ensemble des terres liées à Granges-leBourg, siège du château et de la justice.
7 Cela, ajouté à l’étroite relation qu’entretient l’aristocratie locale avec la France, explique pourquoi les documents
d’archives continuent à être écrits en français après cette transmission des possessions à la maison allemande des
Wurtemberg.
8 Cuenot, Etudes des seigneuries de Granges, Clerval, Passavant…, p.20
37
salique encore utilisée dans les terres wurtembergeoises, et la transformation de la seigneurie de
Granges en fief d’empire «passant aux agnats à défaut de descendance masculine»1. En 1424,
lorsqu’Henriette demande un dénombrement sur ses terres, la seigneurie de Granges fait partie
des fiefs de la comtesse de Montbéliard qui la tient du comte de Bourgogne comme pour ses
prédécesseurs2. En administratrice exemplaire, elle lègue une documentation qui offre de précieuses
informations sur les territoires qu’elle domine jusqu’à sa mort en 14443. C’est d’ailleurs sous son
règne qu’est rédigé le premier compte de la seigneurie de Granges à disposition, en 1423-14244.
Sous la domination des Wurtemberg la région du Pays de Montbéliard subit de nombreux
conflits, surtout à la fin du XIVe siècle et au début du XVe siècle. Si aucun document ne parle
spécifiquement de la situation à Granges, rien ne laisse penser que ce secteur est davantage épargné
qu’un autre puisqu’il occupe une position centrale entre Héricourt, Blamont et Etobon, trois terres
très touchées par les conflits. La situation fut particulièrement délicate lorsque les Écorcheurs
écumaient la région entre 1435 et 1445. Pour lutter contre ces mercenaires sanguinaires, ces
«brigands de grands chemins» que la paix d’Arras avait rendus oisifs, il fallut que Thiebaud IX
de Neufchâtel s’empare du château d’Etobon ainsi que de ceux de Granges, Clerval et Passavant5.
Les positions dont il avait pris le contrôle, s’ajoutant à ses possessions personnelles, formaient un
enclos fortifié autour de Montbéliard, ville occupée par les Écorcheurs. La pression diplomatique
exercée sur les ennemis entraîne la libération de la ville en 14456. Après cela, Granges reste entre
les mains de Thiébaud quelques temps jusqu’à ce que celui-ci restitue le fief au duc de Bourgogne
à une date antérieure au 6 octobre 1446, date à laquelle Louis de Wurtemberg prête foi et hommage
au duc pour récupérer ces terres7.
Dans les années qui suivent, les tensions ne s’estompent pas. Ainsi, en 1465, Granges
se prépare à la «guerre des Sinchas/Suichas8» ; en 1468-1469, Henry de Bavans, de passage à
Granges, annonce que les «armees (?) de monseigneur avoient en voulentey de bruller le conte de
Montbeliart»9. Les tensions atteignent leur paroxysme dans les années 1470. La création en 1474
de la Ligue Héréditaire qui coalise les Suisses, Sigismond, Louis XI, le duc de Lorraine et le comte
de Montbéliard, Henri de Wurtemberg, contre les prétentions de Charles le Téméraire provoque le
début des guerres de Bourgogne10. De ces épisodes, le siège d’Héricourt par les Suisses en 1474 et
la destruction de plusieurs villes, dont Blamont, sont bien connus. Les vicissitudes de la seigneurie
de Granges ne sont pas négligeables11. Aux prémices du conflit, son receveur cherche de l’aide,
sur ordre du Monseigneur de Neufchâtel, à Luxeuil et Faucogney, mais ne trouve aucune réponse
favorable12. Granges se retrouve par conséquent, par son alliance avec les Neufchâtel, du côté du
1 Vienot, Histoire du Pays…, p.82
2 Cuenot, Etudes des seigneuries de Granges, Clerval, Passavant…, p.19
3 Vienot, Histoire du Pays…, p.88
4 AN, K2272.1, Compte 1423-1424
5 Tuefferd, « Histoire des comtes souverains …», p.228 et 242
6 Tuefferd, « Histoire des comtes souverains …», p.242
7 Tuefferd, « Histoire des comtes souverains …», p.245
8 AN, K2272.1, Compte 1460-1465, f.35. Le terme n’a pas été identifié. Peut-être s’agit-il des Suisses qui saccagèrent le
pays autour de 1470.
9 AN, K2272.1, Compte 1468-1469, f.33
10 Vienot, Histoire du Pays…, p.90-91
11 Vienot, Histoire du Pays…, p.93
12 AN, K2272.1, Compte 1473-1476, f.31
38
duc de Bourgogne, Charles le Téméraire. Cela lui nuit. Entre «la saint George 1476 et de lan finir
a lad saint George 1477 [le receveur] ne fait nulle recepte pour ce que la ville et terre de Granges
est este destruite et les povres gens futif (fuient)»1 et il faut «deslogier les gens d’armes»2 basés à
Moffans. Les soldats rôdent partout, Lomont est occupé en 1475 et il faut installer une garnison
au château de Granges3. Le receveur n’ose même plus sortir du bourg à cause de l’armée4. Aussi,
à partir de 1474 de nombreux villages de la seigneurie sont brûlés, abandonnés et cela pendant
plusieurs années5. Par la suite, le règne d’Eberhardt le Barbu (1482-1496), frère d’Henri, semble
plus pacifique6.
Le XVIe siècle est marqué, dans le Pays de Montbéliard, par l’accueil favorable de la Réforme
en ces terres7. Son implantation dans les terres de Granges n’est pas renseignée dans les comptes et
il semble qu’elles restent catholiques. La seigneurie est traversée globalement par des problèmes
plus matériels comme la peste, les incendies, les intempéries ou encore les procès de sorcellerie.
Du point de vue économique, la viticulture se développe fortement à partir des années 1520. Cela
est relativement précoce dans la région puisqu’on attribue traditionnellement le développement de
la viticulture, de l’agriculture et de l’industrie à Férédéric Ier (1568-1608). En 1561, le receveur
évoque rapidement la guerre d’Héricourt ainsi que quelques autres passages belliqueux tout au
long du siècle, mais rien d’aussi important que ce qui a été subi au siècle précédent8. Le Pays de
Montbéliard est prospère au XVIe siècle, favorisé par l’établissement de comtes réformateurs et
favorables au développement économique dont profite les terres de Granges9.
Cette situation d’opulence n’est pas définitive. Entre 1634 et 1644, les Suédois n’épargnent
pas Granges lors de la guerre de 10 ans. En 1641, le receveur écrit qu’il n’a presque aucun revenu
«a raison de l’habandonnement des subuects qui ont quittez les maisons de leurs residences et a
cause du malheur des guerres ayant continuez l’an du pnt compte»10. En 1644, le château de Granges
«s’embrase»11. La guerre coûte cher et détruit ville et campagne, abandonnées pour plusieurs
années. La menace plane jusqu’à la signature du traité de Westphalie (1648). La situation semble
calme, malgré quelques passages de troupes, jusqu’à l’arrivée de Louis XIV et des espagnols qui
aboutit à la destruction définitive du château de Granges en 167312.
Granges, par sa position privilégiée, voit le défilé régulier de nombreuses troupes entre le
XVe et la fin du XVIIe siècle. Tantôt alliées, tantôt ennemies, ces passages coûtent cher en argent
et en hommes. La guerre occupe donc une place importante dans la comptabilité seigneuriale dont
seuls quelques exemples sont exposés ici. Mais les comptes ne servent pas uniquement à faire de
l’histoire événementielle articulée autour des guerres et des conflits. Ils renseignent également
sur des aspects plus quotidiens qui permettent de mieux cerner l’organisation et l’administration
1 AN, K2272.1, Compte 1473-1476, f.14
2 AN, K2272.1, Compte 1473-1476, f.17
3 AN, K2272.1, Compte 1473-1476, f.26
4AN, K2272.1, Compte 1473-1476, f.28
5 AN, K2272.1, Compte 1473-1476, f.36-38
6 Vienot, Histoire du Pays…, p.94
7 Vienot, Histoire du Pays…, p.107
8 AD HS, E151, Compte 1561, f.23 et 76
9 Vienot, Histoire du Pays…, p.121-130
10 AD HS, E165, Compte 1641, f.03
11 AD HS, E165, Compte 1644, f.23
12 Vienot, Histoire du Pays…, p.159-170. Pour la mention du château de Granges : AD HS, E178
39
seigneuriale dans sa globalité.
Cette notice historique permet d’aborder la formation progressive de la seigneurie, depuis
les premiers seigneurs de Granges, dans l’entité formée par le jeune Comté de Montbéliard, ainsi
que son évolution ultérieure dans le contexte historique plus large franc-comtois à partir du début
du XIVe siècle. La situation féodale de Granges est aussi mieux comprise : terre impériale, elle
dépend des ducs et comtes de Bourgogne qui la cèdent en fief aux comtes de Montbéliard, qui
l’inféodent aux seigneurs de Granges jusqu’à la fin du XIIe siècle voir du XIIIe siècle. Cependant
ce n’est qu’en 1330 que les preuves sont suffisantes pour affirmer que la seigneurie de Granges
est désormais directement régie par les comtes de Montbéliard. Le contexte historique général
éclaircit certains aspects présents dans la comptabilité seigneuriale qui résultent d’événements
antérieurs à la production des comptes. Ainsi, la connaissance des alliances dans les strates
supérieurs du pouvoir explique les choix stratégiques des seigneurs de Granges et leur promiscuité
avec les ducs de Bourgogne et leurs alliés1. Aussi, nous comprenons également mieux les liens
entre la famille de Granges et les institutions ecclésiastiques qui justifient certaines dépenses. Par
ailleurs, l’établissement de la charte de franchise explique l’exemption pour une grande partie
de la population de Granges-le-Bourg de la mainmorte. Enfin, la connaissance des différents
conflits qui ont touché la Franche-Comté justifie la nécessité de certaines dépenses militaires
extraordinaires. Les exemples ainsi tirés des archives, et proposés dans cette notice, démontrent
que cette production documentaire offre de précieuses informations et précisions sur la gestion, sur
la perception et sur l’impact, à l’échelle seigneuriale, d’événements jusqu’alors connus à l’échelle
régionale mais également sur une gestion plus quotidienne du territoire à partir du XVe siècle.
1 Cette ambiguïté de la Comté entre France et Empire qui dure tout au long du Moyen Âge et de l’époque moderne
mériterait son étude propre jusqu’ici inexistante.
40
II.
Le dépouillement des archives comptables
L’«extraordinaire» contenu dans les comptes est un bon outil pour proposer une histoire
événementielle locale. Cependant, les comptes sont avant tout des écrits «ordinaires» qui
renseignent sur la gestion quotidienne de la seigneurie.
A. L’évolution et le développement d’un outil de gestion
La comptabilité n’est pas une notion ni une pratique récente, elle tenait déjà une place
importante dans l’administration de l’Ancien Régime.
1. Historiographie de la gestion comptable seigneuriale
Dans les années d’après guerre se développe une histoire plus «mathématique» avec un
intérêt croissant pour l’élaboration de statistiques et pour les analyses sur la longue durée. Cette
histoire statistique est bénéfique à la connaissance des comptabilités anciennes. Le document
financier n’est pas encore considéré comme une réelle source historique si l’on se reporte aux
différents fascicules de la «Typologie des Sources» initié par Léopold Genicot1. Cependant, les
travaux sur la question se multiplient.
De nombreuses recherches traitent de comptabilités privées ou seigneuriales et cela dès les
années 1970. Christine Goldmann présente, au colloque de Clermont-Ferrand, un cas du Calvados.
Gérard Guie s’intéresse dans sa thèse au territoire de Sully-sur-Loire. Monique Chauvin préfère se
pencher sur un cas breton, tandis que Benjamin Allart établit un comparatif entre deux années au
sein de la comptabilité de la ville de Metz2. Les quelques exemples présentés ci-dessus permettent
d’établir un constat bibliographique frappant. Les travaux sur la comptabilité médiévale et moderne
résultent pour la très grande majorité d’une production estudiantine dans le cadre de mémoire de
Maîtrise, de Masters ou, pour la plupart, de Thèses de 3e Cycle, rarement publiées.
En 2008, la table ronde organisée à Lille marque un tournant décisif dans la connaissance de
la comptabilité médiévale et moderne. Alors que seule l’information chiffrée avait de l’importance,
les historiens développent une nouvelle approche en appliquant les principes de la codicologie
au document comptable. Filière de la paléographie, cette pratique apparaît dans les années 1970
et correspond à l’étude du document manuscrit dans son aspect et non dans son contenu. Cela
est souvent considéré comme de l’archéologie des archives. En France, les adeptes de cette
nouvelle approche suivent alors un courant venu d’Allemagne avec le concept de «pragmatische
Schriftlichkeit», ou «scripturalité» en français3. Elle s’intéresse en premier lieu aux chartes et
particulièrement au processus de production des cartulaires ou des livres de bibliothèques et
1 Genicot (dir.), Typologie des sources du Moyen Âge Occidental, 1972-2017
2 Goldmann, «La seigneurie de Fontenay-le-Marmion (Calvados) : analyse d’une comptabilité seigneuriale (13771380)», in Seigneurs et Seigneuries au Moyen Âge, 1993, p.275-288
Guie, Etude d’une comptabilité seigneuriale : les comptes des receveurs et fermiers généraux de Sully-sur-Loire au XIVe
siècle, 1985
Chauvin, Les comptes de la seigneurie de Lamballe, 1974
Allart, Les finances de la ville de Metz au XVe siècle : comparaison entre deux années des comptes du receveur Jehan
d’Ancy, une année de guerre et une année de paix (1444-1446, 1448-1449), 2007
3 Mattéoni, «Codicologie des documents comptables (XIIIe-XVe siècles). Remarques introductives», in
Comptabilités [En ligne], N°2 (2011), URL : http://comptabilites.revues.org/382, p.1
41
consiste à repérer les erreurs, les ajouts, les corrections et divers autres éléments présents dans
chaque cahier et sur chaque feuillet du document1. Elle est essentielle dans la compréhension de la
logique de conception d’un registre et permet également d’évaluer l’efficacité de l’administration
et de ses agents2.
Les écrits religieux sont étudiés depuis plus de 40 ans sous cet angle, mais cela fait moins
de 10 ans que les comptes bénéficient d’un traitement similaire. Les actes du colloque de 2012
publiés dans Classer, dire, compter : Discipline du chiffre et fabrique d’une norme comptable à
la fin du Moyen Âge est la première analyse synthétique sur la codicologie et la diplomatique des
comptes de la fin du Moyen Âge. Il regroupe ainsi d’importantes études qui démontrent le travail
conséquent nécessaire d’une telle approche. A partir de 2010 est mis en place le site internet
Comptabilités. Revue d’histoire des comptabilités où sont présentés, chaque année, les articles
des différentes rencontres à ce sujet3. Ce nouveau lien devient, dès lors, un outil essentiel pour la
compréhension de la pratique comptable. Le compte, et sa conception du point de vue matériel,
prend une place majeure dans la compréhension de la comptabilité, de son évolution et de la
diffusion des différents modèles4. Un nombre croissant d’historiens, et spécifiquement d’historiens
de l’économie médiévale, considère à présent ces documents comme des écrits particuliers qui
observent leur propre organisation et leur propre mise en page. En conséquence, les groupes de
recherche et de travail sur ce domaine se multiplient, à l’exemple de ScriptHis à Strasbourg, pour
essayer de comprendre ces créations matérielles5.
2. Vers l’apogée de la «civilisation comptable»
La perception existe déjà au haut Moyen Âge mais c’est à partir du Xe siècle, alors que
se développe et se met en place le système seigneurial, que les archives comptables semblent se
diversifier et se multiplier dans toute l’Europe occidentale6. Michel Le Mené répartit ces documents
en plusieurs catégories. Tout d’abord, il regroupe la comptabilité d’exploitation d’entreprises
agricoles, artisanales ou industrielles qui peuvent être rapprochées avec d’autres documents
portant sur les taxes à la production. Puis, il pointe l’apparition des premières enquêtes à l’image
du Domesday Book de 1086. Enfin, il souligne l’importance et la précision des écrits qui portent
sur les péages, les douanes ou les fonds notariaux7. Cependant, certaines de ces séries présentent
quelques limites. La comptabilité d’exploitation, par exemple, porte sur un élément ou un bâtiment
précis qui ne correspond qu’à un espace restreint et ses données ne peuvent être extrapolées au
niveau d’un territoire plus large. Aussi, la fluctuation rapide de la superficie des domaines rend une
1 Mattéoni (dir.), Beck (dir.), Classer, dire, compter..., p.9
Beck, «Forme, organisation et ordonnancement des comptabilités...», p.32
2 Beck, «Forme, organisation et ordonnancement des comptabilités...», p.39
Beck, «Codicologie d’un compte de châtelain bourguignon : Michel Girost et les pressoirs de Chenôve (1401-1404)»,
in Comptabilités [En ligne], N°1 (2010), URL : http://comptabilites.revues.org/76, p.1
3 Mattéoni (dir.), Beck (dir.), Classer, dire, compter ..., 2015, 490p.
Beck, «Forme, organisation et ordonnancement des comptabilités...», p.32
4 Beck, «Forme, organisation et ordonnancement des comptabilités : pour une approche codicologique archéologique - des documents de la pratique», in Mattéoni (dir.), Beck (dir.), Classer, dire, compter ..., p.32
5 Groupe de travail rattaché à l’EA ARCHE 3400
6 Le Mené, L’économie médiévale, p.15
7 Le Mené, L’économie médiévale, p.10-14
42
comparaison dans le temps peu pertinente1. A l’échelle de la seigneurie, les documents existent.
Jusqu’au XIIIe siècle, les documents comptables seigneuriaux conservés sont majoritairement
ponctuels. Jean Favier donne plusieurs exemples anciens dont Le Gros Bref du comte de Flandre
de 1187, et le compte de Colchester, ou Pipe Roll, non daté2.
Pour les siècles suivants, entre le XIIIe et le XVe siècle, les études produites sur le sujet
démontrent un accroissement considérable de «séries documentaires» comptables. Pour les
historiens, cet essor, que ce soit au niveau des comptes proprement dits ou de tous les documents
annexes qui servent à leur production (quittances, lettres, comptes particuliers3...), représente
l’épanouissement de la «civilisation comptable»4. Cette multiplication de documents, à partir
du XIIIe siècle, traduit un aspect du mouvement de transformation générale qui s’opère en cette
période et un changement culturel important dans la société médiévale avec le passage d’une
culture de l’oral à une culture de l’écrit dont les documents financiers ne représentent qu’une
infime partie5. C’est le temps de «la révolution de l’écrit»6. Cependant, selon Paul Bertrand,
l’accroissement documentaire qui s’amorce dès la fin du XIIe siècle est davantage la conséquence
d’une révolution de la conservation, avec le développement d’un certain goût de l’accumulation
et un souci croissant pour la préservation, que d’une révolution de la production écrite7. L’acte
d’archivage ou la question de la conservation ne se pose pas pour des documents qui n’ont plus
d’utilité mais, dès les XIe-XIIe siècles, le document «retrouve une valeur juridique qu’il avait
perdue»8. L’écrit se pare alors de plusieurs fonctions. Il permet la mise par écrit du passé9. A travers
les encyclopédies et les dictionnaires, il sert à analyser, comprendre, contrôler et prévoir10. Il est
également utilisé pour communiquer, publier et conforter ce qui était jusqu’alors transmis à l’oral:
c’est le développement du concept de «public»11. Enfin, c’est un outil de communication avec une
autorité qui lui confère du crédit et une validité et fiabilité12. Au plus grand bonheur des spécialistes
le système seigneurial bénéficie de cette «révolution documentaire» et ces séries permettent des
analyses non plus ponctuelles, mais sur la durée13.
La pratique comptable subit donc une évolution majeure à partir du XIIIe siècle. Les
différentes mutations et les nouveaux enjeux sociaux entraînent une nouvelle organisation qui
favorise la production et la conservation des documents financiers sériels. Ainsi, les historiens
disposent aujourd’hui de nombreuses séries comptables sur une multitude de territoires et de
seigneuries.
1 Le Mené, L’économie médiévale, p.10
2 Favier, Finance et fiscalité..., p.25-27
3 Goldmann, «La seigneurie de Fontenay-le-Marmion...»,p.282-283
4 Leguil, «Faire et ordonner ses comptes dans les deux Bourgognes...», p.60
5 Gauvard, La France au Moyen Âge..., p.142
Bertrand, Les écritures ordinaires..., p.353
6 Bertrand, Les écritures ordinaires..., p.353
7 Bertrand, Les écritures ordinaires..., p.22 et 386
8 Bertrand, Les écritures ordinaires..., p.385
9 Bertrand, Les écritures ordinaires..., p.355
10 Bertrand, Les écritures ordinaires..., p.372
11 Bertrand, Les écritures ordinaires..., p.359
12 Bertrand, Les écritures ordinaires..., p.361
13 Le Mené, L’économie médiévale, p.9
Leguil, «Faire et ordonner ses comptes dans les deux Bourgognes...», p.61-62
43
B. La pratique comptable dans la seigneurie de Granges
L’analyse codicologique des comptes de la seigneurie de Granges permet de cerner les
grandes évolutions et les grandes modifications dans la gestion comptable de ce territoire dans le
but de les comparer avec les données fournies par d’autres spécialistes sur des territoires voisins.
1. Corpus documentaire et méthodologie
Base de données et méthodologie
Dans le cadre des comptes de Granges, seules les caractéristiques globales sont abordées.
En effet, l’étude du document en lui-même n’a pas été définie comme un axe majeur de l’étude
mais certains points permettront une meilleure connaissance et compréhension du contexte de
production, et d’en conclure sur leur fiabilité à travers la présence de codes dans l’écriture de
ces comptes et des modalités de conservation des documents. De fait, afin de pouvoir pointer
des différences et les modifications au fil des ans et de discerner les évolutions, il est essentiel de
déterminer, en amont, des critères communs à tous les documents. La base de données [Fig.13]
devient, dès lors, un outil indispensable dans la comparaison de ces critères afin d’établir les
caractéristiques générales des archives1. Cette base de données «codicologique », tripartite, classe
les comptes chronologiquement. Chaque entrée correspond à un document qui, dans le cas présent,
équivaut à la période couverte par un compte, soit une ou plusieurs années.
Pour la collecte des informations nécessaires à cette étude codicologique, le travail a été
effectué en deux étapes distinctes. Dans un premier temps, les données nécessitant un contact
direct avec le document (prises des dimensions, repérage du nombre de cahiers, observation
des types de reliure et des types de matériaux...) ont été relevées in situ pour les documents
conservés aux Archives Départementales de la Haute-Saône (AD70). Dans un second temps, afin
de pouvoir disposer librement de l’information textuelle, les comptes de ce même fond ont été
systématiquement photographiés, puis exploités, a postériori, sur ordinateur. La comptabilité
conservée aux Archives Nationales (AN) a subi un traitement légèrement différent. Les photos
n’ont pas été prises personnellement mais fournies par un intervenant extérieur2. Le travail a donc
été exclusivement fait sur ordinateur et les éléments nécessitant une vision et une manipulation
directe des documents ne pourront donc pas être analysés pour ce groupe d’archives.
La première partie de la base correspond à la fiche d’identité du document. On y trouve
l’année, la localisation avec la côte des archives, la langue, l’auteur (autrement dit le receveur), le
destinataire (ou l’institution supérieure à laquelle il est destiné) et, enfin les dates de début et de fin
de la tenue du compte. Lorsque l’information est disponible il est également précisé le numéro de
compte par receveur.
La seconde partie traite davantage de la matérialité du document. Le format est donné
de manière globale. Les dimensions ont été relevées en millimètres mais ces mesures sont
rapprochées des formats traditionnaux actuels (A3, A4 ou A5), afin de cerner, de manière générale,
si une évolution significative existe. Le type de document offre une indication sur son histoire et,
1 L’ensemble des informations de cette base sont présentées sous la forme d’un tableau : Tome II, Annexe 4, p.7-10
2 Je remercie chaleureusement Jean Hennequin de m’avoir fourni les photos prises par son ami parisien.
44
dans le cas du registre, d’un possible remaniement ultérieur de plusieurs comptes. Cette seconde
partie est complétée par l’organisation des informations du compte et par des appréciations plus
personnelles comme la qualité de l’écriture et du document. La reliure et la couverture améliorent
la conservation des documents, mais elles sont également de très bons indicateurs du soin apporté
aux manuscrits puisque tous les documents ne subissent pas le même traitement. Le nombre de
pages écrites est donné approximativement et a été arrondi au multiple de 5 supérieur ou inférieur
pour donner, comme pour le format, un ordre de grandeur. La foliotation, et ses caractéristiques,
sont également un point mis en avant puisqu’elle permet d’estimer l’exhaustivité d’un document.
Type de document
Compte/Comptable
Localisation
AD HS
Côte Archives
Dénombrement
Année
1569
Auteur
Girard Gruet
Montre d'Armes
Langue
N° Compte
Auteur
E152
Date Début/Fin
Format en mm
300x205
Qualité
Type
Bonne
Moyenne
Mauvaise
Cahier
Registre
Foliotation
Oui
Non
Origine Folio
Emplacement
St George 1569 - St George 1570
Reliure
Oui
Couverture
Non
Type de Reliure
Ficelle, piqûres sur le
dessus
Organisation/Rythme
P Droite, Haut, Droite
Recettes/Dépenses
Dernier Numéro Folio Visible
Rubriques
Commune
Aucun
Origine
88
Archiviste
Type Chiffres
Arabes
PA RT I E
I
5
Prince Volgang + Philippe
Destinataire
Format
A3
A4
A5
Inconnu
Français
Oui
Non
Type Couverture
Papier
Nombre
pages
écrites
(approx.)
180
Notes sur organisation
PA RT I E
II
Bilan Annuel
Journalier
68 : peste
Montenois
(droit
funériaux)
Figure
13 : Exemple
d’un
enregistrement/d’une
page de la Base de Données «Codicologie», logiciel Filemaker
67 : confrérie conception Notre Dame de Granges la Ville
N° Photos Mention Habit.
0862/65/70/75/80, 0925/26
45
Généralités du corpus
Les comptes de la seigneurie de Granges sont dispersés, d’après l’état actuel des recherches,
entre les archives nationales de Paris et les archives départementales de la Haute-Saône à Vesoul.
Aux AN sont conservés tous les comptes du XVe siècle, de 1423 à 1491, soit 10 documents qui
recouvrent approximativement 22 ans, sous la côte K2272.1. Les AD70 abritent tous les autres
comptes, soit ceux du XVIe et XVIIe, entre 1506 et 1689, qui font un total de 127 comptes (70
pour le XVIe siècle, 57 pour le XVIIe siècle) et recouvrent au total 129 années (71 pour le XVIe
siècle, 58 pour le XVIIe siècle)1. Ainsi, pour notre corpus, trois siècles sont représentés, du XVe
au XVIIe siècle, pour un total de 137 documents qui recouvrent 151 années (soit 50% des années,
soit la moitié de l’ensemble de la période). La série documentaire se poursuit aux AD70 pour le
XVIIIe siècle mais il a été décidé de s’arrêter au dernier compte du XVIIe siècle, celui de 1689. Par
ailleurs, deux autres documents, situés dans nos bornes chronologiques, sont également écartés de
l’étude. Le premier est dit de 1513, en allemand, mais s’avère être, à la lecture du prologue et des
dates mentionnées, une copie de 1512. Le second est celui de 1548 qui, d’après les informations
fournies également dans le prologue, est établi par le receveur de Granges mais concerne la
seigneurie de Vellechevreux. Il s’agit certainement d’une erreur de classement puisqu’un carton
spécifique regroupe les autres comptes de cette seigneurie2. Il faut également noter que le premier
compte de 1423-1424 ne concerne pas exclusivement la seigneurie de Granges mais également
celle d’Etobon.
Dans ce corpus, le XVIe siècle est très bien représenté puisqu’il couvre près de la moitié
des 151 années traitées (71 ans, 47%), suivi par le XVIIe siècle (58 ans, 38%), et enfin, en dernier
le XVe siècle le moins représenté (22 ans, 15%) [Tabl.1 et Fig.14]. Le tableau représentant toutes
les années calendaires [Tabl.2] permet de bien repérer les lacunes documentaires, particulièrement
importantes au début de la période, comme, par exemple entre 1425 et 1456 (32 années sans
connaissance de la tenue d’une comptabilité), ou encore entre 1492 et 1505 (14 années sans
comptabilité). Au XVIe siècle, les manques sont beaucoup plus réduites et l’absence de document
comptable n’excède pas 5 années consécutives comme pour les périodes de 1517-1521, 15231527 ou 1593-1597. Enfin, jusqu’au milieu du XVIIe siècle, les absences comptables sont presque
inexistantes (6 années seulement), tandis que, pour la seconde moitié de ce siècle, il n’existe que 4
comptes.
La série documentaire de 137 comptes qui subsistent aux archives demeure, toutefois, très
importante, d’autant plus que toutes les années d’un siècle n’ont pas forcément fait l’objet d’un
compte pour diverses raisons. La numérotation des comptes par receveur à partir de 1528 facilite
le repérage de lacunes. Dans un seul cas, entre l’année 1534 et 1535, sous l’office de Richard
Perrenon, la numérotation des comptes recommence au cours de son mandat et semble coïncider
1 La série K des archives nationales correspond au fond «Monuments Historiques», et la série E des archives
départementales aux «Titres féodaux et familles, municipalités et communes». Les documents sur la principauté de
Montbéliard ont été divisés en 1839 entre les Archives générales du Royaume et les archives départementales d’après
leur intérêt pour une histoire générale (Paris) ou local (les départements). Pour une description complète du fond des
archives nationales : https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/pog/
consultationPogN3.action?nopId=c614vua0wfq-aaexcjeh3ips&pogId=FRAN_POG_02&search=
2 AD 70, E145
46
avec la mise en place d’un nouveau duc de Wurtemberg1. Pour les années 1527 (1er compte de
Richard Perrenon), 1536 (1er de Jacques Grevillot), 1542 (7e de Jacques Grevillot) et 1560 (16e
d’Estienne Boichot), les manques dans les archives sont certains. Ces comptes ont été perdus,
détruits ou déplacés. Dans d’autres cas, le compte n’a tout simplement jamais été produit. Une
note dans le document de 1598 précise que le dernier produit est celui de 1591-1592. Il y a donc
une coupure entre 1592 et 1598, qui ne correspond pas à une lacune dans les archives mais bien
à sept années sans perception, ou du moins sans sa traces sur un document écrit, au sein de la
seigneurie. Enfin, pour certaines absences il est plus délicat d’en affirmer la cause. Ainsi, l’année
1544 peut être le 9e compte de Jacques Grevillot ou peut n’avoir jamais existé, tout comme pour
l’année 1603. De même, la période entre 1633 et 1639, du fait des conflits, a pu ne pas faire l’objet
de comptes mais, contrairement à 1598, aucune notice ne permet de le certifier.
Ces différentes observations permettent de conclure que le corpus dont nous disposons est
réduit pour le XVe siècle mais régulier pour les XVIe et XVIIe siècle. Il est donc un bon support
pour une étude partielle sur la fin du Moyen Âge et plus précise pour les débuts de l’époque
moderne.
Répartition par siècle
du nombre d'années traitées dans les comptes
(sur un total de 151 ans)
15%
XVe
38%
Nombre
Nombre de
d'années Pourcentage
Siècle
documents
traitées
XVe
10
22
15%
XVIe
70
71
47%
XVIIe
57
58
38%
Total
137
151
100%
Tableau 1 : Répartition par siècle du nombre
d’années traitées dans les comptes
XVIe
XVIIe
47%
Figure 14 : Répartition par siècle du nombre d’années traitées dans les
comptes
1 Le duc de l’année précédente, soit l’année 1533, n’est pas dénommé. Cette remarque reste donc au stade de
l’hypothèse.
47
48
1440
1457
1474
1491
Année
Compte existant
Compte perdu
Absence comptabilité
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Année
Compte existant
Compte perdu
Absence comptabilité
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Année
Compte existant
Compte perdu
Absence comptabilité
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Année
Compte existant
Compte perdu
Absence comptabilité
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
1508
1525
1542
Année
Compte existant
Compte perdu
Absence comptabilité
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Année
Compte existant
Compte perdu
Absence comptabilité
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
???
???
???
7
Jacques Grevillot
1543
1526
1509
1492
8
1544
1527
1510
1493
Henry de Wurtemberg
???
???
1
1545
1528
1
2
???
1512
1546
1529
1513
1496
???
1514
1497
???
2
3
4
5
Richard Perrenon
1531
1547
3
1548
4
???
Comte de Wurtemberg et de Montbéliard
1530
Duc de Wurtemberg et Comte de Montbéliard
???
+ COPIE ALL.
1495
???
Nicolas Clochier
1480
Henry de Wurtemberg
1479
Prince Ulrich + Cristofle son fils
Jean Andrey
1511
1494
???
1478
Perrin Chanterey
1477
???
1476
Humbert de Montbéliard
1475
Ebreard de Wurtemberg
1463
1446
1429
Henry + Ebreart de Wurtemberg
1462
1445
1428
???
1461
1444
1427
Guy de France
1460
1443
1426
???
1459
1442
1425
Pierre Berbier
1458
1441
Henriette de Montbéliard (?)
Eberard de W
Année
Compte existant
Compte perdu
Absence comptabilité
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
1424
Guillaume Girey
Pierre Chanterey
1423
Année
Compte existant
Compte perdu
Absence comptabilité
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Tableau 2 : Etat du corpus et généralités selon toutes les années calendaires entre 1423 et 1689
1549
1532
5
6
???
Jean Andrey
1515
1498
1481
1464
1447
1430
1550
1533
1516
1499
1482
1465
1448
1431
6
7
???
7
1
1535
1518
1501
1484
1467
1450
1433
Estienne Boichot
1552
Prince Ulrich
Prince Cristofle
1551
1534
1517
1500
1483
1466
1449
1432
8
2
???
???
1553
1536
1519
9
1
1554
1537
1520
1503
1486
10
???
2
Ebreard de Wurtemberg
Eberard de W
1502
1469
1452
1435
Pierre Pillot
Jacques de Molans
1485
1468
1451
1434
11
3
1539
1556
???
12
Jean Vautherelet
1507
1490
???
Henry de W.
???
Humbert de Mtbd
1473
1456
1439
1540
1523
5
1557
13
14
6
Prince Friderich
1558
1541
1524
Duc de Wurt. et comte de Mtbd
1506
1489
1472
1455
1438
Prince Ulrich + George
4
Comte de W
???
Henry du Mons
1522
1505
1488
1471
1454
1437
Jacques Grevillot
Prince George
1555
1538
1521
1504
1487
1470
1453
1436
49
1559
1576
1593
1610
1627
1644
1661
1678
Année
Compte existant
Compte perdu
Absence comptabilité
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Année
Compte existant
Compte perdu
Absence comptabilité
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Année
Compte existant
Compte perdu
Absence comptabilité
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Année
Compte existant
Compte perdu
Absence comptabilité
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Année
Compte existant
Compte perdu
Absence comptabilité
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Année
Compte existant
Compte perdu
Absence comptabilité
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Année
Compte existant
Compte perdu
Absence comptabilité
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Année
Compte existant
Compte perdu
Absence comptabilité
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
8
13
5
1679
1662
1645
6
1680
1663
Claude Gurnel
7
14
9
14
???
1646
1629
1612
1595
1578
17
13
Mathieu Belot
1628
1611
1594
1577
16
1561
Prince Louys Friderich
12
7
12
15
1560
18
10
15
1614
1597
1580
1563
1681
1664
1647
8
1
+ CARNET
1630
1682
1665
1648
1631
Prince Jehan Friderich
Deile Gurnel
1613
1596
1579
Prince Friderich
Estienne Boichot
1562
1632
1615
1598
1581
12
3
17
20
3
1601
3
5
7
1689
1672
1655
1638
1622
1605
1588
1571
7
2
24
7
???
???
???
CARNET
8
???
???
1673
1656
1639
9
Prince Louys Friderich
6
Mathieu Belot
1621
1
Joseph Monnier
1688
1671
1654
1637
5
???
1604
23
???
6
???
4
1620
1603
22
1587
???
1687
1670
1653
1636
1619
Prince Friderich
7
21
1586
6
Girard Gruet
Deile Gurnel
1686
1669
Prince Leopold Firderich
4
Deile et Nicolas Devaux
1652
1635
1618
6
1602
5
1570
???
1685
1668
1651
2
5
Prince Friderich
20
1585
1569
Prince Wolgang + Philippe
4
+ COPIE
???
1684
1667
3
19
1584
1568
???
2
1650
4
1634
1617
3
+ COPIE
Prince Wolgang + Cristofle
2
1567
Desle François Sauvaige
1600
Girard Gruet
1583
1566
CARNET (+ COPIE)
1683
1666
1649
1
4
18
1
+ CARNET
1633
1616
1599
1582
1565
CARNET
1
COPIE
Son Altesse de Wirtemberg
2
Claude Baptiste Vernerey
11
16
19
1564
1640
1623
1606
1589
9
10
8
3
25
9
4
1
1675
Deile Devaux
1658
11
+ COPIE
10
1592
1575
5
1609
1642
1625
1676
1659
12
+ COPIE
3
10
1677
1660
1643
1626
Prince Jehan Friderich
1608
2
Desle François Sauvaige
1591
Prince Léopold Friderich
2
Claude Gurnel
1641
1624
Deile Gurnel
1607
1590
1574
4
11
+ COPIE
6
11
Légende :
+ COPIE ALL : existence du compte et d'une copie allemande
+ COPIE : existence du compte et de la copie
+ CARNET : existence du compte et du carnet des revenus
CARNET : existence du carnet des revenus seulement
1674
1657
1
8
1573
Prince George Friderich + Charles
1572
Par qui ? Pour qui ? Pendant combien de temps ?
La question des lacunes qui introduit la personne du receveur, invite à se pencher sur
les caractéristiques de cet office. Les personnalités des receveurs sont peu connues. Ainsi, les
modalités de leur recrutement, les prérequis nécessaires à cet office et la formation suivie ne sont
pas renseignés dans les comptes1. Les indications sur le statut social de ces personnes sont rares.
Dans la majorité des cas, seul l’office de receveur est indiqué. Mais il arrive qu’une précision soit
ajoutée. Ainsi, Guy de France est un prêtre (1460-1465), Nicolas Clochier également châtelain
de Granges (1479-1480), Jean Vautherelet un bourgeois de Montbéliard (1506-1507), Jacques
Grevillot clerc et notaire publique (1537-1543), Deile Gurnel procureur (1684), et, enfin, Joseph
Monnier notaire (1689). Ces indications, minoritaires par rapport à l’ensemble du corpus,
présentent un personnel lettré issu principalement des milieux ecclésiastique (prêtre, clerc) ou
judiciaire (notaire, procureur). Ce sont donc des personnes ayant un certain savoir dans la gestion
administrative et la manipulation mathématique. Ces lettrés officient dans la seigneurie de Granges
pour une durée indéterminée, probablement jusqu’à leur mort ou leur inaptitude à la tâche. Si
certains ne sont en fonction que quelques années, beaucoup restent plus de dix ans. L’office le plus
long revient à Girard Gruet qui reste au poste pendant 25 ans (1565-1589). Estienne Boichot est
receveur pendant 20 ans (1545-1564), Deile Gurnel pendant 12 ans (1604-1615), Mathieu Belot
pendant 14 ans (1616-1629) et Deile Devaux pendant 12 ans (1648-1659) dont les huit premières
années avec un autre membre de sa famille Nicolas Devaux.
Ces officiers seigneuriaux établissent leur compte généralement pour une durée d’une
année. Certains cas particuliers, majoritairement au XVe siècle, peuvent recouvrir plusieurs années:
1423-1424 (2 ans), 1457-1459 (3 ans), 1460-1465 (6 ans), 1468-1469 (2 ans), 1473-1476 (4 ans),
1479-1480 (2 ans), 1591-1592 (2 ans)2, et enfin 1639-1640 (2 ans). Pour les comptes du XVe siècle,
la date de début et de fin de compte semble assez aléatoire jusqu’en 1485. En 1485, l’ouverture et la
clôture du compte est fixée définitivement à la Saint-Georges, soit le 23 Avril3. Excepté pour trois
cas, tous les comptes, entre 1485 et 1659, utilisent systématiquement cette date. En 1522 (noté sur
la couverture 1523 mais c’est une erreur), le compte commence le 1er Janvier 1522 et s’achève le
1er janvier 1523 sans explication particulière quand à ce changement. En 1639-1640, il est écrit
que le compte commence le «31 juillet 1639 jusqu’au premier jour de cest an presentement courant
1640». Enfin, pour le compte de 1684, il est simplement écrit «l’an seize cent quatre vingt quatre».
Dans 7 autres cas, les dates ne sont tout simplement pas connues : 1423-1424, 1537, 1587, 1629,
1672, 1682 et 1689.
Les destinataires de l’ensemble de ces documents sont les ducs et comtes de Wurtemberg
et de Montbéliard, administrateurs directs de la seigneurie. A partir de 1529, un nouvel élément est
ajouté sur la dernière page du compte. D’abord en allemand, le même texte semble être écrit en
français à partir de 1540. Il explique que le compte est vérifié, et clos, à la Chambre du Conseil de
Montbéliard, appelée également Chambre des comptes. Cela signifie que le receveur de Granges,
1 Les comptes n’ont pas pour vocation de présenter ce type d’informations qui sont probablement référencées dans
d’autres archives. Monique Chauvin a ainsi retrouvé des lettres d’institution de receveurs établies par le seigneur :
Chauvin, Les comptes de la Châtellenie de Lamballe (1387-1482), p.31
2 Ce n’est pas clairement exprimé mais c’est déduit à la lecture du compte.
3 Tous les sites à vocation religieuse proposent cette unique date du 23 Avril pour la Saint-Georges.
50
qui prend ses ordres du duc de Wurtemberg, dépose ses comptes et les fait vérifier à la Chambre
des Comptes de Montbéliard1. Les dates de vérification des comptes sont relativement aléatoires.
Jusqu’en 1615, elle se fait généralement l’année suivante, de sorte que la reddition du compte
de 1609 est faite en 1610, souvent entre la fin avril et la fin août. Il arrive cependant que des cas
particuliers soient observables pour certaines années. Le compte terminé à la Saint-Georges le
23 avril 1569 n’est clos qu’en décembre, et le compte de 1574, supposé se terminer le 23 avril
1575, est vérifié avant son terme, le 16 avril 1575. De même, celui de l’année 1604, supposé se
terminer le 23 avril 1605, est vérifié le 28 mars 1605. Il arrive également que la vérification soit
effectuée plusieurs années après pour toute une série de documents. Les comptes produits entre
1584 et 1587 sont vérifiés ensemble en 1588 ou ceux de 1618 et 1619 en 1629. Ces «anomalies»
semblent s’accentuer après 1616. Il n’est alors pas rare que plusieurs années s’écoulent entre la fin
du compte et sa vérification et que plusieurs documents soient contrôlés simultanément. En guise
d’exemples, l’année 1619 est vérifiée dix ans plus tard et les années entre 1621 et 1629 entre le
17 et le 27 Juillet 1634. Dans d’autres cas, comme pour les années de 1630 à 1633, le paragraphe
stipulant la vérification du compte n’existe même pas.
Le caractère très aléatoire de ces dates de vérification et de clôture n’est pas expliqué par
les comptes. Cependant, cette étape est primordiale. Le receveur peut avoir des modifications à
faire, obtenir des conseils de la part de la Chambre pour une meilleure tenue des comptes, subir
des remontrances voir un refus de son compte. C’est ainsi que la nota diligente de 1534 demande
au receveur de «mettre ces comptes en bonne ordre et toutes certiffication dont il ce vouldra ayder
quelle soyent signer et attester et que tout soi prest tousiours a la Saint George»2. Cette note qui
demande avec insistance au receveur d’être méthodique dans la tenue de son compte et à jour,
quitte à se faire aider par une tierce personne, démontre la rigueur administrative demandée au
receveur et la surveillance effectuée par la Chambre de Montbéliard.
1 Aucune étude n’a été trouvée sur cette institution.
2 AD HS, E147, 1534, f°50v
51
Typologie des documents : comptes, carnets, documents annexes et copies
L’ensemble du corpus est englobé sous l’appellation de «comptes». Toutefois, il faut noter
des nuances au sein de cet ensemble qui peuvent entraîner des particularités et fausser certains
points de l’analyse.
Pour quelques années, ce sont les «carnets de revenus de la Seigneurie de Granges» qui sont
conservés. Ils se trouvent exclusivement dans le carton E137 des AD70. Ils sont souvent définis sur
la couverture comme tel avec la mention de «carnet» à la place de «compte». Ils ont la particularité
de ne recenser que les recettes de la seigneurie. Leur tenue est relativement brouillonne. Beaucoup
de notes sont ajoutées dans les marges, de nombreuses rubriques sont raturées et on peut même y
observer les essais de plume du receveur mais aussi ce qui semble être des calculs mathématiques.
Ces carnets sont précieux car sur ces documents est présente la mention de «solvit», autrement dit
«payé» qui est totalement absente dans les comptes.
Dans ce carton E137, d’autres documents, différents des carnets mais qui recensent
également uniquement les recettes, sont conservés. Pour l’année 1630, il s’agit des «Escheuttes
des fourgs bannaulx, des dixmes, des prels de la seigneurie de Granges faictes par les officiers
d’icelle»1. En 1672, le document ne présente aucun titre mais son contenu démontre que ces
documents complémentaires peuvent être utilisés pour plusieurs années de perception. Enfin, dans
le compte de 1575, un petit document oblong est intercalé entre les pages et porte sur «les graines
[...] menez au lieu de Montbéliard des greniers de Granges en l’an 1578» et les données sont
classées par commune2. Les caractéristiques physiques de ce dernier document laissent supposer
qu’il s’agit d’un «chassereau».
La connaissance de ces documents laisse entrevoir une partie du processus nécessaire à
l’établissement du compte final. Ils sont les témoins de la création de documents intermédiaires
dans la gestion comptable et de l’utilisation d’outils de travail pendant plusieurs années par
l’administration seigneuriale dans le domaine la perception des revenus de la seigneurie.
Il arrive parfois que les archives possèdent, pour une même année, le compte et le carnet,
ou l’un de ces documents annexes complémentaires. Cela est le cas pour les années 1630 ou encore
1633. Les carnets sont comptabilisés dans l’étude uniquement lorsque ces derniers sont les ultimes
indices financiers conservés pour une année comptable. Ainsi, comme pour l’année 1630 nous
disposons du compte, le carnet est mentionné dans la base générale de données pour signaler son
existence et son contenu textuel a été étudié, mais il est exclu de l’analyse codicologique. Le choix
privilégie ainsi le document comptable final pour atteindre une homogénéité optimale dans leur
étude. A l’inverse, pour les années 1672 et 1682, les carnets restent les derniers indices comptables
encore conservés, et sont, par conséquent, intégrés dans l’étude codicologique pour limiter les
absences chronologiques, tout en sachant qu’il sont des cas particuliers.
Aux «comptes» et aux «carnets de revenus» s’ajoutent, pour plusieurs années, la copie du
document. Ces copies sont mentionnées mais ne sont pas prises en compte dans l’analyse générale.
Elles peuvent présenter des aspects codicologiques légèrement différents mais leur contenu est
1 AD HS, E137, 1630, f°1r
2 AD HS, E153, 1575, suppl.
52
strictement identique. Cependant, il est difficile de différencier l’original de la copie car ce n’est
pas précisé. Seule l’absence des signatures à la fin du compte pourrait permettre d’affirmer lequel
est une copie. Le nombre de ces documents conservés reste très faible puisque sur 137 comptes,
seules 6 copies sont encore consultables (pour les années 1566, 1567, 1626, 1648, 1658, 1659),
auxquelles s’ajoute celle allemande du compte de 1512. Une seule copie est conservée pour les
«carnets de revenus» (pour l’année 1689).
53
2. L’objet comptable : analyse codicologique du livre de compte
L’analyse codicologique se répartit en six principaux points. Le propos se concentre sur le
support utilisé, son format et sa densité, la confection de la couverture et, a fortiori, de la reliure,
la foliotation, le plan des comptes et enfin la présence des décors1.
Le support : des cahiers de papier2
Pour la seigneurie de Granges, le contenu des comptes est exclusivement rédigé dans des
cahiers de papier, du premier compte de 1423 au dernier de 1689. La fragilité des documents rend
leur manipulation difficile et complexifie considérablement le dénombrement des cahiers pour
chaque compte. Cependant, l’observation a permis de distinguer qu’il n’y pas d’homogénéité dans
le nombre de cahiers utilisés par compte tout au long de la période [Fig. 15 et 16]. Il ressort, pour
les documents conservés aux AD70, plusieurs phases :
• De 1506 à 1523 : un cahier par compte
• De 1528 à 1543 : deux cahiers par compte (excepté pour 1528 qui en possède 3)
•
De 1545 à 1613 : très longue phase où un seul cahier par compte est à nouveau de rigueur.
Le compte de 1591-1592, cas particulier, est le seul à être composé de deux cahiers.
• De 1614 à 1633 : augmentation impressionnante du nombre de cahiers utilisés par
compte qui oscille majoritairement entre 4 et 8 cahiers.
• De 1639 à 1647 : à nouveau un cahier par compte
• De 1648 à 1659 : augmentation plus limitée du nombre de cahiers qui varie entre 2 et 3
• De 1672 à 1689 : un cahier par compte (sauf pour 1689 qui se compose de 3 cahiers)3.
Lors de l’utilisation de plusieurs cahiers, l’observation n’a pas relevé de logique particulière.
En effet, dans le cas d’un compte en deux cahiers, ces derniers ne matérialisent pas la division
entre recettes et dépenses, et, dans le
cas de 4 à 8 cahiers, ils ne forment
pas de regroupement par rubrique.
L’utilisation des cahiers ne dépend
donc pas de l’organisation du contenu
de ces derniers.
Figure 15 : Utilisation variable du nombre de cahiers
En haut, utilisation d’un seul cahier pour le compte de 1563. / En bas,
utilisation de 3 cahiers pour le compte de 1528.
Source : AD HS, E147, 1528 / AD HS, E151, 1563
1 Se reporter également au Tome II, Annexe 4, p.7-10
2 Information uniquement disponible pour les documents des AD70
3 Ne pas oublier qu’il s’agit d’années particulières pour lesquelles nous disposons principalement des «carnets» et non
des comptes.
54
55
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Figure 16 : Graphique récapitulatif du nombre de cahiers par compte
Nombre de cahiers
Année
Nombre de cahiers par compte
1506
1510
1512
1515
1523…
1529
1531
1533
1535
1538
1540
1543
1546
1549
1551
1553
1555
1557
1559
1562
1564
1566
1568
1570
1572
1574
1576
1578
1580
1582
1584
1586
1588
1590
1598
1600
1602
1605
1607
1609
1611
1613
1615
1617
1619
1621
1623
1625
1627
1629
1631
1633
1641
1643
1645
1647
1649
1651
1653
1655
1657
1659
1682
1689
56
Légende :
Pas de données
1 cahier
2 à 3 cahiers
Plus de 3 cahiers
2
1650
1628
1612
1651
8
1629
1
3
1652
+ CARNET
1630
1613
1653
4
1631
1614
1591
2
2
1649
Année
Compte existant
Nombre de cahiers/compte
7
4
1627
1611
1590
1592
1654
1632
1615
2
1
Année
Compte existant
Nombre de cahiers/compte
8
???
1610
1589
1
1575
1
+ CARNET
1655
7
1633
1616
1598
1576
1558
1656
1639
1617
1599
1577
1559
1539
1657
1640
1618
1600
1578
1561
1540
1511
Année
Compte existant
Nombre de cahiers/compte
1588
1574
1557
1538
1510
1587
1573
1556
1537
1507
Année
Compte existant
Nombre de cahiers/compte
1572
1555
1535
1506
1
1571
1554
1534
1491
1570
1553
1533
1485
Année
Compte existant
Nombre de cahiers/compte
1463
1
2
1462
1552
1461
Année
Compte existant
Nombre de cahiers/compte
1532
???
1460
1531
1480
1459
Année
Compte existant
Nombre de cahiers/compte
1479
1458
1478
1457
Année
Compte existant
Nombre de cahiers/compte
1424
1423
Année
Compte existant
Nombre de cahiers/compte
Tableau 3: Tableau récapitulatif du nombre de cahiers par compte
1658
1641
1619
1601
1579
1562
1541
2
1512
+ COPIE
8
+ COPIE ALL.
1
1464
1659
1642
1620
1602
1580
1563
1543
1514
1465
3
+ COPIE
1672
1643
1621
1604
1581
1564
1545
1515
1468
CARNET
1
1
1682
1644
1622
1605
1582
1565
1546
1516
1469
1
CARNET
7
1684
1645
1623
1606
1583
1566
1547
1522
1473
8
6
+ COPIE
3
3
CARNET (+ COPIE)
1689
1646
1624
1607
1584
1567
1
1549
1528
1474
1647
1625
1608
1585
1568
1550
1529
1475
+ COPIE
1648
7
1626
1609
1586
1569
1551
2
1530
1476
2
COPIE
+ COPIE
Format1 et nombre de pages
Pour simplifier l’analyse de l’évolution du format, les mesures (hauteur x largeur) prises en
millimètres sont ramenées aux formats traditionnaux actuels. Même si dans le détail les dimensions
peuvent varier de quelques centimètres, l’ensemble des comptes ont des dimensions proches du
format A4 actuel (soit 297x210 mm). Les plus grandes dimensions sont celles de 1643 avec une
hauteur de 350mm sur une largeur de 240mm. Le plus petit document est celui de 1672 qui mesure
260mm sur 170mm.
Le graphique qui présente le nombre de pages écrites dans chaque compte offre davantage
d’indications sur les évolutions possibles [Fig. 17 et Tabl. 4]. Le compte de 1684 est le plus réduit
avec une quinzaine de pages écrites tandis que celui de 1659 est le plus conséquent, avec près de
240 pages. Il est certain que le remplissage des pages est variable ou que le receveur peut avoir une
écriture plus ou moins grande, mais dans l’ensemble, les feuillets sont optimisés au maximum et
le graphique offre des tendances réalistes. Cinq grandes phases se distinguent :
• de 1423 à 1485, les comptes sont relativement petits alors même qu’ils réunissent
souvent plusieurs années. Ainsi, celui de 1423-1424 fait environ 40 pages, soit une
•
•
•
•
•
vingtaine de pages par année. De même, le document de 1460-1465 semble plus
important que les autres (135 pages), mais il regroupe 5 années, soit une trentaine
de pages par an. Les comptes les plus représentatifs du XVe siècle sont ceux qui ne
couvrent qu’une seule année à l’instar de 1478 et 1479 qui se composent d’environ 20
pages écrites chacun.
A partir de 1485, l’utilisation d’un compte par année est définitive. Une première
augmentation du nombre de pages est observable avec des comptes oscillant entre 50
et 100 pages écrites.
La première évolution majeure se place en 1528. Une augmentation progressive du
nombre de pages écrites se fait sentir entre 1528 et 1559, pour se stabiliser jusqu’en
1633. Ainsi, entre 1528 et 1633, les comptes font au minimum près de 135 pages écrites
(1535) et au maximum 210 pages (1607), avec une stabilisation à partir de 1559 avec,
au minimum, 165 pages écrites.
La quatrième phase se situe immédiatement après le compte de 1633. En 1639-1640,
une très importante chute est visible et la quantité de pages se rapproche de celle des
comptes du XVe siècle. Le redressement se fait sentir entre 1642 et 1647 qui retrouve
un état similaire aux premier tiers du XVIe siècle.
L’année 1648 marque la transition entre la phase de «crise» et le «renouveau» de 1649.
Pendant une dizaine d’années, le nombre de pages oscille entre 140 (1653) et 240
(1659) mais la moyenne reste aux alentours de 170 pages par compte, ce qui était
observable avant la baisse de 1639, entre 1562 et 1633.
Enfin, une nouvelle baisse conséquente est visible à partir de 1672. On retrouve les
tendances de la première crise, entre 60 (1682) et 15 pages (1684). L’étude s’arrête
alors qu’un nouveau démarrage semble s’amorcer en 1689 (130 pages).
1 Information uniquement disponible pour les documents des AD70.
57
58
0
50
100
150
200
250
300
Année
Nombre de pages écrites par compte
(arrondi au multiple de 5 supérieur ou inférieur)
Figure 17 : Graphique récapitulatif du nombre de pages écrites par compte
Nombre de pages écrites
1423-1424
1468-1469
1479
1491
1510
1514
1523…
1530
1533
1537
1540
1545
1549
1552
1555
1558
1562
1565
1568
1571
1574
1577
1580
1583
1586
1589
1598
1601
1605
1608
1611
1614
1617
1620
1623
1626
1629
1632
1641
1644
1647
1650
1653
1656
1659
1684
59
1424
20
140
145
185
170
185
185
180
1478
1531
1552
1570
1587
1610
1627
1649
Année
Compte existant
Nombre de pages/compte
Année
Compte existant
Nombre de pages/compte
Année
Compte existant
Nombre de pages/compte
Année
Compte existant
Nombre de pages/compte
Année
Compte existant
Nombre de pages/compte
Année
Compte existant
Nombre de pages/compte
Année
Compte existant
Nombre de pages/compte
1480
1457
200
190
185
180
185
155
145
Légende :
1650
1628
1611
1588
1571
1553
1532
170
185
190
180
185
160
130
1458
1459
190
200
185
160
125
95
1652
150
170
+ CARNET
1630
1613
1590
1573
1555
1534
1485
190
160
125
45
1592
1575
1557
1537
1506
1460
200
160
130
70
1653
1631
1614
140
175
185
1654
1632
1615
170
180
190
205 (soit env. 102 pages/année)
1591
1574
1556
1535
1491
80 (soit env. 26 pages/année)
Pas de données
Moins de 50 pages/compte
50 à 100 pages/compte
Plus de 100 pages/compte
1651
1629
1612
1589
1572
1554
1533
45 (soit env. 22 pages/année)
1479
40 (soit env. 20 pages/année)
1423
Année
Compte existant
Nombre de pages/compte
Année
Compte existant
Nombre de pages/compte
Tableau 4 : Tableau récapitulatif du nombre de pages écrites par compte
185
170
190
160
130
70
1655
170
175
+ CARNET
1633
1616
1598
1576
1558
1538
1507
1461
1463
190
175
175
165
135
65
1640
1618
1600
1578
1561
1540
1511
190
175
175
165
140
90
1656
170
1657
210
25 (soit env. 12 pages/année)
1639
1617
1599
1577
1559
1539
1510
135 (soit env. 22 pages/année)
1462
1512
1658
1641
1619
1601
1579
1562
1541
180
+ COPIE
35
185
175
185
180
140
100
+ COPIE ALL.
1464
1659
1642
1620
1602
1580
1563
1543
1514
1465
240
+ COPIE
65
185
175
180
175
135
60
1469
1672
1643
1621
1604
1581
1564
1545
1515
45
CARNET
60
180
195
180
175
175
60
1682
1644
1622
1605
1582
1565
1546
1516
60
CARNET
50
190
180
170
200
145
50
105 (soit env. 52 pages/année)
1468
1684
1645
1623
1606
1583
1566
1547
1522
1473
15
65
185
190
180
200
155
70
1475
60
185
210
180
175
+ COPIE
150
130
130
CARNET (+ COPIE)
1689
1646
1624
1607
1584
1567
1549
1528
1647
1625
1608
1585
1568
1550
1529
80
185
200
180
180
+ COPIE
145
145
80 (soit env, 20 pages/année)
1474
1648
1626
1609
1586
1569
1551
1530
1476
130
COPIE
185
+ COPIE
190
185
180
150
160
La couverture et la reliure
Bien souvent, la première page, résultant du pliage des feuillets, est utilisée comme page de
couverture. On y trouve ainsi généralement l’année, l’auteur du compte et le territoire concerné.
Cependant, il arrive que l’extérieur du compte fasse l’objet d’un plus grand soin qui a permis une
meilleure conservation du document.
Sur les 137 comptes, seuls 5 ne possèdent pas de couverture, ou de page protectrice, et
commencent directement avec le prologue et l’énumération des premières ressources. Toutefois,
pour les années 1457-1458 et 1473-1476, une feuille non reliée enveloppe le compte et reprend les
éléments habituels de la couverture. Il semble que cette feuille soit un ajout postérieur, d’autant plus
que les écritures de la couverture et du contenu du compte sont indéniablement différentes. Pour
les deux documents du XVIIe siècle (1672 et 1682), cette dernière est absente dès la conception du
document1. Cependant un doute subsiste puisque, vu le faible nombre de documents ne disposant
pas de première page particulière, il est aussi probable que ces feuilles aient simplement été
arrachées comme pour les années 1576, 1656 et 1658 sur lesquelles des résidus de couvertures
demeurent dans les points de reliure.
Pour les comptes disposant d’une couverture, des choix différents ont été faits tout au long
de la période :
• De 1423 à 1584, le papier est utilisé pour le corps du document et sa couverture.
De temps en temps, cette dernière peut être volante et le receveur se contente de la
première page pour y inscrire les informations générales du compte.
• A partir de 1585, les tendances changent et jusqu’en 1591 une grande feuille de
parchemin écrite est recyclée pour envelopper l’avant et l’arrière du compte2. Un
soin tout particulier destiné aux documents financiers est alors, pour la première fois,
observable. On adapte le format de la feuille de parchemin au format des feuillets de
papier pour créer un «livre» bien mieux protégé. Il s’agit, peut-être, de la première
preuve concernant la volonté d’optimiser la conservation de ces documents financiers.
Cette combinaison de parchemin avec le papier perdure mais une nouvelle étape est
franchie dans l’utilisation de parchemin neuf, et non plus recyclé, entre 1598 et 1613.
•
•
De 1614 à 1633, le parchemin, neuf ou recyclé, est toujours utilisé pour la couverture
mais jusqu’en 1633 on colle à cette dernière la première feuille blanche des cahiers.
Ce système permet très certainement de cacher le verso de la couverture et le système
de reliure. Le document apparaît plus propre et plus soigné.
A partir de 1639, l’utilisation de parchemin est abandonnée pour retourner à une
couverture papier jusqu’en 1689.
Dans l’établissement du compte, les parchemins recyclés semblent correspondre, exceptés
pour les textes en latin, soit à des amodiations, soit à des héritages, soit à des comptes sur parchemin
qu’il est possible de voir par transparence. Pour connaître la nature exacte du contenu il faudrait
1 Se rappeler cependant qu’il s’agit de «carnets».
2 Le texte, écrit en latin, n’a pas été identifié. Toutefois il semblerait que toutes les pages de parchemin recyclé
proviennent du même ouvrage.
60
détruire la reliure pour en sortir les extraits. Quoi qu’il en soit, les contemporains considéraient ces
documents comme obsolètes ou inutiles qu’il n’était plus nécessaire d’archiver. Nous rejoignons,
de fait, l’idée de Paul Bertrand sur la conservation et la préservation, ou non, d’un document du
fait de son obsolescence1. Cette seconde vie a le mérite de les avoir préservés d’une perte certaine,
cependant, leur teneur ne sera pas connue avant une prochaine restauration du document.
Les techniques de reliure sont également multiples. Il existe 3 grands types de reliure qui
restent assez basiques et peuvent observer certaines variantes2 :
• A : l’utilisation de ficelle ou de languettes de parchemins vierges ou recyclés
simplement piquetées dans le papier (soit au milieu des feuilles, soit par le dessus
des folios pliés) [Fig.18],
• B : l’utilisation de ficelle ou de languettes de parchemins vierges ou recyclés avec
des «renforts» de papier ou de parchemins vierges ou recyclés [Fig.19],
• C : le collages de lanières de cuir ou de fils tressés directement sur la couverture
[Fig.20].
Ces types de reliures présentent une évolution qualitative du document. Le style A est
très simple et, de fait, probablement plus fragile tandis que le style C se rapproche davantage
d’une présentation de véritable livre et le style B est une étape qualitative intermédiaire. Le choix
entre l’utilisation d’une ficelle ou de languettes de parchemins pourrait être développé mais cela
obscurcirait de manière importante l’analyse des évolutions. De plus, ces choix ne sont pour le
moment pas expliqués.
Tout comme pour les couvertures, les types de reliures ne sont pas utilisés de manière
aléatoire :
• Entre 1423 et 1480, on utilise exclusivement le modèle A.
• Entre 1485 et 1550, le modèle B est privilégié.
• Entre 1551 et 1574, une longue utilisation du modèle A est constatée.
• De 1575 à 1583, c’est le modèle B.
• Entre 1584 et 1602, cela se complique, les traces de piqûres sont encore visibles mais le
reste à disparu dans de nombreux cas. Il est donc difficile d’affirmer l’utilisation de tel ou
tel modèle.
• Entre 1604 et 1613 on retrouve une préférence pour le modèle A.
• En 1614 apparaît pour la première fois le modèle C (exception faite pour l’année 1625).
• Entre 1639 et 1647 : modèle A
• Entre 1648 et 1659 : modèle B
• Les dernières années, de 1672 à 1689, voient à nouveau une alternance de style sans
cohésion. Un seul document ne comprend pas de reliure ou de traces de piqûres, celui de
1684.
1 Bertrand, Les écritures ordinaires..., p.27
2 L’utilisation de «modèles» facilite l’explication.
61
Il est intéressant, à présent, de voir si ces changements de couvertures et de reliures ont un
lien entre elles ou encore si le receveur en poste influence la création du compte [Tabl. 5]. Si la
présence du parchemin, à partir de 1585, en guise de couverture semble privilégier l’utilisation
d’une simple ficelle pour la reliure, rien ne paraît bien pertinent avant 1604 voir 1614. En effet,
jusqu’à cette date, les styles de reliure changent alors que le support de couverture demeure le
papier et les receveurs empruntent au précédent ses méthodes et lèguent celles qu’il a développées
à son successeur. A partir de 1604, le receveur Deile Gurnel utilise exclusivement la ficelle pour
relier son compte recouvert d’un parchemin. Il semble développer, en 1614, la méthode des
lanières reprise par ses deux successeurs mais totalement abandonnée en 1639 quand le parchemin
est délaissé pour revenir à un support totalement en papier. L’utilisation de la ficelle revient. Mais
alors que Claude Gurnel utilise la languette de parchemin seule, ses successeurs préfèrent renforcer
la reliure avec des morceaux de parchemins.
Il faut toutefois rester prudent quand à cette dernière analyse. Elle n’est valable qu’à la
condition que ce soit le receveur qui fasse lui-même sa reliure, ou du moins qui passe la commande.
Or, aucun élément, ni externe ni interne au texte, ne permet d’affirmer cela. De fait, il est difficile
certifier qu’il ne s’agit pas seulement de coïncidences. Ce qui apparaît clairement dans l’observation
des couvertures et des reliures est la forte influence des matériaux dans le choix du relieur. Certains
modèles sont réservés au papier, tandis que d’autres sont exclusivement destinés à être utilisé en
présence de parchemin.
62
Figure 18 : Modèle reliure A, couverture en papier
Source : AN, K2272.1, 1468
Figure 19 : Modèle reliure B, couverture en papier
Source : AD HS, E148, 1543
Figure 20 : Modèle reliure C, couverture en parchemin
Source : AD HS, E159 1614
63
64
1478
1531
1552
1570
1587
1610
1627
1649
Année
Compte existant
Couverture
Reliure
Année
Compte existant
Couverture
Reliure
Année
Compte existant
Couverture
Reliure
Année
Compte existant
Couverture
Reliure
Année
Compte existant
Couverture
Reliure
Année
Compte existant
Couverture
Reliure
Année
Compte existant
Couverture
Reliure
Année
Compte existant
Couverture
Reliure
Papier
Légende :
1423
Année
Compte existant
Couverture
Reliure (Modèle)
A
Couverture
Pas de données
Papier
Parchemin
Pas de couverture
1650
1628
1611
Parchemin
1588
1571
1553
1532
1479
1424
1651
1629
A
1612
1589
1572
1554
1533
1480
1457
Non
1652
C
Parchemin
+ CARNET
1630
1613
1590
1573
1555
1534
1485
1458
1654
1632
1615
1592
1575
1557
1537
1506
1460
B
DIVERS
Papier
1655
+ CARNET
1633
1616
1598
1576
1558
1538
1507
1461
1656
1639
1617
1599
1577
1559
1539
1510
1462
B
Reliure
Divers (altrenance des modèles)
Modèle A = ficelles ou languettes de parchemin piquetées dans la couverture
Modèle B : utilisation de renforts de papier ou de parchemin
Modèle C = lanières de cuir ou fils tressés collés à la couverture
1653
1631
1614
1591
1574
1556
1535
1491
1459
Tableau 5 : Tableau récapitulatif des types de couverture et de reliure par compte
A
Papier
Papier
Papier
A
Papier
1657
1640
Parchemin
1618
1600
1578
1561
1540
1511
1463
1512
1658
1641
1619
1601
1579
1562
1541
+ COPIE
B
1602
1580
1563
1543
B
1514
1465
1659
1642
1620
Parchemin
+ COPIE ALL.
1464
+ COPIE
C
1672
1643
1621
1604
1581
1564
1545
1515
1468
CARNET
A
1682
Papier
1644
1622
1605
1582
1565
1546
1516
1469
Non
CARNET
DIVERS
1684
1645
1623
1606
1583
1566
1547
1522
1473
+ COPIE
Papier
CARNET (+ COPIE)
1689
1646
1624
A
1607
1584
1567
1549
1528
1474
1647
1625
1608
1585
1568
1550
1529
1475
DIVERS
+ COPIE
1648
1626
1609
Parchemin
1586
1569
A
1551
1530
1476
B
COPIE
+ COPIE
Foliotation/Pagination
La foliotation consiste à numéroter chaque feuillet sur une seule face, généralement le recto
contrairement à la pagination qui numérote chaque page, soit sur le recto et verso du feuillet.
Il n’est pas possible d’affirmer que les comptes soient complets et qu’aucun feuillet ne
manque. Aussi, l’observation de la foliotation ne peut guère renseigner à ce sujet. En effet, son
utilisation n’est régulière qu’à partir de 1551, au même moment où les chiffres arabes remplacent
définitivement la numérotation romaine [Tabl. 6]. Pour un nombre important de comptes, la
foliotation n’existe pas ou a pu disparaître au moment de la mise en place de la couverture et d’un
remaniement postérieur. De nombreuses erreurs ont également été repérées tels que des manques
ou des ajouts intermédiaires. Rares sont les comptes où les folios sont numérotés jusqu’au dernier
sans aucune erreur dans l’ensemble du document et cela ne semble pas résulter du receveur. Cet
élément n’est donc pas suffisant pour justifier de l’intégralité du compte. Pourtant, la foliotation
est essentielle car elle permet notamment d’éviter certaines fraudes comme des ajouts ou des
suppressions volontaires lors de l’écriture du document1.
1 Mattéoni, «Introduction»,p.39
65
66
1478
1531
1552
1570
1587
1610
1627
1649
Année
Compte existant
Foliotation (Type)
Année
Compte existant
Foliotation (Type)
Année
Compte existant
Foliotation (Type)
Année
Compte existant
Foliotation (Type)
Année
Compte existant
Foliotation (Type)
Année
Compte existant
Foliotation (Type)
Année
Compte existant
Foliotation (Type)
Année
Compte existant
Foliotation (Type)
Légende :
1423
Année
Compte existant
Foliotation
Divers
Romains
Arabes
Pas de foliotation
1650
1628
1611
1588
1571
1553
1532
Oui (Lettres)
1479
1424
1651
1629
1612
1589
1572
1554
1533
1480
1457
Non
1652
Oui (Arabes)
+ CARNET
1630
1613
1590
1573
1555
1534
Oui (Romains)
1485
1458
Tableau 6 : Tableau récapitulatif de la foliotation par compte
1653
1631
1614
1591
1574
1556
1535
1491
1459
Non
1654
1632
1615
1592
1575
1557
Non
Non
1655
+ CARNET
1633
1616
1598
1576
1558
1538
1507
1461
Oui (Arabes)
Oui (Romains)
1537
1506
1460
1656
1639
1617
1599
1577
1559
Oui (Romains)
1539
1510
1462
1657
Non
1640
Oui (Arabes)
1618
Oui (Arabes)
1600
Oui (Arabes)
1578
Oui (Arabes)
1561
1540
1511
1463
1512
1658
1641
1619
1601
1579
1562
1541
+ COPIE
+ COPIE ALL.
Oui (Romains)
1464
1659
1642
1620
1602
1580
1563
1543
1514
1465
+ COPIE
1672
1643
1621
1604
1581
1564
Non
1545
1515
1468
CARNET
1682
1644
1622
1605
1582
1565
1546
1516
1469
CARNET
Non
1684
Oui (Arabes)
1645
1623
1606
1583
1566
1547
1522
1473
+ COPIE
Oui (Arabes)
CARNET (+ COPIE)
1689
1646
1624
1607
1584
1567
1475
1647
1625
1608
1585
1568
1550
1529
+ COPIE
Non
Non
Oui (Arabes / Latins)
Oui (Arabes)
1549
1528
1474
1648
1626
1609
1586
1569
COPIE
+ COPIE
Oui (Arabes)
1551
1530
1476
Plan des comptes
Chaque document recèle un nombre infini d’informations. Entre dépenses domestiques,
procédures judiciaires, préparations de conflits, gages d’officiers, dédommagements de voyages,
réparations d’édifices ou encore simple perceptions de redevances, les rubriques sont nombreuses
et les «entrées» innombrables. Développer chacune des rubriques serait fastidieux. Par conséquent,
il est question de cerner davantage le plan général du compte et ses évolutions comme proposé
pour les comptes de la trésorerie de Dole par Jean Favier1.
Catherine Goldmann discerne, à travers la comparaison de plusieurs comptes ordinaires
annuels bien connus, différentes organisations2. Tout d’abord, il y a le simple fractionnement entre
les recettes et les dépenses comme ceux de Neubourg. Puis, les comptes peuvent être divisés par
catégories dans lesquelles sont séparées les recettes et les dépenses. Le dernier type est un mélange
des deux premiers. Le compte est d’abord partagé en recettes et dépenses qui sont elles-mêmes
divisés en catégories. Ceux de Fontenay-le-Marmion observent cette dernière organisation, tout
comme la très grande majorité de nos comptes de Granges. Les plans de comptes présentés cidessous [Fig.21 à 23] sont ceux estimés les plus pertinents pour illustrer le propos qui va suivre.
Trois plans comptables sont présentés, à savoir le premier de 1423-1424, et celui de 1457-1459,
auxquels s’ajoutent celui de 1485 (année à partir de laquelle un compte correspond définitivement à
une seule année). Plusieurs évolutions se distinguent et trois périodes ressortent dans l’organisation
des comptes de notre seigneurie :
• Dans le premier compte, de 1423-1424, les recettes et les dépenses s’alternent suivant
le type de ressource. Ainsi, par exemple, la recette en froment est directement suivie
par la dépense en froment. Par ailleurs, le seul terme calendaire connu est celui de la
Saint Martin d’hiver (11 novembre) et les missions du receveur sont peu détaillées.
Cependant, il s’agit encore d’une phase de tâtonnements. Une volonté certaine
d’organiser clairement et logiquement le propos est observable : les titres des rubriques
sont centrés et mis en valeur et les recettes sont mises en pages par rubriques.
•
La première évolution apparaît dès le compte suivant, celui de 1457-1459. Le compte
est bipartite et divisé en recettes et dépenses, elles-mêmes séparées en rubriques suivant
la monnaie d’échange (or et argent, froment, avoine...). Ensuite, chaque rente est notée
dans le compte de manière chronologique par année pour
Saint fêté
Date calendaire
les recettes : d’abord l’année 1458 puis l’année 1459. En Saint-Michel
29 Septembre
11 Novembre
ce qui concerne les dépenses, les divisions se font Saint-Martin
Saint-André
30 Novembre
également par ressource mais pas par ordre chronologique. Nativité Notre Seigneur 24 Décembre
Ce modèle perdure jusqu’en 1672, soit sur la quasi totalité Purification Notre Dame 02 Février
Notre Dame de Mars
25 Mars
de la période. Aussi, l’analyse des «termes» comptables Saint-Georges
23 Avril
24 Juin
permet d’observer, en ce qui concerne les revenus d’or et Saint Jean-Baptiste
Terme du mois d’août
Août
d’argent exclusivement, que la perception est présentée
Tableau 7: Termes calendaires et
de manière chronologique et s’étale du 29 septembre équivalences pour le compte 1485
1 Favier, Finance et fiscalité..., p.71-92. Il fait une liste de toutes les charges présentes dans les comptes.
2 Goldmann, «La seigneurie de Fontenay-le-Marmion...», p.276-277
67
jusqu’au mois d’août [Tabl.7]. Cependant, pour toutes les autres données, le compte
fait référence à la Saint-Martin d’hiver. Cette organisation chronologique est d’autant
plus marquée dans l’exemple du compte de 1485. En d’autres termes, le compte débute
le 23 Avril, les premières perceptions sont celles de la Saint-Jean-Baptiste (24 Juin) et
du mois d’Août, puis la Saint-Michel (29 Septembre), la Saint-Martin (11 Novembre),
la Saint-André (30 Novembre), etc... jusqu’à la dernière perception de Notre-Dame-deMars (25 Mars). Cependant, la comparaison avec le plan du compte [Fig.23] montre
que le receveur ne note pas les recettes de manière chronologique.
•
En 1672, le document présente uniquement les recettes par commune. La présentation
similaire du document de 1682 permet, par son intitulé «Carnet des revenus de la
[seigneurie] de Granges», de savoir qu’il s’agit des communes de la seigneurie. Il faut
toujours garder à l’esprit qu’à partir de 1672, ce sont en majorité des carnets de revenus
qui sont conservés mais le compte de 1684 permet de confirmer cette organisation
recettes/dépenses par commune.
Une première évolution s’opère en 1457-1459 avec une organisation calendaire de la
perception monétaire retranscrite dans l’intitulé des rubriques qui sont classées par recettes et
dépenses. Cependant, la principale modification dans ces comptes est le passage de la classification
en rubriques, à l’organisation en communes, soit le changement opéré au plus tard en 1672. Dans
les trois périodes mises en avant, de légères variations, suivant les années, peuvent être observées
notamment au niveau des rubriques, que ce soit dans leur nombre ou dans leur contenu, mais
l’organisation générale reste identique.
68
1423-1424
[1] Préambule
[2] Recettes d’argent
[2.1] Des corvées ( ?)
[2.2] Autres recettes pour la Saint Martin 1424
[2.3] Autres recettes des … et bourgeois la Saint Martin 1424
[3] Dépenses d’argent
[3.1] Missions faites par le terme de ce compte
[3.2-17] Autres missions
[3.18] Missions faites par le châtelain d’Etobon par ce-dit terme
[3.19] Missions pour loger des maignies pour un an … a la Saint Martin dud. 1423 et … a la Saint
Martin 1424
[3.20] Missions par memoria d’avoine (?) et d’argent baillé par memoria par le terne de ce compte
[3.21] Mission d’argent baille par memoria
Monnaies mentionnées : Florin d’or, Livre, Sous, Denier
[4] Recettes de froment pour la moisson de l’an 1424
[5] Dépenses de froment
[5.1] Missions de froment faites par le terme de ce compte
[5.2] Missions de froment faites par le châtelain d’Etobon pour l’an 1424
[5.3] Missions de froment pour loger des maignies pour un an … a la Saint Martin 1424
[6] Recettes de blés
[7] Dépenses de blés pour loger des maignies pour un an … a la Sainct Martin 1424
[8] Recettes d’avoine de la Saint Martin 1424
[9] Dépenses d’avoine
[9.1] Missions d’avoine pour le terme de ce compte
[9.2] Autres missions
[10] Recettes de cire
[10.1] Recettes de cire des dîmes, fours et moulins de la Saint Martin 1424
[10.2] Recette de cire des … et bourgeois de la Saint Martin 1424
[11] Recette de toiles
[12] Recettes de gelines
Figure 21 : Plan du compte de 1423-1424
Source : AN, K2272.1, 1423
69
1457-1459
1485
[1] Préambule
[1] Préambule
[2] Recettes
[2] Recettes
[2.1] Recettes d’or et d’argent pour l’an commençant dessus et finissant la Nativité Nre Sr
[2.1] Recettes d’argent
[2.1.1] … du terme de Saint Michel 1485 pour la gîte au chiens
1458
[2.1.2] … pour ledit terme de Saint Michel 1485
[2.1.1] Et premièrement pour le terme de la purification Notre Dame dud an 1457
[2.1.3] … du terme de Saint Martin d’hiver 1485
[2.1.2] Autres recettes d’argent pour le terme de la mi-carême dud an 1457
[2.1.4] … pour vente des glands et paissonages du terme de Saint Andrey 1485
[2.1.3] Autres recettes pour la vendue des herbes des prés des foignoisons de l’an 1458
[2.1.5] … du terme de la nativité notre seigneur audit an 1485
[2.1.4] Autres recettes pour le voyin dud an 1458
[2.1.6] … du terme de la purification notre dame 1485
[2.1.5] Autre recettes d’argent appelée la gite aux chiens que se payait chacun an de la Saint
[2.1.7] … du terme de notre dame de Mars 1485
Michel et pour ledit an 1458
[2.1.8] … extraordinaire pour le temps et terme de ce pnt compte y compris les meix vacants
[2.1.6] Autres recettes d’argent de censes annuelles que se paient chacun an de la Saint Martin
[2.1.9] … des pêches des étangs
d’Hiver pour ce pour ledit an 1458
[2.1.7] Autre recette d’argent pour le terme de la Saint Martin d’hiver 1458
[2.1.8] Autre recette d’argent pour le terme de Saint Andrey 1458
[2.1.9] Autre recette d’argent pour le terme de la nativité notre seigneur 1458
[2.2] Autre recette d’or et d’argent pour la seconde année commençant a la nativité notre Sr
[2.1.10] … des prés appartenant a mesd. seigneurs à cause de la recette dud Granges au terme
de la Saint Jean Baptiste
[2.1.11] … au terme du moi d’août
Monnaies mentionnées : Florin d’or, Livre, Sous, Denier, Gros ( ?)
[2.2] Recette de froment
1458 et finissant audit jour 1459
[2.2.1] … fait par led receveur
[2.2.1] Et premièrement du terme de ladite purification 1458
[2.2.2] … des dîmes pour ledit an
[2.2.2] Autre recette pour le terme notre Dame de Mars et mi-carême dud an 1458
[2.2.3] … des fours dud Granges et de la terre et châtellenie
[2.2.3] Autre recette pour la vendue des herbes des prés pour les foignaisons de l’an 1458
[2.2.4] … des moulins de ladite terre de Granges
[2.2.4] Autre recette du terme de la Saint Michel 1459
[2.2.5] Autre recette d’argent du terme de la Saint Michel dudit an 1459
[2.2.5] … des rentes des terres pour la Saint Martin d’hiver
[2.3] Recettes d’avoine
[2.3.1] … faicte par ledit receveur
[2.2.6] Autre recette du terme de la Saint Andrey dud an 1459
[2.3.2] … des rentières pour ledit an
[2.2.7] Autre recette pour le terme de la nativité notre seigneur 1459
[2.2.8] Autre recette extraordinaire faites par ledit receveur au temps et terme de ce présent
[2.4] Recette de cire
compte
[2.4.1] … du temps et terme de ce pnt compte
[2.2.9] Autre recette d’or et d’argent
[2.4.2] … audit terme de Saint Martin d’hiver 1485 des dîmes, fours et moulins
Monnaies mentionnées : Florin d’or, Livre, Sous, Denier
[2.3] Recettes de froment du temps et terme de ce présent compte
[2.3.1] Et premièrement pour l’an fini a la Saint Martin d’hiver 1458
[2.4.3] … des fours au temps de ce pnt compte
[2.5] Recettes de toiles du terme de Saint Martin d’hiver
[2.6] Recette de gélines dues chacun an a ladite recette au terme de Saint Martin d’hiver
[2.6.1] … dues chacun an a ladite recette au terme de Saint Martin d’hiver
[2.3.2] Autre recette de froment pour la seconde année fini a la saint Martin d’hiver l’an 1459
[2.6.2] … du teme de …
[2.3.3] Autre recette de froment
[2.4] Recette d’avoine du temps et terme de ce présent compte
[2.4.1] Et premièrement pour l’an fini a la Saint Martin d’hiver 1458
[3] Dépenses
[3.1] En argent
[2.4.2] Autre recette d’avoine pour la seconde année fini a la saint Martin d’hiver l’an 1459
[3.1] Et premièrement deniers payés comptant par ledit receveur
[2.4.3] Autre recette d’avoine
[3.2] Autre dépense faite par led receveur
[3.3] … pour plusieurs ouvrages
[2.5] Recettes de cire
[3.4] … pour les fenaisons de l’an 1485
[2.5.1] Et premièrement pour le terme de la Saint Martin d’hiver 1458
[3.5] … pour plusieurs messagers
[2.5.2] Autre recette de cire due chacun an audit terme 1458 pour censes et par bourgeoisies
[3.6] Gages d’officiers
que ne croissent ni décroisse
[3.7] Aumônes
[2.5.3] Autre recette de cire dud terme 1458 due sur les rentes que croissent et decroissent
[3.8] Deniers rendus et non reçus au temps de ce pnt compte et dont led receveur est déchargé
[2.5.4] Autre recette de cire pour la seconde année et du terme de Saint Martin d’hiver 1459
[2.5.5] Autre recette de cire que croissent et décroissent
[2.6] Recette de gélines du temps et terme de ce présent compte
[2.6.1] Premièrement des censes de gélines que sont assises sur les héritages de feu le …
d’Arcey et autres que ce doivent payer chacun an a la Saint Martin d’hiver rendl ici compte
ledit receveur pour les termes des années 1457, 1458 et 1459
[3.2] En froment
[3.3] En avoine
[3.4] En toiles
[3.5] En cire
[3.6] En gélines
[2.7] Recettes de toiles
[2.7.1] Pour le temps et terme de ce présent compte c’est à savoir pour les années 1457, 1458,
1459
[2.7.2] autres recettes de toiles
[3] Dépenses
[3.1] En argent
Figure 23 : Plan du compte de 1485
Source : AN, K2272.1, 1485
[3.1] Et premièrement paiement en deniers ayant baillé et délivré à monsieur le bailli ou a son
certain commandement au temps et terme de ce présent compte
[3.2] Autre argent baillé comptant par ledit receveur au temps et terme de ce présent compte
pour certains anniversaires dus chacune an
[3.3] Autre argent baillé contant par l’ordonnance de mondit sieur le bailli
[3.4] Autres missions faites et soutenues par ledit receveur pour les gens et officiers de mond.
sieur et autres aller et venues audit Granges et autre part
[3.5] Autres missions et détours fais … par ledit receveur au temps et terme de ce présent
compte pour le fait des pièces
[3.6] Autres missions et dépenses … par ledit receveur pour plusieurs menus ouvrages et
autres choses
[3.7] Autres missions d’argent faites par ledit receveur pour plusieurs gros ouvrages fais
[3.8] Autre mission d’argent fais par ledit receveur pour le paiement des officiers dud Granges
[3.2] En froment
[3.2.1] Missions de froment
[3.2.2] Autres missions de froment pour plusieurs ouvrages et autres fais
[3.2.3] Autres missions de froment au temps et terme de ce présent compte pour les paiements
et salaires des officiers et servants aud Granges
[3.3] En avoine
[3.3.1] Missions d’avoine faites par ledit receveur
[3.3.2] Autres missions d’avoine pour le paiement des officiers
[3.4] Missions de cire
[3.5] Missions de gélines
[3.6] Missions de toiles
[4] Dépenses pour le mariage de Madame
Figure 22 : Plan du compte de 1457-1459
Source : AN, K2272.1, 1457-1459
70
Décors
Les comptes ne sont pas voués, à la base, à être enrichis de décorations. Ce n’est pas le
métier des receveurs et des scribes financiers, ils ne sont pas payés pour faire des enluminures1.
Cependant certains scribes font un effort de présentation, aussi ces comptes là peuvent être d’une
très grande richesse décorative comme ceux de l’Hôtel-Dieu, présentés par Christine Jehanno;
magnifiquement illustrés et comprennent même des lettrines historiées2.
Dans les comptes de la seigneurie de Granges, il apparaît évident que la personnalité du
scribe va très fortement influer sur la tenue d’éléments décoratifs au sein du compte. Si la plupart
se concentrent à la simple tâche de l’écriture, d’autres soignent les lettrines. Cependant, aucune
«oeuvre d’art» ne ressort des comptes de Granges. Contrairement à ceux de l’Hôtel-Dieu, aucune
figure et aucun encart coloré ne sont présents.
Figure 24 : Tête zoomorphe (cheval ?)
Source : AN, K2272.1,
1485, fo 46v
Figure 26 : Lettrine soignée
Source : AD HS, E159, 1613, fo 2r
Figure 25 : Main accompagnée de
«Nota diligente»
Source : AD HS, E147, 1534, fo 50v
1 Mattéoni, «Introduction», p.44
2 Jéhanno, «La série des comptes de l’Hôtel-Dieu de Paris à la fin du Moyen Âge : aspects codicologiques», in
Comptabilités [En ligne], N°2 (2011), URL : http://comptabilites.revues.org/639
71
3. Rappel des grandes évolutions codicologiques
La partie codicologique a été dense. Il semble utile de rappeler brièvement les plus
importantes modifications qui ont pu être observées dans chaque domaine analysé et de les mettre
en parallèle [Tabl.8]1.
Les comptes de Granges recouvrent 151 ans sur trois siècles entre le XVe et le XVIIe siècle,
avec une sur-représentation du XVIe siècle par rapport aux deux autres. Si, jusqu’à la fin du XVe
siècle, la plupart des comptes couvrent plusieurs années, le canevas se transforme rapidement
et, en 1485, un seul compte par année est produit. C’est à cette même date que la Saint-Georges
est fixée pour débuter chaque compte. L’ensemble de ces documents financiers sont dédiés aux
ducs de Wurtemberg et comtes de Montbéliard et sont vérifiés par la Chambre des Comptes de
Montbéliard, au moins à partir de 1529. Le support consiste, sans aucune exception, en cahiers de
papier sous un format proche du A4 actuel et comprenant très peu d’éléments décoratifs.
A partir du nombre de pages écrites, plusieurs phases ont été mises en avant : les plus
anciens comptes ont un nombre réduit de pages, qui s’accroît légèrement entre 1485 et 1527. A
partir de 1528 jusqu’en 1633, les comptes sont denses avant un véritable effondrement entre 1639
et 1647. Alors que le redressement se fait ressentir entre 1648 et 1659, une nouvelle crise survient
à partir de 1672.
Les variantes majeures dans l’utilisation des matériaux s’observent au niveau des couvertures
et des reliures. La couverture recense les informations générales du compte. D’abord très classique
avec l’utilisation de la première page des cahiers de papier, la couverture se perfectionne à partir
de 1585. Entre 1585 et 1633, par l’ajout d’une couverture de parchemin, recyclé d’abord puis neuf,
le compte prend l’aspect d’un véritable livre. Au niveau des reliures, la simple ficelle semble être
préférée pour l’utilisation d’une couverture de parchemin et notamment entre 1604 et 1614. Entre
1614 et 1633, un nouveau procédé de lanières collées à la couverture fait son apparition. A partir
de 1639, l’utilisation de la simple couverture de papier est à nouveau favorisée.
L’étude de l’organisation intrinsèque a mis en avant trois grandes phases. Un premier
compte illustre le tâtonnement du receveur dans la classification de ses finances jusqu’en 1457,
lorsqu’un modèle est trouvé et sera utilisé jusqu’en 1672, date à laquelle les comptes ne sont plus
classés par recettes/dépenses, types de ressources et rubriques, mais par communes.
Pour conclure, les comptes présentent très peu d’éléments décoratifs. Le soin apporté
semble dépendre du scribe en fonction.
1 Se reporter également aux tableaux présentés dans Tome II, Annexe 5, p.11-14 et Tome II, Annexe 6, p.15-16
72
1424
???
1552
Année
Compte existant
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Nombre de cahiers/compte
Nombre de pages/compte
Couverture
Reliure
Foliotation (Type)
1570
1587
Année
Compte existant
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Nombre de cahiers/compte
Nombre de pages/compte
Couverture
Reliure
Foliotation (Type)
Année
Compte existant
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Nombre de cahiers/compte
Nombre de pages/compte
Couverture
Reliure
Foliotation (Type)
1532
6
Oui (Lettres)
A
7
Richard Perrenon
1533
45 (soit env. 22 pages/année)
8
140
180
Parchemin
Papier
1
24
170
23
Girard Gruet
185
185
1588
7
1571
155
9
6
145
1553
145
8
160
10
11
125
1
1573
9
160
1589
Non
180
25
A
185
1590
200
1
1
185
1535
???
1592
1575
1557
130
2
1598
1576
Estienne Boichot
4
DIVERS
170
3
5
1579
15
180
1580
1563
1543
B
16
175
19
135
8
1581
1564
Non
1545
17
175
20
175
1
60
???
2
50
???
1547
1582
1565
18
200
1
145
1583
3
150
5
130
3
+ COPIE
Oui (Arabes)
1567
1
19
200
1584
3
1530
1599
1577
Papier
175
13
Prince Friderich
175
4
1
1600
175
5
Oui (Arabes)
175
1601
175
6
B
185
Parchemin
1602
175
7
180
1604
1
180
Prince Friderich
Oui (Arabes)
1605
Girard Gruet
180
2
170
1606
190
3
180
1607
A
Deile Gurnel
4
20
175
1585
1568
1550
1569
210
4
180
21
180
Papier
1
180
5
DIVERS
1609
Parchemin
1586
200
Prince Jehan Friderich
1608
5
Oui (Arabes)
A
150
7
160
190
6
185
22
180
Prince Wolgang + Philippe
4
1551
2
Prince Cristofle
+ COPIE
Non
145
6
Non
145
Comte de Wurtemberg et de Montbéliard
2
Richard Perrenon
1529
Oui (Arabes / Latins)
Prince Wolgang + Cristofle
2
1549
1528
Estienne Boichot
Girard Gruet
1566
155
3
70
Comte de W
???
Henry du Mons
1522
Prince Ulrich + Cristofle son fils
1546
1516
???
Henry de Wurtemberg
1476
A
14
18
140
6
Prince Friderich
1562
1541
Oui (Romains)
60
1515
1475
Humbert de Montbéliard
80 (soit env, 20 pages/année)
1474
Oui (Arabes)
1578
165
17
1
100
???
???
Ebreard de Wurtemberg
1473
A
Papier
165
1
15
1561
140
Papier
1514
1469
Pierre Pillot
105 (soit env. 52 pages/année)
1468
Oui (Arabes)
1559
1540
90
Papier
Jacques Grevillot
Oui (Romains)
B
135
1512
+ COPIE ALL.
Jean Andrey
???
???
Duc de Wurt. et comte de Mtbd
Prince Ulrich + George
Desle François Sauvaige
190
12
160
14
Non
130
3
1539
65
???
1511
1465
1
200
11
160
13
1558
1538
70
???
1510
A
Papier
135 (soit env. 22 pages/année)
???
Ebreard de Wurtemberg
1464
195
2
2
???
Oui (Romains)
1537
70
Jean Vautherelet
1507
1463
2
190
10
160
12
125
2
Non
45
1506
Non
1462
205 (soit env. 102 pages/année)
1591
1574
1556
Prince Ulrich
Prince George
1555
1534
Oui (Romains)
95
Prince George Friderich + Charles
1572
1554
Non
130
Comte de Wurtemberg et de Montbéliard
5
Prince Cristofle
1531
20
???
Pierre Chanterey
1491
Eberard de W
???
???
???
Henry de Wurtemberg
Jacques de Molans
Nicolas Clochier
Perrin Chanterey
1485
80 (soit env. 26 pages/année)
40 (soit env. 20 pages/année)
1479
???
1478
1461
???
1460
Guy de France
1459
Pierre Berbier
1458
Henry + Ebreart de Wurtemberg
1480
1457
???
Guillaume Girey
Henriette de Montbéliard (?)
1423
Année
Compte existant
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Nombre de cahiers/compte
Nombre de pages/compte
Couverture
Reliure
Foliotation (Type)
Année
Compte existant
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Nombre de cahiers/compte
Nombre de pages/compte
Couverture
Reliure
Foliotation (Type)
Année
Compte existant
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Nombre de cahiers/compte
Nombre de pages/compte
Couverture
Reliure (Modèle)
Foliotation
Tableau 8 : Tableau récapitulatif de tous les éléments codicologiques par compte
73
74
1627
1649
Année
Compte existant
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Nombre de cahiers/compte
Nombre de pages/compte
Couverture
Reliure
Foliotation (Type)
Année
Compte existant
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Nombre de cahiers/compte
Nombre de pages/compte
Couverture
Reliure
Foliotation (Type)
180
2
185
+ COPIE ALL :
+ COPIE
+ CARNET
CARNET
200
3
10
170
1
+ CARNET
1630
190
4
185
8
11
1615
1651
170
3
4
Nombre de cahiers
Pas de données
1 cahier
2 à 3 cahiers
Plus de 3 cahiers
1653
150
5
Deile et Nicolas Devaux
1652
Oui (Arabes)
C
190
1
12
1616
185
4
1
1617
2
8
190
3
175
140
2
6
7
1655
7
Oui (Arabes)
Papier
Nombre de pages
Pas de données
Moins de 50 pages/compte
50 à 100 pages/compte
Plus de 100 pages/compte
B
170
170
1
8
175
4
+ CARNET
1633
Prince Léopold Friderich
1654
180
Son Altesse de Wirtemberg
2
Claude Baptiste Vernerey
1632
1
1640
1656
170
9
210
2
10
Deile Devaux
1658
1641
1619
Claude Gurnel
1642
1620
3
C
185
5
180
11
+ COPIE
35
1659
A
1
240
3
12
+ COPIE
65
Prince Léopold Friderich
2
185
4
Pas de données
Papier
Parchemin
Pas de couverture
Parchemin caché en 2nd de couverture
par la première feuille
Couverture
1657
Non
25 (soit env. 12 pages/année)
1639
190
3
Oui (Arabes)
1618
Prince Louys Friderich
Mathieu Belot
Parchemin caché en 2nd de couverture par la première feuille de papier
1631
Prince Jehan Friderich
1614
Parchemin caché en 2nd de couverture par la première feuille de papier
185
1613
Deile Gurnel
Existence du compte et d'une copie allemande existente
Existence du compte et de la copie
Existence du compte et du carnet des revenus
Existence du carnet des revenus seulement
Corpus
2
1650
190
14
???
7
13
8
1629
A
190
9
Prince Louys Friderich
12
1
1612
Parchemin
Mathieu Belot
185
185
1628
8
1611
7
Légende :
1610
Année
Compte existant
Receveur
Numéro compte receveur
Destinataire
Nombre de cahiers/compte
Nombre de pages/compte
Couverture
Reliure
Foliotation (Type)
7
180
8
190
7
Prince Louys Friderich
6
1622
1623
185
8
8
1624
Mathieu Belot
45
???
???
???
CARNET
60
4
1682
Papier
1644
Non
Non
60
1
???
???
???
CARNET
50
5
DIVERS
65
6
Non
15
???
???
Deile Gurnel
1684
1645
6
185
A
60
1
Oui (Arabes)
130
3
???
???
Joseph Monnier
Papier
Foliotation (Type)
Divers
Romains
Arabes
Pas de foliotation
1647
Oui (Arabes)
CARNET (+ COPIE)
1689
10
8
185
80
Prince Léopold Friderich
7
Claude Gurnel
1646
1625
Prince Louys Friderich
9
Reliure
Divers (altrenance des modèles)
Modèle A = ficelles ou languettes de parchemin piquetées dans la couverture
Modèle B : utilisation de renforts de papier ou de parchemin
Modèle C = lanières de cuir ou fils tressés collés à la couverture
1672
Oui (Arabes)
1643
Parchemin caché en 2nd de couverture par la première feuille de papier
1621
COPIE
185
11
+ COPIE
B
130
2
1
Deile et Nicolas Devaux
1648
7
1626
Ce tableau présente plusieurs périodes dans lesquelles des éléments codicologiques se
modifient simultanément.
Un phénomène à noter se produit à la toute fin du XVe siècle, autour de 1480-1485. Le
nombre de pages augmente significativement et, parallèlement, le type de reliure se modifie. Cette
étape peut être perçue comme une époque encore de tâtonnement pour le receveur dans la gestion
de son compte, mais l’absence d’informations pour le XVe siècle concernant le nombre de cahiers,
le format et l’épaisseur des comptes ne permettent pas de mettre en avant l’intérêt particulier de
cette période. La situation historique, à la sortie des guerres de Bourgogne (1465-1475) pourrait
expliquer ces modifications et l’augmentation progressive de la quantité d’informations à écrire
et, de fait, l’accroissement du nombre de pages qui contraint le relieur à s’adapter en renforçant
et soignant davantage sa reliure. De même, en 1528, l’augmentation du nombre de pages semble
être la raison de l’utilisation de plusieurs cahiers dans la construction du compte, au lieu d’un seul
jusqu’alors de rigueur. Cependant, cette année étant précédée d’une période lacunaire de 5 années
dans la comptabilité, les indices ne sont pas suffisant pour proposer un marqueur chronologique
indéniable en 1528.
De manière plus certaine, l’année 1613 marque la fin d’une époque, ou plutôt le début
d’une nouvelle ère, dans la production des comptes seigneuriaux. Le nombre de cahiers utilisés
s’accroît fortement, l’ensemble est couvert par du parchemin et relié par des lanières. Le travail
devient plus soigné et la seconde de couverture est cachée par la première feuille de papier.
La première rupture indéniable se situe entre 1633 et 1639. Toutes les caractéristiques,
hormis le format, changent négativement : le nombre de cahier retombe à un seul, le nombre
de pages dépasse difficilement la dizaine, l’organisation en rubriques disparaît, la couverture
en parchemin est délaissée et la reliure stylisée est abandonnée jusqu’en 1647. Cette régression
soudaine est directement liée à la guerre de Dix Ans qui dévaste la Franche-Comté et se perçoit
dans la comptabilité seigneuriale à partir de 1639. La ruine générale transparaît directement dans
la production comptable et ses modalités. Cela est d’autant plus flagrant que la revalorisation
du document se fait sentir presque immédiatement après la fin du conflit en 1648 : les cahiers
multiples sont à nouveau utilisés pour une moyenne de 85 pages écrites reliées par un reliure plus
résistante.
Le cas des dernières années, de 1672 à 1689, est toujours très problématique du fait du type
même de la majorité des documents qui le compose. L’année 1684 est la seule qui permet d’affirmer
qu’il s’agit d’un «compte». Pour les autres, l’appellation de «carnets de revenus» dit clairement
qu’il s’agit uniquement des recettes et donc d’une partie seulement d’un compte traditionnel. Les
inclure dans l’analyse codicologique des «comptes» pourrait donc fausser l’analyse. Aussi, nous
ne connaissons ni la durée de l’exercice comptable pour ces années, ni le seigneur pour lesquels
ces documents sont produits. Cependant, cette perte soudaine des comptes postérieurs à 1659
laissent penser à une seconde crise dont les causes sont inconnues : nouvelle guerre, destruction
massive des archives dans le démantèlement et l’incendie du château de 1673, changement radical
du système administratif... les possibilités ne manquent pas. Toutefois, le cas de la perte d’archives
dans l’incendie du château est peu probable au vu de la quantité de comptes qui subsistent encore.
75
C. Les receveurs de Granges dans la «civilisation comptable»
bourguignonne
Les différents propos, sur la civilisation comptable dans les territoires bourguignons traitent
essentiellement de la période du XIVe au XVe siècle et sur les juridictions du ressort des Chambres
de Dijon, de Dole, ou de Vesoul1. Pour les périodes postérieures, il n’existe, à notre connaissance,
aucune étude sur le sujet. L’analyse des comptes de la seigneurie de Granges permet ainsi de
disposer d’un exemple dans le Comté de Bourgogne, sur cette époque encore peu étudiée après le
XVe siècle.
1. Les connaissances sur la gestion comptable dans les terres bourguignonnes
Les travaux sur la finance et la comptabilité des ducs et comtes de Bourgogne sont
relativement nombreux. Qu’il s’agissent de colloques entièrement consacrés à la question, ou
bien de thèses et de mémoires estudiantins, la finance et la comptabilité bourguignonne, par son
développement précoce, attise l’intérêt des spécialistes, notamment depuis la mise en place du
vaste programme d’étude codicologique des objets comptables2. Aussi, on voit progressivement
se développer une approche comparative des pratiques entre le duché et le comté. De nouveaux
spécialistes de la région se font alors connaître à l’instar de Matthieu Leguil ou encore Sylvie
Bepoix3. Malgré l’absence, pour l’instant, de travaux spécifiques fondés sur les sources comptables
du pays de Montbéliard, les premières approches de comptabilités seigneuriales dans les espaces
bourguignons qu’ils proposent servent de références pour décrire, analyser, comparer et enfin
comprendre notre documentation sur la seigneurie de Granges.
Il en ressort que des normes comptables se sont diffusées à travers l’ensemble des territoires
des ducs de Bourgogne. Les histoires respectives des duché et comté de Bourgogne s’entrecroisent
régulièrement. Réunis deux fois sous le pouvoir des ducs, la première de 1330 à 1361 et la seconde
de 1384 à 1477, les administrations territoriales ont subi des influences administrative, pour ne pas
dire pressions, pour répondre à la volonté unificatrice des princes bourguignons4.
De part et d’autre du territoire bourguignon, l’étude de Matthieu Leguil met en avant
l’apparition simultanée des premiers documents comptables alors même que les terres n’étaient
pas encore réunies sous le pouvoir ducal. A la fin du XIIIe siècle, l’influence du modèle royal
1 Pour la chambre de Vesoul qui gère le bailliage d’Amont voir : Van Nieuwenhuysen, «Les finances du duc de
Bourgogne...», 1990
2 Etudes bourguignonnes : finances et vie économique dans la Bourgogne Médiévale : linguistique et toponymie
bourguignonne, 1987
Rauzier, Finance et gestion d’une principauté au XIVe siècle : le duché de Bourgogne de Philippe le Hardi (13641384),1994
Van Nieuwenhuysen, Les finances du duc de Bourgogne Philippe le Hardi (1384-1404) : le montant des ressources,
1990
3 Leguil, «Faire et ordonner ses comptes dans les deux Bourgognes aux XIVe et XVe siècle. Uniformité ou diversité
des comptabilités des principautés méridionales de l’État Bourguignon», in Mattéoni (dir.), Beck (dir.), Classer,
dire, compter ..., pp.59-96
Bepoix, Couvel, Leguil, «Entre exercice imposé et particularismes locaux. Etude codicologique des comptes de
châtellenie des duché et comté de Bourgogne de 1384 à 1450», in Comptabilités [En ligne], N°2 (2011), URL : http://
comptabilites.revues.org/491
4 Leguil, «Faire et ordonner ses comptes dans les deux Bourgognes...», p.59
76
français, dont sont très proches les ducs de Bourgogne, se fait sentir sur l’ensemble du territoire1.
A partir de 1350, le roi de France prend en charge l’administration des deux Bourgogne. Il impose
les méthodes royales et fournit des instructions administratives précises qui doivent être diffusées
par l’action de «commissaires royaux» qui se déplacent à Dijon pendant l’audition des comptes2.
Ce choix est judicieux et va fortement faciliter la diffusion des modèles administratifs français.
En effet, les comptes étant tous auditionnés, ou reddités, le même jour, c’est le moment où les
comptables de l’ensemble du territoire se retrouvent, se rencontrent et échangent. Le lieu de ces
vérifications devient alors un centre important de communications entre personnels administratifs,
dirigeants et subalternes3. En 1386, un étape supplémentaire est franchie avec la promulgation de
l’ordonnance qui organise la chambre des comptes de Lille et de Dijon. Elle fixe, notamment, les
«modalités du contrôle financier» avec une mise au premier plan des pièces justificatives dans
l’étape de vérification, toujours d’après le modèle français4.
A partir de cette ordonnance, et jusqu’en 1477, Matthieu Leguil remarque que les receveurs
suivent des règles codicologiques rigoureuses qui ont été mises en parallèle par Sylvie Bepoix
avec celles des comptes de l’État Royal5. Les titres sont centrés et mis en valeur. La mise en page
est standardisée. Cette ordinatio favorise une consultation et un repérage rapide par simple vision
directe de la page6. Aussi, ce processus démontre une «banalisation» de la pratique comptable avec
une préparation en amont du document en inscrivant les principales rubriques et en réservant des
espaces pour entrer la donnée, qui reste vide en cas d’absence7.
Cette volonté de clarté de l’information se perçoit également dans l’évolution du support.
En Bourgogne ducale, les rouleaux de parchemin utilisés pour les archives publiques jusqu’à la
première moitié du XIVe siècle sont progressivement abandonnés pour des registres en parchemin
jusqu’à l’arrivée du papier vers 1545. Selon Jehan Kerhervé, cette modification est impulsée par
Philippe le Hardi8. Cependant, les variantes régionales et la diffusion de ce changement sont encore
méconnues9. Le registre facilite l’accès à l’information grâce aux différents indicateurs, comme
l’indexation ou la foliotation, et la présence du dos permet d’optimiser l’archivage10. Dans la
Comté de Bourgogne, le papier est préféré au parchemin dès 1329. Il s’agit d’un choix seigneurial
mais également d’une conséquence de l’administration particulière du Comté qui possédait un
intermédiaire supplémentaire entre le seigneur et le duc : le trésorier11. Le receveur utilise alors le
papier car le compte sert uniquement de pièce justificative pour un autre document produit dans
les plus hautes instances par le trésorier général12.
1 Leguil, «Faire et ordonner ses comptes dans les deux Bourgognes...», p.71
2 Leguil, «Faire et ordonner ses comptes dans les deux Bourgognes...», p.73-74
3 Leguil, «Faire et ordonner ses comptes dans les deux Bourgognes...», p.73
4 Leguil, «Faire et ordonner ses comptes dans les deux Bourgognes...», p.79
Bepoix, Couvel, Leguil, «Entre exercice imposé et particularismes locaux...», p.2
5 Bepoix, Couvel, Leguil, «Entre exercice imposé et particularismes locaux...», p.24
6 Bertrand, Les écritures ordinaires..., p.386
7 Leguil, «Faire et ordonner ses comptes dans les deux Bourgognes...»,p.93
8 Mattéoni, «Introduction», in Mattéoni (dir.), Beck (dir.), Classer, dire, compter..., p.13
9 Beck, «Forme, organisation et ordonnancement des comptabilités...», p.36
10 Leguil, «Faire et ordonner ses comptes dans les deux Bourgognes...», p.86
Beck, «Forme, organisation et ordonnancement des comptabilités...», p.37
11 Leguil, «Faire et ordonner ses comptes dans les deux Bourgognes...», p.65-67
12 Leguil, «Faire et ordonner ses comptes dans les deux Bourgognes...», p.67
77
La diffusion des modèles passe principalement par l’intermédiaire des chambres
vérificatrices, mais elle est également fortement encouragée par la «polyvalence géographique»
du personnel, facilitée par l’emploi d’une langue commune : le français. Les comptables ne restent
pas éternellement sur la même terre, ils changent régulièrement, alternant entre Duché et Comté.
Le ducs exigent des notables une meilleure connaissance du territoire dont ils sont des acteurs de
sa prospérité1. L’administration centrale fait d’ailleurs entièrement confiance à ces fonctionnaires
locaux. Certes, des vérifications restent toujours nécessaires, car la quantité de chiffres à traiter est
immense et des erreurs restent possibles. Mais cette étape de vérification ne semble pas remettre
en cause les compétences des notables.
Dans le Comté, la situation est légèrement plus complexe. Le receveur est confronté à de
multiples difficultés du fait du «carrefour géographique» que cet espace représente2. Parmi celles-ci
se trouve la multiplication des monnaies et des mesures bien souvent différentes d’une châtellenie
à l’autre. D’ailleurs, Sylvie Bepoix a démontré que le receveur pouvait faire des calculs plus ou
moins complexes, allant de la simple addition jusqu’à la division, et parfois même des calculs de
pourcentages3. Cela explique l’importance croissante de pièces justificatives dans la conception,
puis la vérification du compte. Les receveurs ne sont pas des novices. Ils doivent connaître les
chiffres et être formés. Pourtant, l’université n’est pas le parcours classique du comptable. Il
semble qu’une activité commerciale antérieure soit davantage mise en valeur dans leur curriculum
vitae pour exercer cette profession4.
La normalisation et clarification des comptes permet aux institutions centrales de connaître,
gérer, vérifier et retrouver plus facilement une donnée chiffrée5. Elle encourage une meilleure
gestion du budget, une meilleure connaissance des ressources et du domaine et, si nécessaire,
une meilleure préparation à la défense6. Revu et corrigé, le compte devient un outil de travail
courant utilisé comme «document de référence» fiable7. Sylvie Bepoix soulève cependant une
question intéressante et se demande si ces similitudes entre les différents territoires sont réellement
imposées par les institutions centrales ou si elle ont simplement été admises par tout le monde au
fur et à mesure du temps, du fait de leur practicité8.
1 Leguil, «Faire et ordonner ses comptes dans les deux Bourgognes...»,p.81
2 Bepoix, «Le savoir-faire comptable des receveurs du comté de Bourgogne au XVe siècle : fiabilité des chiffres et des
opérations», in Comptabilités [En ligne], N°7 (2015), URL : http://comptabilites.revues.org/1687, p.2-3
3 Bepoix, «Le savoir-faire comptable...», p5
4 Bepoix, «Le savoir-faire comptable...», p.9
5 Bepoix, Couvel, Leguil, «Entre exercice imposé et particularismes locaux...», p.24
6Leguil, «Faire et ordonner ses comptes dans les deux Bourgognes...», p.75-76
7 Goldmann, «La seigneurie de Fontenay-le-Marmion...», p.281
8 Bepoix, Couvel, Leguil, «Entre exercice imposé et particularismes locaux...», p.2
78
2. Le receveur de Granges : acteurs, victimes ou exclus de la normalisation
financière
La seigneurie de Granges n’est pas un territoire isolé. Elle fait partie d’un système complexe.
Si les liens entre les receveurs soumis aux ducs de Bourgogne dans le duché et dans la Comté sont
parfaitement démontrés, il faut établir quelles relations ont pu être entretenues par les receveurs
de Granges avec les institutions environnantes, et particulièrement avec cette administration «à la
française».
Les archives conservées permettent de déduire et de comprendre le processus d’élaboration
du compte au sein de la seigneurie. Les officiers de la seigneurie produisent dans un premier temps
un «carnet» dans lequel ils recensent toutes les recettes1. Dans ces documents il est possible de
voir que certaines rentes sont alors payées en avance par les sujets ou que les carnets sont utilisés
pendant plusieurs années. L’organisation de la perception des revenus n’est pas bien connue pour
le territoire de Granges. En effet, les documents ne permettent pas de savoir si les officiers se
déplacent dans les communes, chez les rentiers, ou si ce sont ces derniers qui viennent déposer la
somme due directement à Granges. Cependant, ces carnets et documents annexes correspondent
indéniablement aux outils de travail du ou des percepteurs. Ils servent à l’élaboration du «compte»
annuel final avant la commande d’une copie. Par la suite, la Chambre des Comptes de Montbéliard
reçoit le receveur, étudie son compte avec les pièces justificatives et donne ses appréciations. Pour
finir, elle valide, ou non, son contenu.
Plusieurs éléments favorisent l’hypothèse d’un particularisme seigneurial dans la pratique
comptable à Granges. Tout d’abord, institutionnellement, le receveur de Granges fait partie d’un
système administratif différent de ceux étudiés pour les autres territoires comtaux puisqu’il rend
ses comptes à la Chambre de Montbéliard. Par ailleurs, les longues périodes pendant lesquelles
officient chaque receveur prouvent l’absence de mobilité de ces derniers alors que celle-ci est bien
démontrée pour les agents des territoires ducaux. Enfin, le choix de la date pour commencer et clore
le compte, soit la Saint-Georges (23 avril) fixée en 1485, est encore un exemple de particularisme
par rapport aux régions voisines. Les comptes du duché de Bourgogne s’étendent d’une SaintMichel (29 Septembre) à l’autre, tandis que dans le Comté la Saint Martin d’Hiver (11 Novembre)
est privilégiée2.
Cependant, la comparaison des comptes de Granges avec ceux, par exemple, de Dole,
présente plusieurs similitudes, de sorte que le receveur de Granges devait obligatoirement avoir
connaissance de ces modèles limitrophes. Comme l’affirme Catherine Goldmann pour ses propres
comptes, l’organisation exemplaire qu’ils observent et surtout la promiscuité impressionnante des
aspects codicologiques laissent peu de doute sur la connaissance des scribes d’autres exemples
comptables voisins. Ils ont ensuite adopté ces modèles pour leurs propres terres, soumis à des
pressions plus ou moins importantes3. Dans la teneur même du compte, les titres sont centrés et
mis en valeur même si le résultat est «néant», tout comme pour la comptabilité de Dole.
Les similitudes dans l’organisation des comptes sont donc importantes entre ces documents
1 AD HS, E137, 1630, f°1r
2 Leguil, «Faire et ordonner ses comptes dans les deux Bourgognes...», p.64
3 Goldmann, «La seigneurie de Fontenay-le-Marmion...»,p.277
79
émanant d’institutions de vérifications différentes et elles attestent de la diffusion du modèle
bourguignon au sein de cette seigneurie comtoise. Les indices semblent démontrer que, dès 1423,
le receveur de Granges avait déjà connaissance des normes suivies dans les territoires voisins. Il
lui faut encore quelques années, voire quelques décennies, pour finaliser l’organisation de son
compte et adopter pleinement le modèle dont il s’est inspiré. Selon la théorie de Matthieu Leguil,
la «civilisation comptable» atteint donc son apogée à Granges au début du XVIe, autour de 1530
et s’effondre, au moins temporairement, environ un siècle plus tard autour de 1630. Cependant,
cette propagation du modèle ne s’est pas faite à travers la mobilité des receveurs mais a plus
probablement été favorisée par la mobilité des examinateurs de la chambre de Montbéliard, amenés
à effectuer de multiples voyages dans les terres adjacentes, et qui ont, par la suite, proposé des
modèles aux receveurs seigneuriaux lors de la reddition des comptes.
Il faudrait que toutes les comptabilités du Pays de Montbéliard soient analysées et comparées
à la fois avec ce système mais aussi avec la situation dans l’empire germanique, totalement exclue
de cette analyse, et que les historiens se penchent sur l’organisation de la Chambre des Comptes
de Montbéliard pour pouvoir cerner plus précisément les circonstances et les facteurs de diffusion
des modèles dans l’Est de l’espace comtois. Cela permettrait également de comprendre la destinée
et l’utilité de ces comptes seigneuriaux pour la Chambre de Montbéliard. Toutefois, notre corpus
permet de disposer d’un exemple d’outil de gestion comptable seigneuriale entre le Moyen Âge et
l’époque Moderne pour un espace encore peu connu dans ce domaine.
L’analyse codicologique, par la comparaison des informations extraites des comptes de
Granges avec les connaissances déjà acquises sur la gestion seigneuriale dans des territoires
adjacents, confirme l’importance de cette documentation comptable. Les codes acquis et retranscrits
par les receveurs, le soin apporté à la tenue du compte, la volonté de sa préservation, et, surtout,
la connaissance d’une étape de vérification par une institution supérieure donne de la crédibilité et
valide les informations fournies dans cette comptabilité seigneuriale locale. Le sérieux observé par
l’administration locale dans l’élaboration de cette documentation en fait une ressource fiable pour
comprendre la gestion et l’organisation seigneuriale entre le XVe et la fin du XVIIe siècle.
80
III. L’organisation seigneuriale «matérielle» : les équipements
Dans ce corpus de 137 documents, les informations sur la seigneurie sont innombrables et
portent sur des aspects très variés traitant des cultures ou de la pêche, des machines de guerre en
passant par la gestion de conflits civils et les procès de sorcières. Afin de pouvoir offrir l’approche
interdisciplinaire recherchée pour cerner l’espace «matériel» de la seigneurie, il faut centrer l’étude
autour des éléments susceptibles de laisser des traces repérables par l’archéologue et mentionnés
dans les comptes, à savoir les édifices.
A. Lecture des comptes et repérage des mentions : élaboration du
catalogue
1. Question de définition
Le choix des mots pour qualifier les équipements est important. Il est question de
considérer les équipements seigneuriaux et non pas tous les édifices ayant pu être construits sur le
territoire seigneurial. La nuance ainsi appliquée n’est pas anodine. En effet, parler d’équipements
seigneuriaux consiste à limiter le corpus aux établissements et aménagements qui appartiennent au
seigneur, soit par gestion directe, soit en amodiation, sur lesquels reposent ses revenus et/ou dont
il a la charge de l’entretien.
Par cette définition, il apparaît que le corpus va principalement être formé à partir des
édifices référencés dans les recettes seigneuriales. La connaissance de l’organisation du compte et
de son plan devient alors essentielle. Pour reprendre les plans de comptes présentés précédemment1,
l’intitulé des rubriques, on ne peut plus explicite, «Recette de cire des dîmes, fours et moulins»
(1423-1424), «Recette de froment des fours/des moulins dud Granges» (1485), «Recette d’argent
[...] pour le banvin et poids des halles de Granges» (1607) en sont quelques exemples. Cependant,
ces rubriques ne sont pas forcément connues et identiques pour l’intégralité du corpus du fait des
évolutions dans la tenue des comptes. Aussi, par exemple, dans le compte de 1457-1459, aucun
intitulé ne permet de savoir clairement où ces édifices sont mentionnés. Aussi, dans certains cas,
l’équipement est uniquement connu par les dépenses engendrées par son entretien et se cache
souvent dans la rubrique relativement vague de «Dépenses en argent pour plusieurs réparations».
En effet, si les édifices seigneuriaux sont une source de revenus pour le receveur, ces recettes
ont des utilités diverses. Elles permettent, entre autres, de financer l’entretien de ces mêmes
établissements, mais également celui d’autres qui ne rapportent aucun revenu, à l’exemple des
installations hydrauliques ou encore des châteaux. Aussi, si ces édifices ne rapportent rien au
receveur mais lui coûtent des ressources, c’est qu’ils ne sont amodiés à un aucune tierce personne
et qu’ils dépendent directement du seigneur par l’intermédiaire du receveur. C’est pourquoi il est
important de ne pas se fier uniquement aux intitulés des rubriques et qu’il est nécessaire de lire
l’intégralité des comptes pour s’assurer de n’omettre aucun édifice seigneurial important.
L’intérêt d’étudier des archives de ce type résulte dans la multitude des mentions pour un
unique élément à défaut de trouver des éléments exceptionnels et remarquables. Les mentions
1 Voir dans ce même tome, p. 69-70
81
d’équipements seigneuriaux sont nombreuses pour Granges et un référencement méthodique est
indispensable. La base de données tripartite, produite à cet effet, liste tous les équipements recensés
[Fig.27 à 29].
Dans l’en-tête, est fournie la «fiche d’identité» de l’édifice. Elle permet de savoir à quel
type d’édifice correspond l’équipement et sa localisation, si cette dernière est connue. Lorsque
cela est possible, l’équipement seigneurial est associé au numéro Dracar et au numéro de site
correspondant dans les dossiers de la Carte Archéologique Nationale conservée à la Direction
Régionale des Affaires Culturels de Bourgogne-Franche-Comté (Drac) et élaborée par le Service
Régionale de l’Archéologie (Sra).
L’enregistrement se décompose ensuite en trois onglets. Le premier consiste en une
fiche résumant les points importants connus sur l’équipement. Elle fournie la majeure partie
des informations présentées dans le catalogue final. Les plus larges bornes chronologiques sont
accompagnées d’un résumé historique des importantes périodes et des principaux changements
subits par l’édifice au cours de son existence, auxquels s’ajoute la ou les fonctions connues, ainsi
que des remarques plus personnelles.
Un second onglet recense l’ensemble des sources et références connues à ce jour sur
l’édifice : chronologie fine, cartographie, archives, ouvrages scientifiques... La principale partie
de cet onglet traite des mentions comptables accompagnées de leur localisation archivistique. Ce
référencement permet un retour aisé à la source et est particulièrement utilisé lors de la vérification
finale des mentions afin de comprendre ou combler de possibles lacunes dues à différentes raisons
et notamment à la perte de feuillets.
Le dernier onglet traite de la matérialité de l’équipement. Les mentions spécifiques aux
matériaux de construction, aux pièces ou encore aux meubles et aménagements y sont référencées
pour tenter d’établir les caractéristiques matérielles générales de l’édifice.
Cette base de données a été pensée tel un chantier archéologique dans lequel la seigneurie
serait le site, l’équipement, et ses caractéristiques chronologiques et cartographiques générales,
correspondrait au fait et l’aspect matériel de l’édifice se rapprocherait de l’unité stratigraphique
(US). Dans cette étude, l’important ne réside pas dans l’étude de l’architecture et de la matérialité
des équipements même si cela aurait été extrêmement intéressant. Cet aspect peut être mentionné
lors de la présentation des édifices mais l’analyse s’articule principalement autour du fait, l’objectif
étant de connaître l’édifice et, tout au plus, de savoir son état d’activité.
82
83
Figure 27 : Exemple d’un enregistrement/d’une page de la Base de Données «Equipement», logiciel Filemaker.
Partie I qui sert de synthèse
84
Figure 28 : Exemple d’un enregistrement/d’une page de la Base de Données «Equipement», logiciel Filemaker,
Partie II qui sert majoritairement de vérification. Permet dans la plupart des cas de retrouver une mention ratée ou de confirmer la non existence d’un équipement avant une date précise, de compléter grâce à la numérotation personnelle des photos.
85
Figure 29 : Exemple d’un enregistrement/d’une page de la Base de Données «Equipement», logiciel Filemaker
Partie III qui recense les mentions portant sur les aspects matériels de l’équipement.
2. Question de méthodologie
Le dépouillement a permis de distinguer un total de 119 édifices, hors habitations
personnelles, mentionnés dans l’ensemble de la comptabilité, mais seuls 56 entrent dans cette
catégorie des équipements seigneuriaux pour former notre catalogue1.
Plusieurs critères ont permis d’établir cette liste. Dans un premier temps, ont été conservés
les édifices pour lesquels une rente régulière, une amodiation ou un acensement, étaient payés pour
l’équipement même. Par ailleurs, les édifices situés sur une terre soumise à un acensement régulier
sont également conservés. En effet, dans plusieurs cas, il est question de revenus émanant de la
rente «pour le chesaul de [nom de l’édifice]» ou bien «pour le chesaul ou est [nom de l’édifice].
A titre d’exemple, il est écrit pour la forge de Granges qu’une rente est payée «pour le chesal ou
est la forge de Granges» (fiche catalogue n°13), et cela dès 1506 . Par définition, le chesal est une
«[...] métairie, un manoir entouré de terres propres à cultiver»2. Il semble donc que l’édifice et les
terres forment un ensemble indissociable et que la bâtisse est incluse dans l’acensement à payer et
fait partie de la rente seigneuriale. Enfin, cette liste est également composée des édifices introduits
précédemment, pour lesquels aucune rente n’est payée et aucune amodiation ou source de revenus
n’est connue, mais qui nécessitent un entretien et dont la charge revient directement au seigneur par
l’intermédiaire du receveur. Il a fallu donc chercher parmi les dépenses pour détecter ces édifices.
Cette dernière situation concerne surtout les châteaux et les autres aménagements publics mis au
service de la population tels que les puits ou encore les fontaines. En revanche, les équipements
mentionnés qui ne génèrent aucun revenu régulier et pour lesquels aucun frais d’entretien n’est
soutenu par le receveur sont exclus du catalogue. Il en est de même pour les ventes d’édifices, si
ce dernier n’est pas connu antérieurement, qui génèrent une rentrée d’argent ponctuelle.
Ces 56 édifices font, chacun, l’objet d’une fiche de catalogue [Fig. 30]. L’ensemble des
informations et des références figurant dans la base de données ne peuvent être reprise sur une
seule de ces fiches. De fait, seules les informations essentielles pour la compréhension de l’édifice
et utiles à la connaissance du paysage seigneurial matériel sont résumées.
L’en-tête présente la numérotation de l’équipement dans le catalogue [N° Catalogue],
qui ne reprend donc que les équipements seigneuriaux, mais également sa numérotation dans la
base générale de données qui compte tous les édifices mentionnés dans les comptes [N° Base]. Il
permet également de faire la distinction entre les édifices attestés comme seigneuriaux et ceux dont
l’appartenance au seigneur reste douteuse.
Une première partie reprend l’identité de l’édifice : sa catégorie et son nom ancien et/ou
récent, la localité d’implantation et le département, ainsi que son type et la connaissance, ou non,
de sa localisation précise au sein du territoire communal. Ce dernier point est principalement établi
à partir de la comparaison des mentions comptables avec les informations tirées de la cartographie
ancienne classée par ordre chronologique (Cassini, Fallot, Atlas Cantonal, Cadastre...) et couplées à
des logiciels de géolocalisation plus récents pour en connaître la situation actuelle (Google Maps).
Le référencement de la Carte Archéologique Nationale est également repris. Il est nécessaire de
1 Ensemble du catalogue : Tome II, Annexe 7, p. 17 à 73
2 Dictionnaire Godefroy
86
faire une précision quant aux localisations communales proposées pour chaque édifice. Dans la
majorité des cas, le village où se situe l’édifice est clairement exprimé. Mais dans des cas plus
rares, il peut également être dit que l’édifice est «proche de [nom du village]». C’est alors ce
dernier nom de village qui est pris en compte. Mais il n’est pas exclu que l’édifice se situait sur un
autre territoire communal adjacent.
Les «Bornes Chronologiques» sont les plus larges connues. Quand trois dates sont proposées,
elles correspondent à la date de construction ou de la première mention, à la date de destruction
ou d’arrêt de l’activité définitive pour la seconde, et à la date de la dernière mention ou de la
dernière représentation cartographique pour la dernière (même en ruine). Lorsque cette dernière
date correspond à l’année 2017, cela signifie que des vestiges sont encore visibles aujourd’hui.
L’historique principal apporte de plus amples informations sur ces bornes chronologiques
et sur les principaux événements qui ont touché l’équipement pendant cette période.
Les connaissances sur les sous-équipements donnent les principaux aspects sur la matérialité
de l’édifice, notamment sur son organisation interne en terme de pièces, ou encore sur des travaux
importants mais plus mineurs que ceux présentés dans la partie précédente.
La dernière partie «Usages/Remarques» résume les fonctions de l’édifice, qu’elles soient
clairement exprimées ou déduites, et permet d’exposer des questionnements plus personnelles et
des problématiques non résolues sur le bâtiment.
Chaque fiche de catalogue s’achève par un récapitulatif des cartons d’archives et des
ouvrages bibliographiques dans lesquels se trouve une mention de l’édifice avec un référencement
complet pour les études traitant spécifiquement du bâtiment.
87
N° Catalogue
1
N° Base
1
Equipement seigneurial
Château De Granges
Commune : Granges-le-Bourg Département : Haute-Saône
Type : Défensif
Etat : Localisé
Oui
Non
Douteux
N°DRACAR
N°Site
Chrono
1073
70277001AH
MED
Cartographie ancienne :
AD HS, E177 (XVIIIe s) : comprend un plan ancien non daté qui offre un plan du château
Cassini (XVIIIe s): représentation en état
JF. Fallot (1750) : représentation en ruine
Cadastre (1807-38) : section A5
Atlas Cantonal (1858) : Canton Villersexel I5, ruines d'un château, centre-est localité
Bornes Chronologiques : XIIe - 1673 - 2017
Historique Principal :
Nombreuses constructions, réparations et transformations tout au long de la période
Construction : date exacte inconnue (autour du XIIe s) (Croizat)
1473-1476 : préparation à la guerre, renforcement du château et de ses défenses aussi bien au niveau de l'architecture
que de l'armement
1643-1644 : incendie à la fin de la Guerre de Dix Ans, travaux de dégagement, des reconstructions et des
réaménagements avec changements de fonction pour certaines pièces (ex : chambres deviennent des greniers)
1673 : Démolition par ordre du gouverneur espagnol en Franche-Comté.
Connaissance/Historique sous-équipements :
Composition du château : une baraque d'habitation, une basse-cour (pavée, entourée d'une muraille, plusieurs tours,
un jardin), une blancherie/boulangerie, une bouteillerie, une carpière, une cave, un cellier, plusieurs chambres, une
chancellerie, une chapelle, une citerne, un colombier/pigeonnier, des cuisines, une cuverie, un donjon, des écuries, un
four à pain, un four à chaux, une galerie, une grande salle, des granges/étables, des greniers, une guérite, une lanterne,
une maison des chiens, une maréchaussée, un moulin(?), des salles du poêle/fourneau, une porterie, un pressoir, des
prisons, un puits, des tours (dont une tour de l'horloge), un trippet et plusieurs bâtiments.
Usages/Remarques :
Défense : architecture imposante (muraille, tours, porte fortifiée...), armement (artillerie), garnison permanente
Stockage : matériaux de construction (tuiles, planches de bois, gy, salpêtre...), outils (marteau, enclumes, soufflets,
clous...) , denrées (céréales, vin), nécessaire à la vie quotidienne (cyre, toiles...)
Habitation : éléments de confort et décoration (fenêtres à croisée, mobilier de valeur, poêle, cheminée...), vaisselle
luxueuse.
Centre de justice : tenue des procès et des grandes réunions
Réf. Archives :
AN : K2272.1
AD70 : E137, E146-167, E177 - E178
Bibliographie :
DCHS, P.211-217
CROIZAT
SALCH, p.586
JEANNIN
VIGNIER, p.99
GIROUD
Figure 30 : Exemple d’une fiche du catalogue
88
3. Question de chronologie
Il est nécessaire de faire certaines précisions sur le référencement chronologique. Les dates
présentées dans le catalogue correspondent à un résumé des principales informations fournies dans
la comptabilité. Le détail a été exporté sous la forme de plusieurs tableaux dans lesquels chaque
colonne correspond à un compte et chaque ligne à un équipement avec les principales informations
nécessaires à son identification : n° de catalogue, n° de base, commune, catégorie d’équipement,
nom mais aussi degré de certitude de l’appartenance aux équipements seigneuriaux, le type ou
encore l’état de localisation [Tab. 9]1.
Un code couleur met en avant les différences recensées dans les mentions. Ainsi, une case
colorée en vert plein présente une utilisation avérée de l’équipement, et le vert hachuré caractérise
une utilisation fortement supposée. Au contraire, les cases en rouge plein correspondent à une
destruction ou à une inexploitation avérée : abandon, ruine, manque de personnel pour faire tourner
l’édifice ou encore changement de main et perte du contrôle du seigneur de Granges sur le lieu. Le
rouge hachuré présente une inactivité fortement supposée. Pour finir, les cases en orange et celles
qui abritent des points d’interrogation sont des cas problématiques pour lesquels l’existence est
avérée, mais l’état de fonctionnement, et l’appartenance seigneuriale n’ont pas pu être clairement
établis. Pour déterminer l’état «actif» ou «inactif» de l’équipement, les mentions principalement
utilisées sont celles des amodiations pour lesquelles les raisons d’une absence de revenus sont
très souvent précisées : ruine, changement de propriétaire,... En revanche chaque changement
d’amodiateur n’est pas pertinent car nombreux sont les édifices qui ont un nouveau locataire tous
les ans. Aussi, les réparations ne sont pas prises en compte pour déterminer l’état d’inactivité car
ces édifices, qui organisent le quotidien des sujets, sont utilisés continuellement et nécessitent un
grand nombre de réparations annuelles pour lesquelles il est parfois complexe de discerner les
travaux majeurs ayant pu bloquer l’activité, des travaux mineurs.
La principale différence retenue est donc celle de l’utilisation ou de la «destruction» de
l’équipement car il s’agit de la seule modification réellement observable dans la comptabilité. Il
est impossible de prendre en compte des changements de fonctions car ces derniers n’existent pas.
Ces équipements sont construits pour effectuer une tâche précise (cuisson culinaire, production de
farine, alimentation en eau...). S’il ne peuvent plus l’effectuer, aucune reconversion n’est prouvée
alors que plusieurs destructions et abandons sont clairement présentés.
1 Se reporter également : Tome II, Annexe 8, p.74
89
90
63 Secenans
64
68
88
90
91
92
95
96
101
102
108
116
117
118
119
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
Essouavre
Mignavillers
Gouhenans
Montenois
Senargent
Granges-le-Bourg
Vacheresse
Montenois
Secenans
Onans
Taillecourt
Moffans
Granges-le-Bourg
Montenois
???
Saulnot
Saulnot
Saulnot
Saulnot
Vellechevreux
Arcey
Moffans
Faymont
Courbenans
Montenois
Montenois
Mignavillers
Moffans
Médière
Onans
Bournois
Saulnot
Arcey
Arcey
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Malval
Moffans
Moffans
22
24
25
26
27
28
29
37
38
39
40
41
42
43
45
47
48
49
51
52
55
57
58
61
62
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Crevans
Vacheresse
Secenans
12
13
14
15
16
17
18
9
10
11
12
13
14
15
Pont
Scierie
Prison
Four
Moulin
Moulin
Scierie
Four
Moulin
Four
Four
Presbytère
Borne
Borne
Borne
Moulin
Moulin
Fossé
Saline
Four
Four
Four
Moulin
Moulin
Four
Four
Four
Moulin
Four
Four
Château
Four
Puits
Fontaine
Moulin
Chapelle
Tuilerie
Fontaine
Fontaine
Four
Four
Halle
Forge
Moulin
Four
Forge
Huilerie
Moulin
N° N°
Commune
Equipement
Cat Base
.
1
1 Granges-le-Bourg Château
2
2 Granges-le-Bourg Signe Patibulaire
3
4 Moffans
Château
4
5 Saulnot
Château
5
6 Vellechevreux
Château
6
8 Granges-le-Bourg Fossé
7
9 Granges-le-Bourg Enceinte
8 10 Granges-le-Bourg Moulin
Equi.
Seign.
Oui
Oui
Oui
Saulnot
Oui
De Velle
Douteu
Oui
Oui
du Parc / de Saulant / Oui
de Quincampois
Oui
Oui
de la
Oui
Boulloye/Bouloye
Oui
Oui
Oui
de l'Estang /Jehan Mol Oui
/ Neuf
de la Sapoie/Sappoye Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Neuf (?)
Oui
Oui
Oui
Oui
Maillard
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Sandey/Saudel (?)
Oui
Oui
Oui
Oui
Saint-Sezaire
Oui
Oui
Oui
Oui
Guillaume Arlet
Oui
Oui
Jehan Boucard /
Bouccard
Mahuz / Mahoux /
Oui
Jean Virot
Oui
Oui
Douteu
Oui
Oui
Neuf
Douteu
Oui
du meix Mestenrey
Oui
Nonat/Novat
Oui
Douteu
Douteu
Oui
Oui
Oui
Oui
De Granges
Nom
Voirie
Artisanal
Judiciaire
Service
Service
Service
Artisanal
Service
Service
Service
Service
Religieux
Voirie
Voirie
Voirie
Service
Service
Défensif
Artisanal
Service
Service
Service
Service
Service
Service
Service
Service
Service
Service
Service
Défensif
Service
Service
Service
Service
Religieux
Artisanal
Service
Service
Service
Service
Service
Artisanal
Service
Service
Artisanal
Artisanal
Service
Défensif
Judiciaire
Défensif
Défensif
Défensif
Défensif
Défensif
Service
Type
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Localisé
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Localisé
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Localisé
Non localisé
Non localisé ???
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Localisé
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Localisé
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Localisé
Fouillé
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Localisé
Non localisé
Localisé
Localisé
Non localisé
Non localisé
Non localisé
12.1455 : Granges
est brulée
1465-1476 :
Guerre de
Bourgogne
1474
1474
1474
1474
1474
1474
1474
1474
1474
1474
1529-1530 :
incendies à
Medière et
Moffans
1531 : Peste sur toute la
seigneurie
1545 :
Peste à
Accolans
Statut
1423- 1457- 1460- 1468- 14731479Equipemen
1424 1459 1465 1469 1476 1478 1479 1480 1485 1491 1506 1507 1510 1511 1512 1514 1515 1516 1522 1528 1529 1530 1531 1532 1533 1534 1535 1537 1538 1539 1540 1541 1543 1545 1546 1547 1549 1550 1551 1552 1553 1554
t
Localisé
Localisé
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Non localisé
Localisé
Localisé
1474
Tableau 9 : Chronologie détaillée des équipements seigneuriaux (classement par numéro de fiche catalogue)
91
63 Secenans
64
68
88
90
91
92
95
96
101
102
108
116
117
118
119
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
Essouavre
Mignavillers
Gouhenans
Montenois
Senargent
Granges-le-Bourg
Vacheresse
Montenois
Secenans
Onans
Taillecourt
Moffans
Granges-le-Bourg
Montenois
???
Saulnot
Saulnot
Saulnot
Saulnot
Vellechevreux
Arcey
Moffans
Faymont
Courbenans
Montenois
Montenois
Mignavillers
Moffans
Médière
Onans
Bournois
Saulnot
Arcey
Arcey
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Malval
Moffans
Moffans
22
24
25
26
27
28
29
37
38
39
40
41
42
43
45
47
48
49
51
52
55
57
58
61
62
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Crevans
Vacheresse
Secenans
12
13
14
15
16
17
18
9
10
11
12
13
14
15
Pont
Scierie
Prison
Four
Moulin
Moulin
Scierie
Four
Moulin
Four
Four
Presbytère
Borne
Borne
Borne
Moulin
Moulin
Fossé
Saline
Four
Four
Four
Moulin
Moulin
Four
Four
Four
Moulin
Four
Four
Château
Four
Puits
Fontaine
Moulin
Chapelle
Tuilerie
Fontaine
Fontaine
Four
Four
Halle
Forge
Moulin
Four
Forge
Huilerie
Moulin
N° N°
Commune
Equipement
Cat Base
.
1
1 Granges-le-Bourg Château
2
2 Granges-le-Bourg Signe Patibulaire
3
4 Moffans
Château
4
5 Saulnot
Château
5
6 Vellechevreux
Château
6
8 Granges-le-Bourg Fossé
7
9 Granges-le-Bourg Enceinte
8 10 Granges-le-Bourg Moulin
du meix Mestenrey
Nonat/Novat
Neuf
Guillaume Arlet
Jehan Boucard /
Bouccard
Mahuz / Mahoux /
Jean Virot
Saint-Sezaire
Sandey/Saudel (?)
Maillard
Neuf (?)
de l'Estang /Jehan Mol
/ Neuf
de la Sapoie/Sappoye
de la
Boulloye/Bouloye
du Parc / de Saulant /
de Quincampois
Saulnot
De Velle
De Granges
Nom
1562 : Guerre
pour le Roi en
Bourgogne
1567 :
1569 -1570
Peste à
: Peste à
Montenois Montenois
+ Grêle
1575 : Peste à Arcey
1574 :
1576 :
Peste à
Peste à
Bournois + Onans
Danger à
Granges
1580 : Incendie
Moffans
1580-1581: Peste
Accolans
1584 :
Plusieurs
incendies
1586 :
Peste
Saulnot
1588 : Peste à
Saulnot + Guerre
et Peste à
Moffans
???
15911555 1556 1557 1558 1559 1561 1562 1563 1564 1565 1566 1567 1568 1569 1570 1571 1572 1573 1574 1575 1576 1577 1578 1579 1580 1581 1582 1583 1584 1585 1586 1587 1588 1589 1590 1592 1598 1599 1600 1601 1602 1604 1605 1606 1607 1608 1609 1610
92
64
68
88
90
91
92
95
96
101
102
108
116
117
118
119
63 Secenans
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
41
Essouavre
Mignavillers
Gouhenans
Montenois
Senargent
Granges-le-Bourg
Vacheresse
Montenois
Secenans
Onans
Taillecourt
Moffans
Granges-le-Bourg
Montenois
???
Saulnot
Saulnot
Saulnot
Saulnot
Vellechevreux
Arcey
Moffans
Faymont
Courbenans
Montenois
Montenois
Mignavillers
Moffans
Médière
Onans
Bournois
Saulnot
Arcey
Arcey
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Malval
Moffans
Moffans
22
24
25
26
27
28
29
37
38
39
40
41
42
43
45
47
48
49
51
52
55
57
58
61
62
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Crevans
Vacheresse
Secenans
12
13
14
15
16
17
18
9
10
11
12
13
14
15
Pont
Scierie
Prison
Four
Moulin
Moulin
Scierie
Four
Moulin
Four
Four
Presbytère
Borne
Borne
Borne
Moulin
Moulin
Fossé
Saline
Four
Four
Four
Moulin
Moulin
Four
Four
Four
Moulin
Four
Four
Château
Four
Puits
Fontaine
Moulin
Chapelle
Tuilerie
Fontaine
Fontaine
Four
Four
Halle
Forge
Moulin
Four
Forge
Huilerie
Moulin
N° N°
Commune
Equipement
Cat Base
.
1
1 Granges-le-Bourg Château
2
2 Granges-le-Bourg Signe Patibulaire
3
4 Moffans
Château
4
5 Saulnot
Château
5
6 Vellechevreux
Château
6
8 Granges-le-Bourg Fossé
7
9 Granges-le-Bourg Enceinte
8
10 Granges-le-Bourg Moulin
du meix Mestenrey
Nonat/Novat
Neuf
Guillaume Arlet
Jehan Boucard /
Bouccard
Mahuz / Mahoux /
Jean Virot
Saint-Sezaire
Sandey/Saudel (?)
Maillard
Neuf (?)
de l'Estang /Jehan Mol
/ Neuf
de la Sapoie/Sappoye
de la
Boulloye/Bouloye
du Parc / de Saulant /
de Quincampois
Saulnot
De Velle
De Granges
Nom
1634-1644 : Guerre de 10 ans
1644 : château de
Granges incendié
???
1673 : démolition
château Grangesle-Bourg, ordre du
gourverneur
Espagnol
???
16391611 1612 1613 1614 1615 1616 1617 1618 1619 1620 1621 1622 1623 1624 1625 1626 1627 1628 1629 1630 1631 1632 1633 1640 1641 1642 1643 1644 1645 1646 1647 1648 1649 1650 1651 1652 1653 1654 1655 1656 1657 1658 1659 1672 1682 1684 1689
B. Typologie des équipements : présentation du catalogue
Nous savons, à présent, que le catalogue se compose de 56 équipements seigneuriaux
recensés par le dépouillement des comptes dont il faut présenter chaque catégorie.
1. L’organisation de chaque présentation
Une présentation succincte et générale des édifices est proposée dans cette partie.
Principalement établie à partir des données présentées dans le catalogue, elle reprend les plus
importants jalons chronologiques (construction/destruction et principales évolutions) résumés par
le tableau ci-dessous [Tabl. 10], et les principales caractéristiques (fonctions/utilisations et
localisation au sein de la commune). La
N° N°
Commune
Equipement
Nom
1ere
Mention Destructions
Dernière
mention
unique /Autre prop.
mention
présentation
de
chaque
catégorie Cat. Fiche
1652
X
56 119 ???
Borne
1565
X
Granges-le-Bourg Borne
d’équipement s’achève par les connaissances 5455 117
1581
X
118 Montenois
Borne
1423-1424
1689
35
52 Granges-le-Bourg Chapelle
Saint-Sezaire
1423-1424
1689
1
1 Granges-le-Bourg Château
De Granges
1643-1646
sur l’état actuel des bâtiments et par leur
1507
X
3
4 Moffans
Château
1423-1424
1478
1659
30
45 Onans
Château
1584
1602
4
5 Saulnot
Château
Saulnot
localisation sur une carte reprenant,
1545
1549
5
6 Vellechevreux
Château
De Velle
1457
1689
7
9 Granges-le-Bourg Enceinte
1506
1682
Arcey
Fontaine
approximativement, les limites communales 3337 4957 Granges-le-Bourg
1541
1543
Fontaine
1545
X
38
58 Malval
Fontaine
Forge
1648-1672
avant les fusions. Quand cela est disponible, 13 16 Crevans
1562
1689
1689
1506
1648-1659
1689
10
13 Granges-le-Bourg Forge
quelques éléments iconographiques sont
1423-1424
1689
6
8 Granges-le-Bourg Fossé
1506
1682
17
24 Saulnot
Fossé
21
28 Arcey
Four
1474-1480
ajoutés et utilisent souvent des documents,
1423-1424
1659
1528-1545
1645
31
47 Bournois
Four
Sandey/Saudel (?)
1474-1479
1659
1423-1424
notamment cartographiques, présentés à
1645
1553
1672
24
38 Courbenans
Four
1423-1424
1474
1689
12
15 Granges-le-Bourg Four
postériori.
29
43 Médière
Four
1474
1529
1423-1424
1659
1645-1650
La chronologie détaillée est un
1656-1659
28
42 Moffans
Four
1474
1682
1423-1424
outil complémentaire à la présentation
1645-1647
1556
1563
1591-1592
39
61 Moffans
Four
Guillaume Arlet
Four
Jehan Boucard /
1569
1590-1592
1591-1592
chronologique générale. Classée par 40 62 Moffans
Bouccard
1672
1682
25
39 Montenois
Four
1672
1682
Montenois
Four
Maillard
catégorie d’équipement puis par commune, 4526 9040 Montenois
1633
1645-1646
1682
Four
1672
1682
49
96 Montenois
Four
du meix
1478
1478
1480
Four
elle permet un premier constat frappant 5119 10226 Onans
Saulnot
Four
1474
1423-1424
1659
1531
1468-1469
X
Four
[Tabl. 11]1. La donnée disponible sur chaque 5220 10827 Taillecourt
Vellechevreux
Four
1474
1423-1424
1682
1645-1649
9
12
Granges-le-Bourg
Halle
1474
aménagement seigneurial est profondément
1423-1424
1689
1643-1659
1689
1672
1689
inégale. De nombreux vides font face à 14 17 Vacheresse Huilerie
1507
1656
34
51 Arcey
Moulin
1485
1648-1659
1672
Moulin
des ensembles beaucoup plus compacts et 238 3710 Faymont
Granges-le-Bourg Moulin
du Parc / de
1474-1485
1423-1424
1689
Saulant / de
1565-1567
(?)
Quincampois
1639-1640
complets. Cela rend chaque édifice unique. Si 11 14 Granges-le-Bourg Moulin
de la
1474-1478
1689
1423-1424
Boulloye/Bouloye
1522
1639-1640
certains cas feront l’objet d’une présentation 47 92 Granges-le-Bourg Moulin
1689
1689
Neuf
1550
1645-1659
1659
27
41 Mignavillers
Moulin
Moulin
Neuf (?)
1474
plus poussée, il est avant tout question de 22 29 Moffans
1647-1651
1423-1424
1682
1654
1682
trouver des points communs et de cerner des 16 22 Saulnot
Moulin
de la
1423-1424
1474-1491
1682
Sapoie/Sappoye
tendances générales pour chaque catégorie 15 18 Secenans Moulin
de l'Estang /Jehan
1474-1556
1423-1424
1689
Mol / Neuf
1645
41
63 Secenans
Moulin
Mahuz / Mahoux
1581
1647-1659
1659
d’équipement.
/ Jean Virot
Tableau 10 : Tableau récapitulatif de la chronologie des
équipements (classement par catégorie d’équipement puis
par commune)
50
46
42
53
44
32
18
43
48
2
36
101
91
64
116
88
48
25
68
Secenans
Senargent
Essouavre
Moffans
Gouhenans
Saulnot
Saulnot
Mignavillers
Moulin
Moulin
Pont
Presbytère
Prison
Puits
Saline
Scierie
95 Vacheresse
Scierie
2 Granges-le-Bourg Signe Patibulaire
55 Granges-le-Bourg Tuilerie
Nonat/Novat
1478
1651
1586
1423-1424
1607
1506
1457-1459
1512
1672
1547
1537
1479
1651
1479
1657
X
1682
X
1590-1659
1612-1615
1648-1659
1598-1604
1604
1684
1659
1689
1615
1633
1 Se reporter également : Tome II, Annexe 9, p.77-79
93
94
63 Secenans
41
50 101 Secenans
46 91 Senargent
42 64 Essouavre
53 116 Moffans
44 88 Gouhenans
32 48 Saulnot
18 25 Saulnot
43 68 Mignavillers
48 95 Vacheresse
2
2 Granges-le-Bourg
36 55 Granges-le-Bourg
Moulin
Moulin
Pont
Presbytère
Prison
Puits
Saline
Scierie
Scierie
Signe Patibulaire
Tuilerie
Moulin
Moulin
Moulin
Moulin
Moulin
Moulin
Moulin
14
92
41
29
22
18
11
47
27
22
16
15
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Mignavillers
Moffans
Saulnot
Secenans
Four
Four
Four
Four
Four
Four
Four
Four
Halle
Huilerie
Moulin
Moulin
Moulin
Equipement
25 39 Montenois
26 40 Montenois
45 90 Montenois
49 96 Montenois
51 102 Onans
19 26 Saulnot
52 108 Taillecourt
20 27 Vellechevreux
9 12 Granges-le-Bourg
14 17 Vacheresse
34 51 Arcey
23 37 Faymont
8 10 Granges-le-Bourg
Commune
Borne
Borne
Borne
Chapelle
Château
Château
Château
Château
Château
Enceinte
Fontaine
Fontaine
Fontaine
Forge
Forge
Fossé
Fossé
Four
Four
Four
Four
Four
Four
Four
Four
N°
Fich
e
119
117
118
52
1
4
45
5
6
9
49
57
58
16
13
8
24
28
47
38
15
43
42
61
62
???
Granges-le-Bourg
Montenois
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Moffans
Onans
Saulnot
Vellechevreux
Granges-le-Bourg
Arcey
Granges-le-Bourg
Malval
Crevans
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Saulnot
Arcey
Bournois
Courbenans
Granges-le-Bourg
Médière
Moffans
Moffans
Moffans
N°
Cat
.
56
54
55
35
1
3
30
4
5
7
33
37
38
13
10
6
17
21
31
24
12
29
28
39
40
Neuf (?)
de la Sapoie/Sappoye
de l'Estang /Jehan Mol
/ Neuf
Mahuz / Mahoux /
Jean Virot
Nonat/Novat
du Parc / de Saulant /
de Quincampois
de la
Neuf
du meix Mestenrey
Maillard
Guillaume Arlet
Jehan Boucard /
Bouccard
Sandey/Saudel (?)
Saulnot
De Velle
Saint-Sezaire
De Granges
Nom
???
12.1455 : Granges
est brulée
1465-1476 :
Guerre de
Bourgogne
1474
1474
1474
1474
1474
1474
1474
1474
1474
1474
1474
1529-1530 :
incendies à
Medière et
Moffans
1531 : Peste sur toute la
seigneurie
1545 :
Peste à
Accolans
1423- 1457- 1460- 1468- 147314791424 1459 1465 1469 1476 1478 1479 1480 1485 1491 1506 1507 1510 1511 1512 1514 1515 1516 1522 1528 1529 1530 1531 1532 1533 1534 1535 1537 1538 1539 1540 1541 1543 1545 1546 1547 1549 1550 1551 1552 1553 1554 1555 1556 1557 1558 1559
Tableau 11 : Chronologie détaillée des équipements seigneuriaux (classement par catégorie d’équipement puis par commune)
95
63 Secenans
41
50 101 Secenans
46 91 Senargent
42 64 Essouavre
53 116 Moffans
44 88 Gouhenans
32 48 Saulnot
18 25 Saulnot
43 68 Mignavillers
48 95 Vacheresse
2
2 Granges-le-Bourg
36 55 Granges-le-Bourg
Moulin
Moulin
Pont
Presbytère
Prison
Puits
Saline
Scierie
Scierie
Signe Patibulaire
Tuilerie
Moulin
Moulin
Moulin
Moulin
Moulin
Moulin
Moulin
14
92
41
29
22
18
11
47
27
22
16
15
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Mignavillers
Moffans
Saulnot
Secenans
Four
Four
Four
Four
Four
Four
Four
Four
Halle
Huilerie
Moulin
Moulin
Moulin
Equipement
25 39 Montenois
26 40 Montenois
45 90 Montenois
49 96 Montenois
51 102 Onans
19 26 Saulnot
52 108 Taillecourt
20 27 Vellechevreux
9 12 Granges-le-Bourg
14 17 Vacheresse
34 51 Arcey
23 37 Faymont
8 10 Granges-le-Bourg
Commune
Borne
Borne
Borne
Chapelle
Château
Château
Château
Château
Château
Enceinte
Fontaine
Fontaine
Fontaine
Forge
Forge
Fossé
Fossé
Four
Four
Four
Four
Four
Four
Four
Four
N°
Fich
e
119
117
118
52
1
4
45
5
6
9
49
57
58
16
13
8
24
28
47
38
15
43
42
61
62
???
Granges-le-Bourg
Montenois
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Moffans
Onans
Saulnot
Vellechevreux
Granges-le-Bourg
Arcey
Granges-le-Bourg
Malval
Crevans
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Saulnot
Arcey
Bournois
Courbenans
Granges-le-Bourg
Médière
Moffans
Moffans
Moffans
N°
Cat
.
56
54
55
35
1
3
30
4
5
7
33
37
38
13
10
6
17
21
31
24
12
29
28
39
40
Neuf (?)
de la Sapoie/Sappoye
de l'Estang /Jehan Mol
/ Neuf
Mahuz / Mahoux /
Jean Virot
Nonat/Novat
du Parc / de Saulant /
de Quincampois
de la
Neuf
du meix Mestenrey
Maillard
Guillaume Arlet
Jehan Boucard /
Bouccard
Sandey/Saudel (?)
Saulnot
De Velle
Saint-Sezaire
De Granges
Nom
1562 : Guerre
pour le Roi en
Bourgogne
1567 :
1569 -1570
Peste à
: Peste à
Montenois Montenois
+ Grêle
1575 : Peste à Arcey
1576 :
1574 :
Peste à
Peste à
Bournois + Onans
Danger à
Granges
1580 : Incendie
Moffans
1580-1581: Peste
Accolans
1584 :
Plusieurs
incendies
1586 :
Peste
Saulnot
1588 : Peste à
Saulnot + Guerre
et Peste à
Moffans
???
15911561 1562 1563 1564 1565 1566 1567 1568 1569 1570 1571 1572 1573 1574 1575 1576 1577 1578 1579 1580 1581 1582 1583 1584 1585 1586 1587 1588 1589 1590 1592 1598 1599 1600 1601 1602 1604 1605 1606 1607 1608 1609 1610 1611 1612 1613 1614 1615
96
63 Secenans
41
50 101 Secenans
46 91 Senargent
42 64 Essouavre
53 116 Moffans
44 88 Gouhenans
32 48 Saulnot
18 25 Saulnot
43 68 Mignavillers
48 95 Vacheresse
2
2 Granges-le-Bourg
36 55 Granges-le-Bourg
Moulin
Moulin
Pont
Presbytère
Prison
Puits
Saline
Scierie
Scierie
Signe Patibulaire
Tuilerie
Moulin
Moulin
Moulin
Moulin
Moulin
Moulin
Moulin
14
92
41
29
22
18
11
47
27
22
16
15
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Mignavillers
Moffans
Saulnot
Secenans
Four
Four
Four
Four
Four
Four
Four
Four
Halle
Huilerie
Moulin
Moulin
Moulin
Equipement
25 39 Montenois
26 40 Montenois
45 90 Montenois
49 96 Montenois
51 102 Onans
19 26 Saulnot
52 108 Taillecourt
20 27 Vellechevreux
9 12 Granges-le-Bourg
14 17 Vacheresse
34 51 Arcey
23 37 Faymont
8 10 Granges-le-Bourg
Commune
Borne
Borne
Borne
Chapelle
Château
Château
Château
Château
Château
Enceinte
Fontaine
Fontaine
Fontaine
Forge
Forge
Fossé
Fossé
Four
Four
Four
Four
Four
Four
Four
Four
N°
Fich
e
119
117
118
52
1
4
45
5
6
9
49
57
58
16
13
8
24
28
47
38
15
43
42
61
62
???
Granges-le-Bourg
Montenois
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Moffans
Onans
Saulnot
Vellechevreux
Granges-le-Bourg
Arcey
Granges-le-Bourg
Malval
Crevans
Granges-le-Bourg
Granges-le-Bourg
Saulnot
Arcey
Bournois
Courbenans
Granges-le-Bourg
Médière
Moffans
Moffans
Moffans
N°
Cat
.
56
54
55
35
1
3
30
4
5
7
33
37
38
13
10
6
17
21
31
24
12
29
28
39
40
Neuf (?)
de la Sapoie/Sappoye
de l'Estang /Jehan Mol
/ Neuf
Mahuz / Mahoux /
Jean Virot
Nonat/Novat
du Parc / de Saulant /
de Quincampois
de la
Neuf
du meix Mestenrey
Maillard
Guillaume Arlet
Jehan Boucard /
Bouccard
Sandey/Saudel (?)
Saulnot
De Velle
Saint-Sezaire
De Granges
Nom
1634-1644 : Guerre de 10 ans
1644 : château de
Granges incendié
???
1673 : démolition
château Grangesle-Bourg, ordre du
gourverneur
Espagnol
???
16391616 1617 1618 1619 1620 1621 1622 1623 1624 1625 1626 1627 1628 1629 1630 1631 1632 1633 1640 1641 1642 1643 1644 1645 1646 1647 1648 1649 1650 1651 1652 1653 1654 1655 1656 1657 1658 1659 1672 1682 1684 1689
2. Présentation des catégories d’équipements
Les bornes sont au nombre de trois (f. n°54, 55 et 56). Connues tardivement, entre 1565 et
1652, et de manière ponctuelle avec une seule mention pour chaque série de bornes, la commune
d’implantation de ces éléments est connue pour deux d’entre elles.
En 1565, les officiers de Granges font « plussieurs esbonnemens1 […] tant du costel de la vigne
de notredit sieur que contre les bourgeois dudit Granges au long du communal tirant a Mallevaulx
et le champt de Laige Jourdain et y avoir mis dix sept bornes »2. En 1581, plusieurs personnes sont
envoyées « en la Vareinne dez Montenoys pour visiter les bones [bornes] signistrement mis par
aulcungs dudit lieu pour la separation de leur bois et de ladite vareinne »3. Enfin, en 1652, suite
au partage de la seigneurie Grammont-Vellechevreux, sont mentionnés des hommes « ayant servi
audit partage a planté les bosnes [bornes] aux heritages deppendans de ladite seigneurie »4. Ainsi,
la série de bornes posée en 1565 (n°54) se situe entre Granges-le-Bourg et Malval, et celle vérifiée en
1581 (n°55) se trouve au niveau du bois de Montenois du côté de la Varenne. En revanche, les bornes
posées pour la délimitation de la seigneurie de Grandmont-Vellechevreux (n°56) ne sont associées
à aucune localisation précise
[Fig.31].
Ces extraits font
ressortir plusieurs situations
distinctes qui nécessitent la
pose de bornes. Dans le
premier cas, il est question
de planter une série pour
délimiter un espace précis.
N
NO
Le second cas fait suite à
OG
une situation litigieuse
puisque des habitants de la
localité voisine sont accusés
d’avoir implanté certaines
bornes incorrectement. Il
peut s’agir d’une erreur
involontaire ou bien d’un
acte de vandalisme délibéré
qui pouvait être sévèrement
S
UB
BORNE
réprimé. Ainsi, Fernand Légende
DO
Densité des équipements par commune
1 équipement
Limites départements
Danger
explique
que
2 équipements
Hydrographie
3 équipements
Limites communales
4 équipements
avant fusion
« partout le déplacement ou
Equipement non représenté : 1
l’enlèvement des bornes Figure 31 : Localisation des «bornes» selon les limites communales avant fusion.
StGermain
Dambenoîtlès-Col.
Adelans
Bithaineet-le-Val
Froideterre
Bouhanslès-L.
Amblans
LaNeuvellelès-L.
Malbouhans
LURE
Palante
MagnyVernois
EvetteSalbert
Clairegoutte
Andornay
Froteylès-L.
Vy-lès-L.
Mollans
MagnyDanigon
Roye
Velotte
Genevreuille
Lyoffans
Montjustinet-Vel.
LesAynans
Gouhenans
LaVergenne
Vacher.
Lomont
Frahier-etCh.
Valdoie
Offemont
Cravanche
BELFORT
Châlonvillars
Chenebier
Belverne
t
onto
Moffans
Lom
Arpenans
Echavanne
Eloie
Etobon
FrédéricMagny- F.
J.
Vouhenans
Le-Valde
Gouh.
Chaux
Serma
magny
Errevet
CHAMPAGNEY
La-Côte
Lachapelle/
Chaux
Plancher-B.
Ronchamp
Courmont
Chagey
Luze
Faymont
Mandrevillars Buc
Echenans/
Mt-Vaudois
Essert
Danjoutin
Bavilliers
Urcerey
Ardelnans
Botans
Sévenans
CoutheDorans
Champey
nans
tMalval
S
s
LongeCoiserge MignaAilleGeo
velle
vaux
villers GRANGESBrevilliers
Bermont
.
HERICOURT
Essou.
vans
fon
Villafans
LEGr.oite
Verlans
OppeEtr
TréveBorey
BOURG
Saulnot
Stnans
Trémoins
Senargent
LeChatenoisnans
Tavey
Sulpice
ns laa
Vernoy
les-Forges
af
Chavanne
n
g
Moimay
i
VyansVille
Beveuge
DamM
Laire
VILLERAibre
le-V.
VillersBethonNom- benois
Sece- Crevans
SEXEL
VillersMarast
surGdcourt
may
Gon- Saulnot
St- Vellechevreux nans
Semond.
la-V.
Charmont
La
Chap.
s
Bron
Raynans
villars
Villar- Ferjeux
Désand.
na
gnard
be
Vxgent
Esprels
ur Gémonval
Autrey
Echen.
!Charmont
Co
Georfans
Issans
le-Vay
AllonSt-JulienMONTSoch.
Mélecey
Marvelise
LesArcey
dans
Pont/
lès-M.
BELIARD
Etupes
Magny
l'Ognon
SteExinc.
Dung
CourGramSuz.
chaton
PrésenteCourc.mont
Fallon
SteTaillec.
villers
lès-M.
Marie
Onans
BonArbouens
Bart
Cubrial
Montenois
nal
AbbeBavans
Bretigney
nans
Audincourt
Accolans
Cubry
Faimbe
Geney
Bournois
Voujeaucourt
CuseValenDampierre/
Beutal
Lougres
et-Adr.
Etratigney
D.
Berche
Nans
ROUGEMONT
ppe
SelonMancecourt
Uzelle
Médière
Etouvans
nans
LongevelleGondenansAppesur-D.
les-M.
LaColombiernans
Soye
BondeMathay
Prétière
Font.
Gouhelans
Mandeure
L'ISLEval
FontenelleSURBlussanThulay
M.
GondenansRomain
LEgeaux
St-MauriceM.
HuanneDOUBS
Ecot
Col.
VillarsMont.
Rochesous-Ecot
MésanBourguiRang
PompierreBlussans
Fontaineles-Bl.
dans
gnon
Viéthorey
sur-D.
lès-Cl.
Sourans
Ecurcey
Trouvans
SantSt-GeorgesRillans
p
oche
am
ch
GouxMau
Armont
VergBlamont
Autechauxlès-Dambelin
L'Hôpitalranne
PONTRoide
Lanthenans
CLERVAL
St-Lief.
Verne
DE-ROIDE
Rémondans
Voillans
HyémonPierrefontainedans
Neuchât.
Branne
Anteuil
Villarles-Bl.
U.
Vaivre
Auteles-Bl.
ChauxHyèvreLuxiol
Mambelin
Villars/
chaux
lès-Cl.
Par.
Damp.
Montéchéroux
RocheChampsol
Noirelès-Cl.
HyèvreFeule
fontaine
Mag.
VytVellerotSoleCroseyBAUMElès-Bel.
lès-B.
Valonne
mont
Dample-Gd
LES-DAMES
Croseyjoux
le-Pt
VillersLomont/
Orve
VernoisSt-Martin
Bief
Rahon
Crête
Les-Terreslès-B.
Péseux
Chazot
Belvoir
de-Chaux
PontRosièresCusance
Velleles-M.
sur-B.
Guillonvans
SanceyRandeles-B.
FroideMontiServin
le-Lg
villers
Valovaux
vernage
Adamreille
Provenlès-Pass.
chère
SanceyLanans
Lale-Gd
St-Juan
VaucluGrange
OrgeansVaudrisotte
Blanchef.
villers
Ouvans
Surmont
CourPassavant
St-Maurice
Belleherbe
Athesans
Corc
elle
s
Oricourt
Banvillars
Aïssey
1 Action de planter des bornes
2 AD Haute-Saône, E151, 1565 f°74v
3 AD Haute-Saône, E154, 1581 f°65v
4 AD Haute-Saône, E166, 1652 f°59v
Orsans
Couretetainet-Salans
Landresse
Laviron
Vaucluse
BattenansVarin
Mtde-Vougney
97
était sévèrement puni. On considérait ce fait comme un vol et on le punissait, comme tel, de peines
corporelles ou d’amendes »1. Cependant, dans notre cas, aucun procès et aucune condamnation ne
semble avoir suivi cet acte malencontreux. Enfin, le dernier cas dans les comptes de Granges
présente la modification d’une limite suite à un héritage.
Ces éléments du paysage ne sont pas représentés sur la cartographie ancienne mais pour les
deux séries géographiquement référencées, la prospection pourrait peut-être permettre d’en
retrouver les emplacements exacts. La SHAARL2 propose deux articles traitant spécifiquement ce
sujet dans la région. Grâce aux prospections pédestres, nous
savons qu’elles sont principalement conservées en milieu
forestier, du fait du nombre restreint d’aménagements effectués
dans les espaces boisés. Cependant, des découvertes similaires
sont recensées au milieu des prés ou des villages et démontrent
que la forêt n’est pas le lieu d’implantation exclusif des bornes3.
Les membres de la SHAARL, à titre d’exemple, se sont basés sur
les indications d’une reconnaissance des limites de la Principauté
de Lure de 1572 pour retrouver une borne matérialisant la
frontière entre le territoire de Lure et celui de la seigneurie de
Granges : « […] une grosse bosne de pierre élevée, étant auFigure 32 : Borne, limite Moffansdessus de l’étang du Révérand Prince de Lure, laquelle bosne est Vouhenans (Face Vouhenans)
armoiée des armes de la crosse du côté dudit Vounans, et devers Cliché : Hennequin Jean
Sources : Hennequin Jean, « Des
le finage dudit Moffans des armes du seigneur de Grange […] »4. nouvelles sur les anciennes bornes »,
p.163
Sur cette borne du XVIe siècle est donc gravée, sur l’une des
faces, la crosse, probablement associée à l’Abbaye de Lure, et,
sur l’autre face, deux bars adossés, symbole des comtes de
Montbéliard du duché de Wurtemberg5 [Fig. 29 et 30].
Cette dernière borne est un exemple exceptionnel puisque
son attestation et sa localisation précise dans les archives a
permis de la redécouvrir archéologiquement sur le terrain. Elle
permet également de constater que la comptabilité n’est pas
le type documentaire privilégié dans la connaissance de ces
éléments. Les trois exemples présentés sont des cas tout à fait
exceptionnels et le nombre de ces aménagements devaient être
bien plus conséquent.
Figure 33 : Borne, limite MoffansVouhenans (Face Moffans)
Cliché : Hennequin Jean
Sources : Hennequin Jean, « Des
nouvelles sur les anciennes bornes »,
p.163
1 Danger, Le bornage, p.36 et repris dans Hennequin, « Des nouvelles sur les anciennes bornes », p.133
2 Société d’Histoire et d’Archéologie de l’Arrondissement de Lure
3 Hennequin, « Des nouvelles sur les anciennes bornes », p.132
4 AD Haute-Saône, H583 repris dans Hennequin, « Des nouvelles sur les anciennes bornes », p.163
5 Hennequin, « Des nouvelles sur les anciennes bornes », p.175. L’identification des deux poissons adossés est une
tâche complexe car ce symbole est utilisé par de nombreuses familles.
98
La chapelle Saint-Césaire ou Césarée (Saint-Sézaire dans les comptes) est l’unique chapelle
seigneuriale du territoire de Granges (n°35) [Fig. 34]. Construite avant 1385 par un comte Etienne1,
elle est mentionnée dès 1423-1424 pour des réparations et dite «appartenant à Son Altesse
Sérénissime» en 1601. Cette chapelle occupe une fonction évidemment cultuelle et l’édifice est
probablement destiné aux habitants du bourg.
Elle est mentionnée presque sans interruption dans la comptabilité et est uniquement
absente des documents entre 1639 et 1647, ainsi qu’en 1672. Les archives financières restent, à
l’heure actuelle, l’unique indice pour connaître les évolutions architecturales subies entre le XVe
et la fin du XVIIe siècle. Voutée, la chapelle se compose d’au moins trois verrières et son intérieur
est décoré par de nombreuses étoffes. Aussi, les différents travaux mentionnés dans les comptes
laissent supposer que peu d’indices auraient pu subsister des premiers états de la chapelle. En effet,
l’effondrement du clocher en 1468-1469 nécessite sa reconstruction complète et la refondation de
la chapelle en 1533 a profondément modifié les éléments anciens de la structure entre le dernier
tiers du XVe et le premier tiers du XVIe siècle.
Les mentions comptables permettent également de déduire l’emplacement exacte de la
chapelle dans le bourg de Granges. Située sur une place et accolée aux halles, cette localisation
est confirmée par un plan
ancien conservé aux AD70,
qui ne comporte aucune
date précise mais semble
avoir été effectué au cours
du XVIIIe siècle [Fig 39]2.
Un inventaire du patrimoine
de Granges, signale que
cette chapelle correspond
N
aujourd’hui au bâtiment de
NO
OG
la poste3.
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Clairegoutte
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Légende
Figure 34 : Localisation de la «chapelle» selon les limites communales
avant fusion.
C
Densité des équipements par commune
1 Bouvard, «Les bourgs castraux...», p.23
2 AD HS, E177
3 Document acquis par voie extraordinaire, aucune référence à proposer.
Aïssey
Orsans
Couretetainet-Salans
Landresse
Laviron
Vaucluse
BattenansVarin
Mtde-Vougney
99
Cinq châteaux sont recensés dans la seigneurie (n° 1, 3, 4, 5, 30) et sont tous connus à
travers les dépenses qu’engendrent leur entretien, excepté pour le cas d’Onans.
Le château de Granges-le-Bourg (n°1) regroupe indéniablement le plus grand nombre
de mentions et il serait nécessaire de produire une monographie pour traiter le cas de manière
exhaustive. Il est le château principal et le mieux connu de la seigneurie. Probablement construit
aux environs du XIIe siècle, il est représenté par une grosse tour au nord-est du bourg sur la
Landtafel vom Mömpelgard d’Heinrich Schickhardt. Il est incendié, d’après les comptes, une
première fois à la fin de la guerre de Dix Ans en 1643-1644 et de nouveau en état de 1647 à
1659 (dernière mention comptable), avant d’être définitivement détruit par ordre du gouverneur
espagnol en 1673.
La comptabilité, par les nombreux travaux nécessaires à l’entretien de cet édifice, permet
de connaître plus précisément les éléments qui le composent : citerne, écuries, chambres, cave,
pigeonnier, prisons, etc... L’édifice n’ayant fait l’objet d’aucune fouille ou d’aucun relevé
archéologique, ces indications sont précieuses pour en connaître et en comprendre l’organisation.
En effet, le plan ancien des AD 70 [Fig. 39] permet de mieux cerner les contours de l’édifice mais
le château étant déjà «en ruine» lors du levé, son organisation précise n’est pas identifiable. De fait,
la comptabilité présente un édifice complexe aux fonctions multiples.
La défense prédomine en raison d’une architecture imposante composée d’une muraille,
de plusieurs tours ou encore d’une porte fortifiée, mais également par l’entretien d’une garnison
permanente et d’une artillerie conséquente. Le château est également un lieu d’habitation comme le
démontre les nombreuses pièces de vie (chambres, cuisines, salle du poêle...) agrémentées d’éléments
de confort et de décorations (mobilier en bois, coffres...). La troisième fonction importante de l’édifice
est celle du stockage. Avec ses
greniers multiples, le château
abrite la réserve en matériaux
de construction (tuiles, gy,
salpêtre...) mais également en
denrées alimentaires (céréales,
vin...), non alimentaires (cire
pour les chandelles, toiles...),
et en outils (marteau, clous...).
Enfin, le château est également
un centre administratif et
judiciaire. C’est le lieu ou se
tiennent les grandes réunions,
les assises et les procès, et où
sont emprisonnés les accusés.
Depuis 1879, l’état
n’a pas beaucoup changé.
Aujourd’hui, le château est Figure 35 : Plan cadastral de Granges-le-Bourg avec son château (cadre rouge)
Source : Cadastre napoléonien, Granges-le-Bourg, Section A5
en ruine. Seul un pan de mur
100
demeure encore dressé (Fig. 36 à 38) et une tour a été très récemment restaurée sur l’initiative de
la mairie (2015). Ces vestiges confirment son implantation dans le bourg de Granges, en hauteur
et sur un éperon, proposée par plusieurs plans anciens et par le plan cadastral [Fig.35].
Figure 36 : Dessin des ruines du château de Granges-le-Bourg en 1879
Source : Manuscrit 186 (Armorial), Bibliothèque de Montbéliard
Figure 37 : Carte postale du XXe siècle (?) représentant les vestiges du château de
Granges-le-Bourg
Source : Patrimoine numérisé des AD70
Figure 38 : Photographie des vestiges actuels du château de Granges-le-Bourg (2012)
Source : Photographie personnelle
101
102
Figure 39 : Extrait du «Plan des château, vergers, champs et vigne le joignant». Si aucune date précise n’est connue pour ce plan, l’archiviste propose un levé du XVIIIe siècle. La légende précisant
que la château est «en ruine», donc après 1673, corrobore cette proposition.
Source : AD HS, E177. Ce carton semble contenir le plan de tout le territoire de Granges-le-Bourg
Les quatre autres châteaux sont moins bien connus et renseignés par la comptabilité. Il s’agit
de châteaux secondaires. Si par leur apparition très ponctuelle dans les comptes il est difficile de
prouver qu’il s’agisse bien d’équipements seigneuriaux, ils ont été conservés dans le corpus car
leur entretien semble à la charge du seigneur de Granges et les frais sont pris sur la recette de la
seigneurie.
La réfection des murs du château de Moffans (n°3) permet d’attester la subsistance en 1507
de cet édifice connu depuis 1310 par Salch1. En 1616, la représentation de l’édifice par Heinrich
Schickhardt sur une colline surplombant le village de Moffans utilise l’iconographie du château
«en ruine»2 [Fig.40]. Cette ruine se retrouve chez Cassini au XVIIIe siècle. Aujourd’hui la parcelle
cadastrale dite «du château» est recouverte de forêt [Fig.41].
Figure 40 : Représentation de Moffans et de son château par
Heinrich Schickhardt (1616)
Source : Heinrich Schickhardt, Landtafel von Mömpelgard,
Société d’Emulation de Montbéliard, 1616
DAO : Thierry Schlee
Echelle :
1/56 000
Figure 41 : Parcelle dite «Le Château», commune de
Moffans
Source : Cadastre Napoléonien, commune de Moffans,
Section A3
Le château de Saulnot (n°4) est mentionné en 1584 comme un édifice qui tombe en ruine, dont
les murs s’effondrent. Toutefois, le receveur de Granges finance une réparation de la toiture en
1599. En 1616, l’édifice semble en ruine totale, voir rasé, et H.Schickhardt en fait une très simple
représentation à travers un bâtiment gris, sans toiture, sur une colline [Fig.42]. Aujourd’hui, s’il
demeure une «rue du château» dans le village, la localisation exacte de l’édifice semble perdue.
Figure 42 : Représentation de Saulnot et, probablement, de son château au nord par Heinrich Schickhardt (1616)
Source : H. Schickhardt, Landtafel von Mömpelgard, SEM, 1616
DAO : Thierry Schlee
Echelle : 1/56 000
1 Salch, Dictionnaire des châteaux..., p.761
2 D’après André Bouvard, «Les représentations de châteaux...», p.136, un quadrilatère avec des tours d’angle
représente un château en ruine.
103
Le château de Vellechevreux (n°5), appelé
également dans la comptabilité le château de
Velle, est connu en 1545 et 1549 dans la finance
de Granges pour sa production et son centre de
stockage de gypse, roche essentielle dans la
production de plâtre, dont une mine se situerait
à proximité.
L’édifice est attesté à partir de 1335 et
détruit en 16681. En 1616, tout comme pour
Moffans, le château semble en état de ruine Figure 43 : Représentation de Vellechevreux et de son château
au nord par Heinrich Schickhardt (1616)
sur la carte d’H.Schickhardt [Fig.43]. Il n’en Source : H. Schickhardt, Landtafel von Mömpelgard, SEM,
reste aujourd’hui aucun vestige, mais l’Atlas 1616
DAO : Thierry Schlee
Cantonal de la Haute-Saône fait mention d’un Echelle : 1/56 000
château au nord-ouest de la
localité [Fig.44].
De tous les châteaux,
le cas de celui de Velle est
le plus problématique. En
effet, dans les archives, la
comptabilité de la seigneurie
de Vellechevreux2 est séparée
de celle, contemporaine, de
Granges. Il s’agirait donc de
deux entités administratives
Figure 44 : Représentation de Vellechevreux et de la mention de son château au
différentes.
Pourtant,
le nord-ouest
château engendre des frais Source : Hippollyte Dieu, Atlas cantonal de la Haute Saône (1858)
mentionnés dans les comptes de la seigneurie de Granges. Le cas étant complexe, il est donc
préférable de conserver cet édifice dans notre corpus à ce stade.
Le château d’Onans (n°30), ou plutôt la «demeneure» dont la définition se rapproche davantage
d’une maison forte que d’un château fort, est mentionné dès 1423, mais il ne s’agit probablement
pas de la date de sa construction. Les mentions manquent pour la période de 1639 à 1644. Chaque
année, une rente est payée pour son occupation, attestée jusqu’en 1659 (dernière mention).
Habitation conséquente utilisée par un groupe de personnes, il est possible que le domaine soit
composé d’un four et d’un moulin comme le suppose la mention de 1478. Cette bâtisse semble
être un cas tout à fait particulier mais pour lequel les informations comptables ne suffisent pas à en
cerner les caractéristiques. Le cadastre mentionne une parcelle «derrière le château» mais l’édifice
aurait totalement disparu.
1 Salch, Dictionnaire des châteaux..., p.1205
Beausejour, “Vue d’ensemble sur les anciens châteaux de la Franche-Comté”, in Académie des sciences, Belles Lettres
et Arts de Besançon, 1910, p.47
2 AD70, E145 (1513-1660)
104
La carte des limites communales avant fusion présente un château central à Granges-leBourg et une «ceinture» formée par les autres édifices avec Moffans au nord, Saulnot à l’est,
Onans au sud et Vellechevreux à l’ouest.
StGermain
Dambenoîtlès-Col.
Adelans
Bithaineet-le-Val
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Figure 45 : Localisation
des «châteaux» selon les limitesGrange
communales
avant
Blanchef. fusion.
villers
Ouvans
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Passavant
Aïssey
Orsans
Belleherbe
Couretetainet-Salans
Landresse
Laviron
CourSt-Maurice
Vaucluse
BattenansVarin
Mtde-Vougney
105
L’enceinte de Granges-le-Bourg
(n°7) est l’unique édifice de ce type
mentionné dans la comptabilité de la
seigneurie de Granges. Attestée à partir du
compte de 1457-1459 pour des rénovations
au niveau des charpentes des tours, cet
aménagement est probablement construit
bien antérieurement à cette date. Elle est
mentionnée jusqu’en 1689 mais observe
quelques lacunes, notamment entre 1639 et
1647, en 1672 et en 1684.
Élément défensif en pierre, l’enceinte
se compose de 5 tours couvertes de lauzes et
de plusieurs portes. Elle fait l’objet de très
nombreuses rénovations et réaménagements
tout au long de la période. Les mentions Figure 46 : Plan cadastral de Granges-le-Bourg avec les indices
d’une enceinte (en rouge)
démontrent qu’elle est en étroite relation Source : Cadastre napoléonien, Granges-le-Bourg, Section A5
avec un système fossoyé
(n°6).
Attestée en état
par les mentions jusqu’en
1689, l’analyse du cadastre
napoléonien [Fig.46] laisse
encore voir une portion
constituée de deux tours
et, possiblement, d’une
porte au début du XIXe
N
NO
OG
siècle. L’une de ces deux
tours est d’ailleurs encore
visible aujourd’hui, dans
le jardin d’un particulier. Il
semble que c’est justement
cet espace qui, en 2002,
fait l’objet d’un diagnostic
archéologique et révèle des
vestiges de fortification
S
du Bas Moyen Âge et de Légende
UB
ENCEINTE
DO
Densité des équipements par commune
1
1 équipement
Limites départements
l’époque Moderne .
2 équipements
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elle
s
Oricourt
Banvillars
Figure 47 : Localisation de l’«enceinte»
selon les limites communales avant
fusion.
1 Simonin, Granges-le-Bourg (70) : rue du Pavé, 2002
Aïssey
Orsans
Couretetainet-Salans
Landresse
Laviron
Vaucluse
BattenansVarin
Mtde-Vougney
106
Les comptes renseignent également sur l’existence de trois fontaines (n°33, 37 et 38)
situées respectivement à Arcey, à Granges-le-Bourg et à Malval.
La fontaine d’Arcey (n°33) est mentionnée à partir de 1506, et jusqu’en 1682, à travers
l’acensement d’un petit pré situé à proximité. Les mentions manquent entre 1639 et 1647.
Les deux autres fontaines sont connues de manière beaucoup plus ponctuelle pour les frais
d’entretien qu’elles engendrent. Celle de Granges-le-Bourg (n°37) semble être construite en 1541
et l’oeuvre est visitée par les officiers de Montbéliard en 1543, tandis que celle de Malval (n°38)
est mentionnée pour quatre jours d’entretien effectués en 1545.
Seules les mentions portant sur la fontaine de Granges-le-Bourg (n°37) sont suffisamment
précises pour savoir qu’elle se situait «devant l’aule [la halle] dudit Granges» mais aucune carte ni
plan n’a permis de confirmer cette information.
StGermain
Dambenoîtlès-Col.
Adelans
Bithaineet-le-Val
Froideterre
Bouhanslès-L.
Amblans
LaNeuvellelès-L.
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S
UB
DO
F
Densité des équipements par commune
Figure 48 : Localisation des «fontaines» selon les limites communales avant fusion.
107
Le receveur de Granges fait également mention de deux forges, l’une à Granges-le-Bourg
(n°10), l’autre à Crevans (n°13). Toutes deux sont connues à travers la portion territoriale, le chasel
ou le communal, sur laquelle est construit l’édifice et qui nécessite un paiement annuel au seigneur.
Les mentions permettent de déduire que la forge de Granges-le-Bourg (n°10) est construite
entre 1491 et 1506, tandis que la deuxième, celle de Crevans (n°13), daterait de 1562. En revanche,
toutes les deux sont détruites entre 1633 et 1647 puisqu’elle apparaissent abandonnées et en ruine
en 1648. Si celle de Granges-le-Bourg est probablement reconstruite entre 1659 et 1682 (pas de
mention en 1672), celle de Crevans reste en ruine et n’est jamais remise en état puisqu’elle est
encore dite en ruine en 1689 (pas de mention en 1682 et 1684).
En ce qui concerne la localisation, ni carte ni plan ne situent les deux forges mais les
mentions dans la comptabilité donnent plusieurs indices et permettent de savoir qu’à Granges-leBourg (n°10) elle se trouve «près du chastel» et qu’à Crevans (n°13) elle se situe sur une «portion
des communaux dudit Crevans».
StGermain
Dambenoîtlès-Col.
Adelans
Bithaineet-le-Val
Froideterre
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LaNeuvellelès-L.
Malbouhans
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Densité des équipements par commune
Figure 49 : Localisation des «forges» selon les limites communales avant fusion.
Aïssey
Orsans
Couretetainet-Salans
Landresse
Laviron
Vaucluse
BattenansVarin
Mtde-Vougney
108
Le catalogue comprend aussi deux fossés. Le premier système fossoyé, situé à Granges-leBourg, est à mettre en relation avec l’enceinte du bourg (n°7). Les mentions présentent un fossé
déjà en eau en 1423 qui laisse supposer un creusement antérieur à cette date. La période entre 1639
et 1647 est lacunaire, ainsi que l’année 1672 et 1684 mais son utilisation est attestée jusqu’en 1689
au minimum. Le fossé de Granges-le-Bourg regroupe plusieurs fonctions complémentaires à la
fonction défensive habituelle d’un tel système. C’est également un lieu de stockage des poissons
pêchés dans les étangs voisins mais aussi une voie de «communication» pour transporter du
matériel et notamment des lauzes en pierre (1478).
Le second système fossoyé est associé à la commune de Saulnot (n°17) et connu à partir
de 1506. D’après les mentions, ce second système serait totalement différent de celui de Granges
puisqu’il n’est pas en eau et qu’une portion, un «arpent», est soumis au paiement annuel d’une
rente. Cependant, le dépouillement de la Carte Archéologique Nationale a permis de découvrir
un vestige dénommé «fosse» [n°Dracar : 16495, N°Site : 704770009] qui correspond à des traces
de prospection minière d’époque moderne. De fait, ce qui a été perçu comme un aménagement
fossoyé pourrait également être un lieu-dit ou les restes de ce vestige minier.
De ces deux systèmes fossoyés, il n’en reste aujourd’hui aucune trace pour connaître
l’implantation exacte sans une étude plus poussée et sans, notamment, une analyse
microtopographique.
StGermain
Dambenoîtlès-Col.
Adelans
Bithaineet-le-Val
Froideterre
Bouhanslès-L.
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Malbouhans
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Figure 50
: Localisation
des «fossés» selon lesSurmont
limites communales
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Passavant
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St-Maurice
Vaucluse
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Mtde-Vougney
109
Le corpus comprend 16 fours (n°12, 19, 20, 21, 24, 25, 26, 28, 29, 31, 39, 40, 45, 49,
51, 52). Tous les fours sont destinés à des cuissons culinaires. Ce sont des fours à pain. Malgré
l’inégalité dans le nombre de mentions, il ressort trois statuts différents de fours.
Dans un premier temps, le cas le plus fréquent est celui du four «banal» qui correspond à 9
édifices : Granges-le-Bourg (n°12, dit «banal» en 1491), Saulnot (n°19, en 1506), Vellechevreux
(n°20, en 1506), Arcey (n°21, en 1491), Courbenans (n°24, en 1672), Moffans (n°28, en 1506),
Médière (n°29, 1514), Montenois (n°45, en 1645), auxquels peut être rajouté celui de Bournois
(n°31). Sans entrer dans le détail de la chronologie de chaque équipement, tous sont référencés
dans la comptabilité dès 1423, exceptés pour le four de Courbenans (n°24) nouvelle acquisition
en 1553, et celui de Montenois (n°45) acquisition partielle de 1633. La gestion de ces édifices
banaux se fait par une amodiation, soit à un ou plusieurs particuliers (souvent des couples), soit à
une communauté villageoise dans son ensemble comme c’est le cas de l’édifice d’Arcey (n°21) et
de Montenois (n°45). Mais l’exemple d’Arcey (n°21) démontre également que l’entité amodiatrice
peut changer puisqu’il fut amodié par un particulier jusqu’en 1479-1480, puis à nouveau en 1523.
Le second type de four est celui intégré à une maison d’habitation. Au nombre de cinq, les
deux fours situés à Moffans (n°39, 40) résultent d’une «permission [...] pour avoir un fourt en sa
maison», le premier en 1557 et le second en 1569. Tous deux cessent d’être fonctionnels en 15901591. Il est tout a fait envisageable que les trois cas restant, apparaissant tardivement à Montenois
(n°25, 26, 49) en 1672, relèvent du même processus. Si l’aspect très privatif de ces cinq édifices
laisse perplexe sur les droits du seigneur concernant ces cas précis, la rente payée annuellement et
la place des mentions de ces derniers dans la rubrique comptable «pour les fours et moulins de la
seigneurie» prouvent leur statut de «seigneurial». Aussi, les mentions démontrent que le seigneur
se réserve le droit d’annuler l’autorisation et la permission : en 1563, les officiers de Granges
détruisent une première fois le premier four de Moffans (n°39), et, en 1590, les possesseurs du
second édifice de la même localité (n°40) ont l’obligation d’aller cuire leur pain au four banal de
Moffans.
Les deux derniers fours sont des cas plus particuliers ni dit «banaux», ni rattachés à
une habitation comme les cas précédents. Il s’agit des deux seuls cas «douteux» quant à leur
appartenance seigneuriale. Le cas du four d’Onans (n°51) peut être rapproché des fours particuliers
mentionnés précédemment mais peut également être un élément du château d’Onans d’après une
mention, peu précise, de 1478. En revanche, celui de Taillecourt (n°52) ne ressemble à aucun cas
encore présenté. A ce stade et sans indications supplémentaires, ces deux cas problématiques sont
conservés dans le catalogue.
Dans la chronologie générale, les sept cas mentionnés dès 1423, sont tous détruits en 1474.
Si le four d’Arcey (n°21) nécessite plus de temps pour sa réparation, les six autres sont à nouveau
fonctionnels dès le compte suivant de 1478. En 1528 le four d’Arcey (n°21) subit à nouveau des
dommages et arrête sa production jusqu’en 1545. A partir de cette date le seigneur bénéficie, en moins
de 25 ans, entre 1546 et 1569, de la rente de quatre fours supplémentaires entre la reconstruction
de celui d’Arcey (n°21), l’acquisition de celui de Courbenans (n°24) et l’autorisation pour les deux
fours de Moffans (n°39 et 40). Exceptée la destruction de l’un des fours de Moffans (n°40), la
110
situation reste stable jusqu’en 1633 et un nouveau four est même acquis à Montenois (n°45). Entre
1633 et 1644 seuls les fours de Granges-le-Bourg (n°12) et Saulnot (n°19) sont mentionnés. Il
s’avère que ce sont en réalité les seuls encore en état de fonctionnement puisque le compte de 1645
présente tous les autres fours détruits ou abandonnés. Seule la situation du four de Courbenans est
mal connue puisqu’il est à nouveau mentionné en 1648 en état de marche. Ceux d’Arcey (n°21)
et de Bournois (n°31) sont remis en fonction entre 1645 et 1647. Le four de Médière alterne
entre abandon (1645-1647, 1649-1650, 1656-1659) et amodiation (1648, 1651-1655). Celui de
Montenois fonctionne à nouveau en 1647 jusqu’en 1682 (dernière mention), celui de Moffans
(n°28) de 1648 jusqu’en 1682 (pas de mention en 1672). Enfin, le four de Vellechevreux est à
nouveau opérationnel de 1651 jusqu’en 1682 (pas de mention en 1672).
Les mentions nombreuses sur ces édifices, et particulièrement en ce qui concerne les fours
banaux, démontrent que ces structures de chauffe nécessitent d’importants travaux, des rénovations
constantes et sont régulièrement détruits et reconstruits.
Sur les 16 fours seigneuriaux, seul celui de Granges-le-Bourg est localisé grâce au plan du
XVIIIe siècle représentant le château de Granges et ses alentours [Fig. 39]. Cependant, la carte
des limites communales avant fusion présente une concentration des fours au sud et à l’ouest de
Granges-le-Bourg. Seul Moffans se situe au nord.
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Cour-avant fusion.
Figure 51
: Localisation
des «fours» selon les Surmont
limites communales
Passavant
Belleherbe
Aïssey
Orsans
Couretetainet-Salans
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St-Maurice
Vaucluse
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Mtde-Vougney
111
Le bourg de Granges est également muni
d’une halle (n°9). Cet édifice, mentionné à travers
ses «marchiers» dès 1423, dispose de sa propre
unité de poids. Détruit une première fois en 1474
et remis immédiatement en état, elle subit des
travaux réguliers tout au long de la période.
L’année 1643 marque le début de sa ruine.
L’édifice s’effondre progressivement avant
d’importants travaux effectués en 1659 qui Figure 52 : Représentation de Granges-le-Bourg et, possiblement, de la halle formée d’un alignement de boutiques
maintiennent la structure et permettent, semble-t- autour de la place
il, une activité normale jusqu’en 1682 (pas de Source : H. Schickhardt, Landtafel von Mömpelgard, SEM,1616
mention en 1672). Cependant en 1689 l’édifice est à nouveau en ruine (pas de mention en 1684).
Construction sur deux étages, c’est un espace de vente avec une enfilade de nombreuses
boutiques, sous la forme d’une galerie à colonnade, à l’étage inférieur. Il s’agit également d’un
lieu de stockage dont les greniers, à l’étage supérieur, conservent les céréales et entreposent des
matériaux de construction. Enfin, il s’agit aussi d’un important lieu de rassemblement composé
d’une «audience» mentionné en 1510.
Situé à côté de la chapelle Saint-Césaire, la halle a aujourd’hui complètement disparu
sous les aménagements
contemporains.
Sa
localisation est donc connue
à travers le plan du XVIIIe
siècle conservé aux AD 70
[Fig. 39].
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Densité des équipements par commune
Figure 53 : Localisation de la «halle»
selon les limites communales avant
fusion.
112
En 1672, est mentionnée pour la première fois l’unique huilerie de la seigneurie (n°14). En
fonction au moins jusqu’en 1689, cette construction est connue, comme pour certains fours, à
travers la rente payée régulièrement pour la permission de bâtir l’édifice en question. Par analogie,
le bâtiment est donc conservé dans le catalogue en tant qu’édifice seigneurial.
Aucune carte ne permet de localiser avec précision l’édifice mais les mentions font savoir
qu’elle est construite sur la rivière qui passe près de la localité de Vacheresse, le Rognon. Elle est
donc rattachée à ce village de Vacheresse.
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villers
Valovaux
vernage
Adamreille
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:0
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Oricourt
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N
NO
OG
S
UB
DO
Légende
H
Densité des équipements par commune
Figure 54 : Localisation de l’«huilerie» selon les limites communales avant fusion.
Aïssey
Orsans
Couretetainet-Salans
Landresse
Laviron
Vaucluse
BattenansVarin
Mtde-Vougney
113
Le catalogue comprend 12 moulins qui se répartissent de la manière suivante : trois moulins
à Granges-le-Bourg (n°8, 11, 47), trois moulins à Sécenans (n°15, 41, 50), un à Saulnot (n°16),
un à Moffans (n°22), un à Faymont (n°23), un à Mignavillers (n°27), un à Arcey (n°34) et un
à Sénargent (n°46). Il est important de noter que le moulin de la Sappoye de Saulnot (n°16) se
situait, d’après les mentions dans la comptabilité, au «finage de Saulnot» mais figure, sur les cartes
plus récentes, sur le territoire de Villers-sur-Saulnot.
Cinq moulins sont connus dès 1423 (n°8, 11, 15, 16 et 22). Ils sont, comme pour les fours,
tous détruits en 1474. Leur reconstruction est plus lente : le moulin de la Boulloye (n°11) est réparé
en 1479, celui de Quicampois de Granges-le-Bourg (n°8) est à nouveau fonctionnel en 1491,
celui de la Sappoye (n°16) entre 1491 et 1506, tandis que le moulin de l’Etang de Secenans reste
en ruine jusqu’en 1556. La remise en état la plus rapide est celle de l’édifice de Moffans (n°22),
opérationnel dès 1478, date à laquelle est également mentionné pour la première fois, et peut-être
unique fois, le moulin Novat de Secenans (n°50). En 1485 apparaît le moulin de Faymont (n°23)
et celui d’Arcey en 1507 (n°34) mais il ne s’agit probablement pas des années de construction.
En 1550 est nouvellement construit celui de Mignavillers (n°27) et en 1581 est récupéré celui au
Mahuz de Secenans (n°41). A partir de cette date, la seigneurie compte 9 moulins jusqu’en 1633.
En 1639-1640, seuls les 2 moulins de Granges-le-Bourg (n°8 et 11) sont clairement attestés
par la comptabilité, et en état. Celui de Quicampois (n°8) reste opérationnel jusqu’en 1689 (lacune
entre 1672 et 1684), mais celui de la Boulloye (n°11), non mentionné entre 1641 et 1647, semble
en ruine d’après l’unique mention de 1646 où il est question d’enlever les meules1. Il est à nouveau
en état entre 1648 et 1689 (pas de mentions entre 1672 et 1684). La situation pour celui de Saulnot
(n°16) mentionné en état de fonctionnement en 1642 jusqu’en 1682 (pas de mention en 1672).
A partir de 1645 les mentions recommencent à être plus nombreuses mais elles présentent un
état mitigé. Le moulin d’Arcey (n°34) semble avoir résisté et fonctionne de 1648 à 1656 (dernière
mention). Celui de Faymont (n°23) est vendu aux Faucogney entre 1648 et 1659, la seigneurie
de Granges le récupère entre 1659 et 1672 (dernière mention). Le moulin de Moffans (n°22) est
présenté en ruine en 1647-1648 et menace de s’effondrer, il change de propriétaire entre 1649
et 1651, revient à la seigneurie, en état à partir de 1652 jusqu’en 1659 (abandon temporaire en
1654 et en 1682 la rubrique est prête mais vide). Le moulin de Mignavillers (n°27) est totalement
ruiné entre 1645 et 1659 (dernière mention), tout comme celui au Mahuz de Secenans (n°41). En
revanche, le second moulin de Secenans (n°15), dit de l’Etang, est probablement en ruine jusqu’en
1646 et à nouveau fonctionnel de 1647 à 1689 (pas de mention entre 1659 et 1684).
A partir du milieu du XVIIe siècle apparaissent deux nouveaux moulins : un à Sénargent
(n°46) probablement encore en construction en 1651 et une nouvelle construction semble être
engagée à Granges-le-Bourg (n°47) en 1689. Cette mention à la limite de nos bornes chronologique
ne permet pas de l’affirmer.
Ces édifices présentent de nombreuses similarités dans leur gestion avec les fours. Dans
quatre cas, le moulin est défini comme banal : les moulins de la Boulloye et de Quicampois de
Granges-le-Bourg (n°8 et 11), celui de Moffans (n°22) et celui de Mignavillers (n°27). Aussi, le
1 AD70 , E165, 1646, f°25
114
montant de l’amodiation est payée, soit par un particulier, soit pas la communauté villageoise
dans son ensemble comme c’est la cas pour les édifices de Faymont (n°23) et d’Arcey (n°34).
Cependant, il semble que, lors d’une amodiation par la communauté villageoise, l’entretien de
l’édifice est à sa charge puisque dans chaque cas présenté ci-dessus, aucun frais d’entretien n’a été
rapporté par le receveur. En revanche, les mentions des réparations effectuées sur les édifices dont
la charge revient au seigneur démontrent, tout comme pour le cas des fours, la nécessité d’effectuer
d’importants travaux régulièrement.
La connaissance de la nature de ces travaux permet également d’affirmer, pour six cas,
que les moulins sont hydrauliques : les moulins de la Boulloye et de Quicampois de Granges-leBourg (n°8, 11), le moulin de Secenans (n°15), celui de la Sappoye à Saulnot (n°16), celui de
Moffans (n°22) et celui de Mignavillers (n°27). Ces derniers se composent tous, entre autres, d’une
«baye» [système d’ouverture et de fermeture d’une écluse du moulin1], de «chenaulx» [canaux],
et d’une «ruhe» [roue] pour actionner le système des la (ou des) meule(s). Ainsi, seul le moulin de
Quicampois à Granges-le-Bourg (n°8) est composé de deux meules.
Les cartes anciennes représentent assez systématiquement les moulins. Cela permet de
connaître l’emplacement plus ou moins précis dans la commune et sur son ruisseau pour sept
moulins (n°8, 11, 16, 23, 27, 46, 50) [Fig.56]. Aussi, cette typologie de «moulin hydraulique» peut,
très certainement, être appliquée à tous les moulins. En effet, cette région de la Haute-Saône ne
comporte aucun moulin à vent et seuls des moulins hydrauliques sont référencés dans ce secteur
de la vallée de l’Ognon. Les localisations dites «douteuses» dans le catalogue résultent souvent de
plusieurs emplacements possibles proposés par les cartes anciennes pour un seul moulin et pour
une seule localité.
La carte des limites communales avant fusion [Fig.55] présente une concentration des
moulins au nord et à l’est de Granges-le-Bourg, entre Moffans et Secenans. Seule la localité
d’Arcey se situe au sud-ouest.
1 http://atilf.atilf.fr, définition de «beee»
115
Oricourt
LesAynans
LaVergenne
Vouhenans
Le-Valde
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LURE
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FrédéricMagny- F.
J.
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S
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Athesans
Densité des équipements par commune
M
Figure 55 : Localisation des «moulins» selon les limites communales avant fusion.
Légende
N
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Botans
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Hydrographie
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Froide4 équipements
Monti- fusion
Servin
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:
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Lale-Gd
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t
Adelans
LaNeuvellelès-L.
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onto
Lom
StGermain
elle
s
Corc
Implantation des moulins
Arcey
Moulin de
la Sappoye [n°16]
s
Doub
Figure 56: Carte représentant le réseau hydrographique fin et les reliefs généraux
autour de Granges-le-Bourg avec la localisation supposée des moulins
Source : Carte de Cassini
DAO : Schittly Marie-Aude (2017)
Nombre de moulins non représentés : 5
Hydrographie
Relief
Commune avec moulin
Moulin
Secenans
Moulin de
Quicampois [n°8] (?)Saulnot
Granges-le-Bourg
Moulin de
la Boulloye [n°11]
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Moulin de
Faymont [n°23]
Moulin de
Secanans [n°50] (?)
Moulin de
Mignavillers [n°27]
Mignavillers
Moffans
Senargent
Moulin de
Senargent [n°46]
Légende
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116
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Chenebier
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LaVergenne
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Eloie
Valdoie
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FrédéricMagny- F.
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Vouhenans
Montjustinet-Vel.
Chaux
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Lyoffans
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Chaux
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CHAMPAGNEY
La-Côte
Velotte
Genevreuille
Plancher-B.
Ronchamp
Lom
onto
t
Le pont d’Essouavre (n°42)
est le seul édifice de ce type connu
par la comptabilité. Mentionné
pour la première fois en 1586, il est
noté pour renseigner sur la
localisation d’un pré amodié à
proximité.
Il n’est représenté sur
aucune carte ancienne.
LaNeuvellelès-L.
Malbouhans
StGermain
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Densité des équipements par commune
Figure 57 : Ci-contre, localisation du «pont»
selon les limites communales avant fusion.
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VillersLomont/
Orve
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Rahon
1 équipement
Crête
Limites
départements
Les-Terreslès-B.
Péseux
Chazot
Belvoir
de-Chaux
2 équipements
Hydrographie
PontRosièresCusance
Velleles-M.
3 équipements
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Guillon- Limites communalesvans
SanceyRandeles-B. avant
Froide4 équipements
Monti- fusion
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le-Lg
villers
Valovaux
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Adamreille
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SanceyLanans
Lale-Gd
St-Juan
VaucluOrgeansGrange
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villers
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Surmont
CourPassavant
St-Maurice
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Gouhenans
Athesans
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Corc
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OG
S
UB
DO
Légende
Aïssey
Orsans
Couretetainet-Salans
Landresse
Le second édifice religieux
compris dans ce catalogue est le
presbytère de Moffans (n°53).
Connu à travers la mention du
«chasal de la maison de l’église»
puis de «la maison curiale» à partir
de 1606, l’édifice est référencé dans
la comptabilité dès 1423 et la rente
est payée chaque année par le curé
de Moffans jusqu’en 1682.
Aucune
information
ne
permet de localiser précisément cet
édifice.
P
Densité des équipements par commune
Laviron
Vaucluse
BattenansVarin
Mtde-Vougney
Figure 58 : Ci-contre, localisation du «presbytère» selon les limites communales avant fusion.
117
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Froideterre
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LURE
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EvetteSalbert
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Mollans
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Chaux
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Ronchamp
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Lom
La prison de Gouhenans
(n°44) est attestée par la
mention de prisonniers en ce
lieu en 1607. Cependant les
informations succinctes fournies
par la comptabilité permettent
difficilement de prouver que
l’édifice est du ressort du seigneur
de Granges. Par ailleurs, il est
également possible que ces prisons
soit en réalité une pièce du château
de Gouhenans, tout comme pour le
château de Granges et qui n’a pas
fait l’objet d’un enregistrement
particulier dans le catalogue.
L’édifice est donc «douteux»
et non localisé. Cependant, il est
conservé dans le catalogue car les
frais des détenus de cette prison sont
à la charge du receveur de Granges.
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Densité des équipements par commune
Figure 59 : Localisation de la «prison» selon les limites communales avant
fusion.
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Figure 60 : Localisation du «puits» selon les
limites communales avant fusion.
Moffans
Le-Valde
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Lom
Au moins un puits est attesté
dans la commune de Saulnot (n°32).
Connu à partir de 1506 pour un
curage, mais d’une construction
plus ancienne, il est bouché avec des
planches de bois en 1586. Profond
d’environ 25 mètres et situé, d’après
la comptabilité, devant un hôtel
particulier, aucune carte ancienne et
plan ne permettent aujourd’hui de
localiser le «viez puis» de Saulnot.
Couretetainet-Salans
Landresse
P
Densité des équipements par commune
Laviron
Vaucluse
BattenansVarin
Mtde-Vougney
118
A partir de 1457, la mention des «bernes» de Saulnot
atteste de l’existence d’une saline (n°18), probablement
plus ancienne. Cet important édifice représente un gain
financier régulier dans la comptabilité de la seigneurie de
Granges jusqu’en 1590. La mention en 1586 de
«coseigneurs» démontre que plusieurs seigneurs ont une
part dans cette saline. Après 1590, l’entretien reste à la
charge du receveur mais le gain revient directement au duc
de Wurtemberg ou à des particuliers sans passer par le
Figure 61 : Représentation de Saulnot avec sa
receveur de Granges.
Saline
Mentionné jusqu’en 1684, l’édifice est utilisé pour Source : H.Schickhardt, Landtafel von Mömpelgard, SEM, 1616
la production de sel et son organisation interne est presque
aussi complexe que celle du château de Granges. Une enceinte en pierre délimite un espace composé
de puits à sel, de puits à eau mais également de bâtiments abritant plusieurs structures de chauffe,
les «chauldières» qui subissent d’importantes améliorations autour de 1600. Un «Baumestre» des
fours et cheminées, qui n’est autre qu’Heinrich Schickhardt, est appelé pour mettre en place sa
«nouvelle invention» qui optimise la combustion de la houille, et un nouveau puits à sel à partir de
15931. De manière générale, les mentions sur la saline sont nombreuses et renseignent aussi bien
sur les réparations que sur les accidents personnels survenus pendant la production de sel.
Au niveau de la cartographie,
H.Schickhardt représente en 1616 cette
«Salz Brick» [Fig. 61] sur une colline au
sud de Saulnot. Cassini mentionne les
«salins» [Fig. 62]. Aujourd’hui, il reste
encore à Saulnot une «rue des Salines»
mais l’emplacement exact de l’ancien
édifice n’a pas été localisé.
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Figure 62 : Représentation des «salins» de Saulnot
Source : Cassini, exemplaire dit de «Marie-Antoinette», XVIIIe siècle [BNF]
Aïssey
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Densité des équipements par commune
Figure 63 : Localisation de la «saline» selon les limites communales avant
fusion.
Orsans
Couretetainet-Salans
Landresse
Laviron
Vaucluse
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Mtde-Vougney
1 Bouvard, «Heinrich Schickhardt à Montbéliard», p.24
119
Le catalogue comprend également deux scieries, appelées «rasses» en comtois médiéval et
moderne. Ces édifices servent à la découpe et à la provision en bois.
La mieux connue est celle de Mignavillers (n°43). Mentionnée pour la première fois en
1512, il n’est pas précisé s’il s’agit d’une nouvelle construction. Après une période de ruine entre
1612 et 1615, cette scierie est totalement abandonnée à partir de 1648 jusqu’en 1659 (dernière
mention). Le second édifice de ce type se situe à Vacheresse (n°48) et est mentionné dans la
même amodiation que pour l’huilerie de Vacheresse (n°14). Elle en reprend donc toutes les
caractéristiques: première apparition en 1672, elle est en fonction au moins jusqu’en 1689 (pas de
mention entre 1672 et 1689). Elle est conservée, dans le catalogue, par analogie avec les mentions
des fours que le seigneur a autorisé à construire.
Aucun de ces deux édifices n’a pu être localisé avec précision, mais les mentions disent
que, pour la première, elle se situe à proximité de Mignavillers, dans le bois de Granges, sur le
lieu-dit «en Saulvernes», et, pour la seconde, elle est construite sur la rivière qui passe à proximité
de la commune de Vacheresse, à savoir le Rognon.
La carte des limites communales avant fusion présente une implantation de ces édifices, et
donc de l’activité du bois, regroupée au nord de Granges-le-Bourg.
StGermain
Dambenoîtlès-Col.
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Bithaineet-le-Val
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Figure 64 : Localisation des «scieries» selon les limites communales avant fusion.
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120
Le «signe patibulaire», ou gibet, est mentionné dans la comptabilité seigneuriale une
première fois en 1547 et une dernière fois en 1615, mais un autre document prouve son entretien
jusqu’en 17541.
Le «signe patibulaire» correspond au lieu d’exécution des accusés et l’entretien est financé
par le receveur mais effectué avec l’aide des sujets de la seigneurie. C’est un symbole de la présence
d’une haute justice sur la terre dans laquelle ce signe est implanté.
Les mentions permettent de savoir que ce gibet est formé de trois piliers en pierre de taille,
surmontés par un aménagement de bois, le tout maintenu par des éléments en fer. Bien que dans
le Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Denis Diderot définit le «signe
patibulaire» comme un simple poteau ou carcan, la description fait fortement penser aux «fourches
patibulaires» [Fig. 67] relativement bien connues dans les pays bourguignons2. Diderot précise
également que l’usage de trois piliers est réservé au châtelains, tandis que les «simples seigneurs»
n’en ont que deux et que les barons en dressent six.
Les cartes de Cassini [Fig.66] et de J.-F. Fallot [Fig.65] semblent proposer une représentation
de cet aménagement judiciaire, qui a aujourd’hui disparu, et pouvait, d’après l’emplacement sur
les deux prédites cartes, se trouver sur la «côte de Secenans».
Figure 65 : Représentation du «signe patibulaire» au sud
de Granges-le-Bourg
Source : JF Fallot, Carte géographique de la Principauté de
Montbélliard, 1750 [BNF]
Figure 66 : Représentation de la «Justice» au sud de Granges-le-Bourg
Source : Cassini, exemplaire dit de «Marie-Antoinette», XVIIIe siècle
[BNF]
1 AD HS, E502 (Andornay)
2 Diderot, Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Tome 5, p.224
121
Figure 67 : Représentation de fourches patibulaires (cercle rouge)
Source : Anonyme, Venus und Mars. Das
mittelalterliche Hausbuch aus der Sammlung der
Fürsten von Waldburg Wolfegg, München 1997
(produit entre 1475 et 1500)
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Figure 68 : Localisation du «signe patibulaire»
selon les limites communales avant fusion.
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P
Densité des équipements par commune
Laviron
Vaucluse
BattenansVarin
Mtde-Vougney
122
Le dernier équipement qu’il reste à
présenter du catalogue est la tuilerie de
Granges-le-Bourg (n°36). Il s’agit du seul
édifice du catalogue ayant fait l’objet d’une
campagne de fouille entre 2003 et 20061.
En 1537, le bâtiment est mentionné
pour la première fois dans la comptabilité.
Le dépouillement effectué pour l’élaboration
du rapport du fouille présente un document
qui laisse supposer une construction entre
1535 et 15372. L’historique élaboré depuis
69 : Extrait du «Plan en la corvée des Grands Champs» ou
ce dépouillement mentionne un procès Figure
est représnté l’édifice de la tuilerie (XVIIIe siècle)
en 1537-1538 suite à la destruction par Source : AD HS, E177. Ce carton semble contenir le plan de tout
le territoire de Granges-le-Bourg
certains habitants de Granges d’une partie du
bâtiment de la tuilerie3. En 1543, Conrad Tanchard en dispose comme d’un bien propre, à condition
qu’il en assure son état et son fonctionnement d’après la close du bail ajoutée par Christophe de
Wurtemberg. Son héritier Frédéric Tanchard, à défaut d’avoir pu honorer cette close renonce,
moyennant paiement, à l’acensement. La tuilerie est reprise en 1602 sous la même condition et le
tuilier ne peut, sans autorisation de Son Altesse, livrer sa production ailleurs qu’au château. Cette
rupture entre 1593 et 1602 se perçoit parfaitement dans la comptabilité, où il est écrit qu’elle est
remise «au domaine de la seigneurie dudit Granges», sauf qu’elle est à nouveau rentable qu’en
16054. Denis Morin explique qu’entre 1610 et 1669, il n’existe aucune preuve de la production et
du fonctionnement de la tuilerie mais la comptabilité prouve son amodiation jusqu’en 1627 par
Henri Trouchot et des réparations et ameublements jusqu’en 1632 (dernière mention). Cependant,
son histoire semble perdurer jusqu’en 1901, date à laquelle Denis Morin dispose de preuves
suffisantes pour affirmer que la structure de l’édifice est totalement détruite5.
Comme son nom l’indique, c’est le lieu de production des tuiles plates et faîtières mais
également de tous les éléments architecturaux en terre cuite tels que les carreaux de sol, et
de céramiques, notamment de la faïence et des céramiques émaillées. L’édifice fait l’objet de
nombreuses réparations tout au long de la période. Plusieurs fours sont ainsi mentionnés dans la
comptabilité et la fouille archéologique a permis de préciser l’organisation du bâtiment composé
d’un grand four tuilier, de deux fours de forme quadrangulaire et circulaire pour la production de
faïence et de céramiques émaillées, accolés par deux ateliers.
La fouille permet également de confirmer l’emplacement de l’édifice supposé dans les
cartes anciennes. Aussi, les différents lègues et possessions permettent à Denis Morin d’affirmer
qu’il s’agit de la «tuilerie Colin» sur l’Atlas cantonal de la Haute Saône [Fig. 70].
1 Morin, Morin-Hamon, La tuilerie briqueterie faïencerie..., p.6-9
2 Morin, Morin-Hamon, La tuilerie briqueterie faïencerie..., p.15
3 Morin, Morin-Hamon, La tuilerie briqueterie faïencerie..., p.10. Toutes les mentions chronologiques suivantes,
exceptées celles portant sur la comptabilité, proviennent de la même référence.
4 AD70, E156, f°16
5 Morin, Morin-Hamon, La tuilerie briqueterie faïencerie..., p.12
123
StGermain
Dambenoîtlès-Col.
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Figure 70 : Localisation de la «tuilerie» selon les limites communales avant fusion.
Orsans
Couretetainet-Salans
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Laviron
Vaucluse
BattenansVarin
Mtde-Vougney
124
3. Etude de cas : analyse géographique comparative des fours et des moulins
Les cartes de répartition des équipements par catégorie, selon les limites communales avant
fusion, présentent souvent une ou deux localités. Seules celles des fours et des moulins disposent
de suffisamment d’entités pour offrir des cartes comparables [reprises en Fig. 71 et 72].
Il est intéressant de constater, à partir du tableau
Commune
Four Moulin
récapitulatif de l’emplacement de ces édifices, que les localités Bournois
1
x
1
x
disposant de moulins ne possèdent, bien souvent, pas de fours Courbenans
Médière
1
x
[Tableau 12]. Ainsi, quatre localités disposent des deux types
Montenois
4
x
d’édifices. Il s’agit des communes d’Arcey, de Saulnot, de Onans
1
x
1
x
Moffans et de Granges-le-Bourg. Pour ces derniers lieux, on Taillecourt
Vellechevreux
1
x
distingue également des nuances et des préférences. Si à Saulnot Faymont
x
1
et Arcey, chaque commune dispose d’un seul four et d’un seul Mignavillers
x
1
Secenans
x
3
moulin, à Moffans, les fours sont majoritaires et au nombre de 3
Senargent
x
1
tandis qu’il n’y a qu’un seul moulin. A Granges-le-Bourg, c’est Arcey
1
1
3
1
le schéma inverse qui s’observe avec 3 moulins pour un seul Moffans
Saulnot
1
1
four. Sept autres localités (Vellechevreux, Courbenans, Onans,
Granges-le-Bourg
1
3
Montenois, Bournois, Taillecourt et Médière) disposent de fours Total
16
12
mais sont démunies de moulin. A l’inverse, quatre endroits Tableau 12 : Tableau récapitulatif du
nombre de fours et de moulins dans
(Faymont, Mignavillers, Senargent et Secenans) disposent d’un chaque commune
moulin mais pas de four.
Les deux cartes de répartition [Fig. 71 et 72] offrent une certaine bipolarité avec une
installation privilégiée des moulins au nord de Granges-le-Bourg. Seul Arcey dispose d’un moulin
au sud de ce bourg et Secenans au sud-ouest. L’installation de fours se concentre quant à elle au sud.
Seul Moffans dispose de fours au nord de Granges-le-Bourg. Une explication est possible si l’on
compare ces installations au réseau hydrographique plus fin représenté sur la troisième carte, établie
d’après les informations de la carte de Cassini [Fig. 73]1. Le réseau hydrographique est beaucoup
plus dense au nord et nord-ouest, entre Courbenans et Moffans, du fait des affluents du Scey, qu’au
sud, au niveau de Montenois et d’Arcey. Aussi l’installation d’un moulin hydraulique nécessite
pour sa construction un cours d’eau passant, suffisamment puissant pour activer l’ensemble du
mécanisme qui permet de faire tourner les meules. A défaut de ruisseau puissant, une étude plus
poussée démontrerait l’installation d’aménagements spacieux, comme des plans d’eau et des étangs
en amont, pour augmenter la pression, le tout fonctionnant de la même manière qu’un barrage.
Courbenans, Vellechevreux, Bournois et Onans se trouvent dans une situation de fond de vallée. A
Montenois les cours d’eau sont éloignés et l’installation de four est favorisée à celle des moulins.
Saulnot se situe également en fond de vallée, au bout d’un ruisseau, probablement trop petit et
trop faible pour pouvoir construire de moulin hydraulique. Ce dernier est donc établi à proximité
de Villers-sur-Saulnot où passe un ruisseau plus puissant. L’installation de ces édifices résulte
donc, au moins en partie, des contraintes environnementales puisque les communes disposant d’un
moulin sont celles situées à proximité d’un ruisseau passant et non en fond de vallée.
1 En raison des dimensions de la carte, Taillecourt n’a pas pu être représenté.
125
Cette carte du réseau hydrographique fait ressortir deux cas particuliers. Le premier est
la localité de Médière pour laquelle aucun moulin n’est connu alors que la commune se situe
à proximité du Doubs. Le second cas particulier est celui d’Arcey pour lequel les comptes font
mention d’un moulin alors que le village se situe en hauteur et relativement éloigné de tout
cours d’eau. Ces cas particuliers laissent supposer un autre facteur, non environnemental, dans
l’implantation de ces édifices.
Cette bipolarité dans l’implantation des fours et des moulins laisse croire à un certain
déséquilibre de l’occupation de l’espace par les différentes catégories d’équipements. Il est alors
tentant de supposer que les habitants du sud se déplacent au nord pour moudre leur blé, et que ceux
du nord doivent voyager vers le sud pour cuire leur pain. Mais cela paraît quelque peu saugrenu. De
fait, il ne faut pas oublier que quatre localités disposent des deux catégories d’équipements. Grâce
à la carte, nous pouvons voir que, si Saulnot est très proche de Granges-le-Bourg, les trois autres
villages sont équidistants et alignés avec, tout d’abord, Moffans au nord, Granges-le-Bourg au
centre et, enfin, Arcey au sud. Il est donc possible de déduire que, même si l’installation de certaines
catégories d’équipements est favorisée dans certains secteurs, l’implantation de ces édifices est
réfléchie de telle sorte que les habitants disposent de l’équipement nécessaire à proximité grâce à
trois «étapes» réparties équitablement du nord au sud de l’espace. Ainsi, les sujets dans le secteur
d’Onans et Montenois ne sont pas loin du moulin d’Arcey. Ceux de Mignavillers, Senargent,
Secenans, Vellechevreux, Courbenans et alentours peuvent se déplacer jusqu’à Granges-le-Bourg.
Enfin, Faymont est relativement proche de Moffans.
Il demeure le problème de Bournois, Médière et Taillecourt, isolés de cette organisation.
La carte ne permet pas de résoudre la question de leur éloignement, il faudrait connaître toutes
les installations de toutes les administrations du secteur pour comprendre de quel(s) réseau(x) ils
dépendent.
126
Oricourt
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le-Pt
Lomont/
Crête
Limites
départements
HyèvreMag.
HyèvrePar.
Vauclusotte
OrgeansBlanchef.
Valoreille
Bief
Noirefontaine
Dampjoux
Les-Terresde-Chaux
Feule
Orsans
Couretetainet-Salans
Landresse
Laviron
Belleherbe
Vaucluse
BattenansVarin
Mtde-Vougney
Ouvans
Surmont communales avant
Cour- fusion.
Figure 71
: Localisation des
«fours» selon les limites
Passavant
St-Maurice
St-Juan
Adamlès-Pass.
Pontles-M.
BAUMELES-DAMES
Légende
Luxiol
N
NO
OG
Montéchéroux
Champsol
Villarles-Bl.
CoutheDorans
Champey
nans
Malval
St- s
LongeCoiserge MignaAilleGeo
velle
vaux
villers GRANGESBrevilliers
Bermont
.
HERICOURT
Essou.
vans
fon
Villafans
LEGr.oite
Verlans
OppeEtr
TréveBorey
BOURG
Saulnot
Stnans
Trémoins
Senargent
LeChatenoisnans
Tavey
Sulpice
s laan
Vernoy
les-Forges
af
Chavanne
n
Moimay
ig
VyansVille
Beveuge
DamM
Laire
VILLERAibre
le-V.
VillersBethonNom- benois
Sece- Crevans
SEXEL
VillersMarast
surGdcourt
may
Gon- Saulnot
St- Vellechevreux nans
Semond.
la-V.
Charmont
s La Chap.
Bron
Raynans
villars
Villar- Ferjeux
Désand.
na
gnard
be
Vxgent
Esprels
ur Gémonval
Autrey
Echen.
!Charmont
Co
Georfans
Issans
le-Vay
AllonSt-JulienMONTSoch.
Mélecey
Marvelise
LesArcey
dans
Pont/
lès-M.
BELIARD
Etupes
Magny
l'Ognon
SteExinc.
Dung
CourGramSuz.
chaton
PrésenteCourc.mont
Fallon
SteTaillec.
villers
lès-M.
Marie
Onans
BonArbouens
Bart
Cubrial
Montenois
nal
AbbeBavans
Bretigney
nans
Audincourt
Accolans
Cubry
Faimbe
Geney
Bournois
Voujeaucourt
CuseValenDampierre/
Beutal
Lougres
et-Adr.
Etratigney
D.
Berche
Nans
ROUGEMONT
ppe
SelonMancecourt
Uzelle
Médière
Etouvans
nans
LongevelleGondenansAppesur-D.
les-M.
LaColombiernans
Soye
BondeMathay
Prétière
Font.
Gouhelans
Mandeure
L'ISLEval
FontenelleSURBlussanThulay
M.
GondenansRomain
LEgeaux
St-MauriceM.
HuanneDOUBS
Ecot
Col.
VillarsMont.
Rochesous-Ecot
MésanBourguiRang
PompierreBlussans
Fontaineles-Bl.
dans
gnon
Viéthorey
sur-D.
lès-Cl.
Sourans
Ecurcey
Trouvans
SantSt-GeorgesRillans
p
oche
am
GouxMauch
Armont
VergBlamont
Autechauxlès-Dambelin
L'Hôpitalranne
PONTRoide
Lanthenans
CLERVAL
St-Lief.
Verne
DE-ROIDE
Rémondans
Voillans
Hyémon-
Montjustinet-Vel.
Vy-lès-L.
Velotte
Arpenans
Amblans
Mollans
Genevreuille
Bouhanslès-L.
ot
Bithaineet-le-Val
ont
Lom
Froideterre
es
Plancher-B.
Oricourt
LesAynans
Gouhenans
Aïssey
Vacher.
Moffans
Froteylès-L.
Roye
Faymont
Etobon
Luze
Errevet
Chagey
Echenans/
Mt-Vaudois
Mandrevillars Buc
Châlonvillars
Chaux
Banvillars
Offemont
Eloie
Ardelnans
Danjoutin
BELFORT
Botans
Bavilliers
Essert
Valdoie
Serma
magny
Cravanche
Urcerey
EvetteSalbert
Lachapelle/
Chaux
Frahier-etCh.
Plancher-B.
Echavanne
Chenebier
CHAMPAGNEY
Belverne
Courmont
FrédéricMagny- F.
J.
Lomont
Lyoffans
Clairegoutte
Ronchamp
MagnyDanigon
Andornay
Palante
La-Côte
LaNeuvellelès-L.
Malbouhans
S
UB
DO
M
Densité des équipements par commune
Orsans
Couretetainet-Salans
Landresse
Laviron
Vaucluse
BattenansVarin
Mtde-Vougney
Figure 72 : Localisation des «moulins» selon les limites communales avant fusion.
Légende
N
NO
OG
Athesans
LaVergenne
Vouhenans
Le-Valde
Gouh.
MagnyVernois
LURE
Froideterre
StGermain
Sévenans
CoutheDorans
Champey
nans
tMalval
S
s
LongeCoiserge Mignao
e
AilleG
velle
vaux
villers GRANGESBrevilliers
Bermont
.
HERICOURT
Essou.
vans
fon
Villafans
LEGr.oite
Verlans
OppeEtr
TréveBorey
BOURG
Saulnot
Stnans
Trémoins
Senargent
LeChatenoisnans
Tavey
Sulpice
ns laVernoy
les-Forges
fa
a
Chavanne
n
Moimay
ig
VyansVille
Beveuge
DamM
Laire
VILLERAibre
le-V.
VillersBethonNom- benois
Sece- Crevans
SEXEL
VillersMarast
surGdcourt
may
Gon- Saulnot
St- Vellechevreux nans
Semond.
la-V.
Charmont
s La Chap.
Bron
Raynans
villars
Villar- Ferjeux
Désand.
na
gnard
be
Vxgent
Esprels
ur Gémonval
Autrey
Echen.
!Charmont
Co
Georfans
Issans
le-Vay
AllonSt-JulienMONTSoch.
Mélecey
Marvelise
LesArcey
dans
Pont/
lès-M.
BELIARD
Etupes
Magny
l'Ognon
SteExinc.
Dung
CourGramSuz.
chaton
PrésenteCourc.mont
Fallon
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villers
lès-M.
Marie
Onans
BonArbouens
Bart
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Montenois
nal
AbbeBavans
Bretigney
nans
Audincourt
Accolans
Cubry
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Geney
Bournois
Voujeaucourt
CuseValenDampierre/
Beutal
Lougres
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Etratigney
D.
Berche
Nans
ROUGEMONT
ppe
SelonMancecourt
Uzelle
Médière
Etouvans
nans
LongevelleGondenansAppesur-D.
les-M.
LaColombiernans
Soye
BondeMathay
Prétière
Font.
Gouhelans
Mandeure
L'ISLEval
FontenelleSURBlussanThulay
M.
GondenansRomain
LEgeaux
St-MauriceM.
HuanneDOUBS
Ecot
Col.
VillarsMont.
Rochesous-Ecot
MésanBourguiRang
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dans
gnon
Viéthorey
sur-D.
lès-Cl.
Sourans
Ecurcey
Trouvans
SantSt-GeorgesRillans
p
oche
am
GouxMauch
Armont
VergBlamont
Autechauxlès-Dambelin
L'Hôpitalranne
PONTRoide
Lanthenans
CLERVAL
St-Lief.
Verne
DE-ROIDE
Rémondans
Voillans
HyémonPierrefontainedans
Neuchât.
Branne
Anteuil
Villarles-Bl.
U.
Vaivre
Auteles-Bl.
ChauxHyèvreLuxiol
Mambelin
Villars/
chaux
lès-Cl.
Par.
Damp.
Montéchéroux
RocheChampsol
Noirelès-Cl.
HyèvreFeule
fontaine
Mag.
VytVellerotSoleCroseyBAUMElès-Bel.
lès-B.
Valonne
OULIN
mont
Dample-Gd
LES-DAMES
Croseyjoux
le-Pt
VillersLomont/
Orve
VernoisSt-Martin
Bief
Rahon
1 équipement
Crête
Limites
départements
Les-Terreslès-B.
Péseux
Chazot
Belvoir
de-Chaux
2 équipements
Hydrographie
PontRosièresCusance
Velleles-M.
3 équipements
sur-B.
Guillon- Limites communalesvans
SanceyRandeles-B. avant
Froide4 équipements
Monti- fusion
Servin
le-Lg
villers
Valovaux
vernage
Adamreille
ProvenEquipement non représenté
:0
lès-Pass.
chère
SanceyLanans
Lale-Gd
St-Juan
VaucluGrange
OrgeansVaudrisotte
Blanchef.
villers
Ouvans
Surmont
CourPassavant
St-Maurice
Belleherbe
Montjustinet-Vel.
Vy-lès-L.
Velotte
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Arpenans
Amblans
Adelans
Mollans
Genevreuille
Bithaineet-le-Val
Dambenoîtlès-Col.
ot
Adelans
cell
Cor
ont
Lom
LaNeuvellelès-L.
Malbouhans
es
StGermain
cell
Cor
Dambenoîtlès-Col.
127
Moffans
Moulin de
Faymont [n°23]
gn
on
Faymont
Ro
Mignavillers
Moulin de
Senargent [n°46]
Moulin de
Mignavillers [n°27]
Scey
Moulin de
la Boulloye [n°11]
Granges-le-Bourg
Senargent
Moulin de
Secanans [n°50] (?)
Moulin de
Quicampois [n°8] (?)Saulnot
Moulin de
la Sappoye [n°16]
Secenans
Vellechevreux
Courbenans
Arcey
Onans
Bournois
Montenois
Doub
s
Médière
Légende
Implantation des fours et des moulins
Hydrographie
Relief
Commune avec four et moulin
Commune avec four
Commune avec moulin
Moulin
Nombre de commune avec fours non représentées : 1
Nombre de moulins non représentés : 5
Figure 73 : Carte représentant le réseau hydrographique fin et les reliefs généraux autour de Granges-le-Bourg avec les communes disposant d’un four et/ou d’un moulin, et la localisation supposée des moulins
DAO : Schittly Marie-Aude (2017)
128
C. Répartition générale des équipements : exploitation du catalogue
1.
Catégorisation des équipements
La présentation des 56 équipements du catalogue a mis en avant une répartition de ces
derniers en 19 catégories : borne, chapelle, château, enceinte, fontaine, forge, fossé, four, halle,
huilerie, moulin, pont, presbytère, prison, puits, saline, scierie, «signe patibulaire» et tuilerie. Les
fours sont prédominants et représentent presque le tiers du nombre total des édifices avec 16
bâtiments (29%), suivis par les moulins qui forment 21% du corpus avec 12 entités. Ces deux
groupes forment la moitié des édifices du catalogue (50%). Loin derrière, les cinq châteaux sont le
troisième groupe majoritaire (9%), suivis par les trois bornes (5%) et les trois fontaines (5%).
Ainsi, les 5 premières catégories forment près des 3/4 du catalogue (69% avec 39 équipements).
Les 14 autres catégories sont faiblement représentées. Chacune d’elle ne comprend, au maximum,
que deux édifices. Il faut également noter que dans 5 cas le statut seigneurial et/ou le caractère de
construction particulière de l’édifice demeure douteux : le château de Velle (n°5), la prison de
Gouhenans (n°44), le moulin Neuf de Granges-le-Bourg (n°47), le four d’Onans (n°51) et le four
de Taillecourt (n°52).
Répartition des équipements par catégorie
(sur un total de 56 équipements)
Presbytère
1
Prison
Pont 2%
1
1
2%
2%
Saline
1
2%
Puits
1
2%
Moulin
12
21%
Borne
3
5%
Chapelle
1
2%
Château
5
9%
Fontaine
3
5%
Huilerie
1
2%
Halle
1
2%
Scierie
2
4%
Signe Patibulaire
1
2% Tuilerie
1
2%
Four
16
29%
Fossé
2
4%
Enceinte
1
2%
Forge
2
4%
Figure 74 : Graphique de répartition des équipements par catégorie
129
2. Répartition des équipements par commune
Au niveau de la localisation de ces
Répartition des équipements par état de localisation
au sein de l'espace communal
équipements, le détail des informations
(sur un total de 56 équipements)
contenues dans le catalogue a mis en avant la
possibilité, pour plusieurs d’entre eux, de
proposer une localisation relativement exacte
au sein de l’espace communal rattaché à
chaque édifice. Sur la totalité des édifices, 13
(23%) bénéficient d’informations suffisantes
pour cette localisation. A cela s’ajoute le seul
édifice fouillé, la tuilerie (n°36), dont la
localisation est, par conséquent, indiscutable.
Au total, 14 équipements, soit 25%, peuvent Figure 75 : Graphique de répartition des équipements par état de
être localisés au sein de la commune dont ils localisation au sein de l’espace communal
dépendent. Cependant, il demeure que pour 75% des éléments du catalogue, les indications ne sont
pas suffisantes pour proposer un emplacement précis. C’est pour cela que le choix a été fait de se
contenter de réfléchir au niveau communal. Rappelons également que pour un seul édifice, l’une
des trois bornes (n°56), la localisation communal n’a pas pu être déterminée.
Toutes les communes n’hébergent pas le même nombre d’équipements sur leur territoire
[Tabl. 13]. Sur les 21 villages identifiés, près de la moitié, soit 10 localités (45% des communes),
sont composés d’un seul édifice. Il s’agit des communes de Bournois, Courbenans, Crevans,
Essouavre, Faymont, Gouhenans, Malval, Médière, Senargent, Taillecourt et Villers-sur-Saulnot.
Deux équipements sont référencés pour 4 lieux (18%) : Mignavillers, Onans, Vacheresse et
Vellechevreux. Arcey et Secenans disposent de 3 équipements chacun (9%), tandis que Montenois
Nombre d'équipements
en abritent 5 (5%).
par commune
Moffans et Saulnot ont 6
(sur un total de 22 communes )
équipements sur leur
14 équipements
territoire
(9%)
et
1
5%
Granges-le-Bourg
Comm. inco.
5 équipements
1
6 équipements
1
comprend le plus grand
5%
2
5%
9%
nombre d’aménagements
3 équipements
avec 14 équipements
2
9%
seigneuriaux référencés
1 équipement
10
(5%).
48%
Fouillé
1
2%
Localisé
13
23%
Non localisé
42
75%
2 équipements
4
19%
Figure 76 : Graphique de répartition du nombre d’équipements par commune
130
Nb équi/ N° N°
Commune
commun Cat. Base
1
56 119 ???
1
31 47 Bournois
1
24 38 Courbenans
1
13 16 Crevans
1
42 64 Essouavre
1
23 37 Faymont
1
44 88 Gouhenans
1
38 58 Malval
1
29 43 Médière
1
46 91 Senargent
52 108 Taillecourt
1
2
2
2
2
3
3
5
Equipement
Borne
Four
Four
Forge
Pont
Moulin
Prison
Fontaine
Four
Moulin
Four
27 41 Mignavillers
43 68 Mignavillers
30 45 Onans
51 102 Onans
14 17 Vacheresse
48 95 Vacheresse
Moulin
Scierie
Château
Four
Huilerie
Scierie
5
20
21
6 Vellechevreux
27 Vellechevreux
28 Arcey
Château
Four
Four
33
34
15
49 Arcey
51 Arcey
18 Secenans
Fontaine
Moulin
Moulin
41
63 Secenans
Moulin
50 101 Secenans
25 39 Montenois
26 40 Montenois
45 90 Montenois
49 96 Montenois
55 118 Montenois
Moulin
Four
Four
Four
Four
Borne
Nom
Sandey/Saudel (?)
Nb équi/ N° N°
commun Cat. Base
4
5
16 22
17 24
6
18 25
19 26
32 48
3
4
22 29
28 42
6
39 61
40 62
De Velle
14
de l'Estang /Jehan
Mol / Neuf
Mahuz / Mahoux /
Jean Virot
Nonat/Novat
Commune
Saulnot
Saulnot
Saulnot
Saulnot
Saulnot
Saulnot
Moffans
Moffans
Moffans
Moffans
Moffans
Equipement
Château
Moulin
Fossé
Saline
Four
Puits
Château
Moulin
Four
Four
Four
Nom
Saulnot
de la Sapoie/Sappoye
Neuf (?)
Guillaume Arlet
Jehan Boucard /
Bouccard
53 116 Moffans
Presbytère
1
1 Granges-le-Bourg Château
De Granges
2
2 Granges-le-Bourg Signe Patibulaire
6
8 Granges-le-Bourg Fossé
7
9 Granges-le-Bourg Enceinte
8 10 Granges-le-Bourg Moulin
du Parc / de Saulant /
de Quincampois
9 12 Granges-le-Bourg Halle
10 13 Granges-le-Bourg Forge
11 14 Granges-le-Bourg Moulin
de la
Boulloye/Bouloye
12 15 Granges-le-Bourg Four
35 52 Granges-le-Bourg Chapelle
Saint-Sezaire
36 55 Granges-le-Bourg Tuilerie
37
57 Granges-le-Bourg Fontaine
47 92 Granges-le-Bourg Moulin
54 117 Granges-le-Bourg Borne
Neuf
Maillard
du meix Mestenrey
Tableau 13 : Tableau récapitulatif des équipements par commune, classé par nombre croissant d’équipements
Sur une carte [Fig. 77], Granges-le-Bourg apparaît comme la commune la plus importante
avec ses 14 aménagements (en rouge). A l’inverse, 10 communes ne présentent qu’un seul édifice
(en jaune). Entre ces deux extrêmes, deux autres groupes ont été formés par les localités comprenant
5 à 6 équipements (orange foncé), et, celles composées de 2 ou 3 aménagements seigneuriaux
(orange clair). Ce qu’il est possible de déduire de cette première carte de répartition des équipements
seigneuriaux est une installation d’aménagement plus ou moins favorisée suivant la localité, mais
aussi une répartition de ces derniers plutôt correcte puisque les localités peu équipées se trouvent
toujours à proximité d’autres bien équipées. Les cas de Bournois et de Taillecourt font exceptions.
131
LaNeuvellelès-L.
Malbouhans
StGermain
Dambenoîtlès-Col.
Adelans
Bithaineet-le-Val
Froideterre
Bouhanslès-L.
Amblans
LURE
Genevreuille
Froteylès-L.
Vy-lès-L.
Clairegoutte
Andornay
Echavanne
Oricourt
LesAynans
Gouhenans
LaVergenne
Vacher.
Lom
ont
ot
Arpenans
Montjustinet-Vel.
Moffans
Serma
magny
Chagey
Courmont
Luze
Faymont
Athesans
Valdoie
Offemont
Cravanche
BELFORT
Châlonvillars
Chenebier
Belverne
Lomont
Frahier-etCh.
Eloie
Etobon
FrédéricMagny- F.
J.
Lyoffans
Vouhenans
Le-Valde
Gouh.
Chaux
EvetteSalbert
Palante
MagnyVernois
Mollans
MagnyDanigon
Roye
Lachapelle/
Chaux
Errevet
CHAMPAGNEY
La-Côte
Velotte
Plancher-B.
Ronchamp
Champey
Couthenans
Coisevaux
Mandrevillars Buc
Echenans/
Mt-Vaudois
Essert
Danjoutin
Bavilliers
Urcerey
Banvillars
Ardelnans
Botans
Dorans
Sévenans
Malval
St- s
rge Mignavillers GRANGESBrevilliers
Bermont
HERICOURT
Essou.
Villafans
LEGr.oite
Verlans
OppeEtr
TréveBorey
BOURG
Saulnot
Stnans
Trémoins
Senargent
LeChatenoisnans
Tavey
Sulpice
ns laVernoy
les-Forges
fa
a
Chavanne
n
g
Moimay
i
VyansVille
Beveuge
DamM
Laire
VILLERAibre
le-V.
VillersBethonNom- benois
Sece- Crevans
SEXEL
VillersMarast
surGdcourt
may
Gon- Saulnot
St- Vellechevreux nans
Semond.
la-V.
Charmont
Brons La Chap.
Raynans
villars
Villar- Ferjeux
Désand.
na
gnard
be Gémonval
Vxr
gent
Esprels
u
o
Autrey
Echen.
!Charmont
C
Georfans
Issans
le-Vay
AllonSt-JulienMONTSoch.
Mélecey
Marvelise
LesArcey
dans
Pont/
lès-M.
BELIARD
Etupes
Magny
l'Ognon
SteExinc.
Dung
CourGramSuz.
chaton
PrésenteCourc.mont
Fallon
SteTaillec.
villers
lès-M.
Marie
Onans
BonArbouens
Bart
Cubrial
Montenois
nal
AbbeBavans
Bretigney
nans
Audincourt
Accolans
Cubry
Faimbe
Geney
Bournois
Voujeaucourt
CuseValenDampierre/
Beutal
Lougres
et-Adr.
Etratigney
D.
Berche
Nans
ROUGEMONT
ppe
SelonMancecourt
Uzelle
Médière
Etouvans
nans
LongevelleGondenansAppesur-D.
les-M.
LaColombiernans
Soye
BondeMathay
Prétière
Font.
Gouhelans
Mandeure
L'ISLEval
FontenelleSURBlussanThulay
M.
GondenansRomain
LEgeaux
St-MauriceM.
HuanneDOUBS
Ecot
Col.
VillarsMont.
Rochesous-Ecot
MésanBourguiRang
PompierreBlussans
Fontaineles-Bl.
dans
gnon
Viéthorey
sur-D.
lès-Cl.
Sourans
Ecurcey
Trouvans
SantSt-GeorgesRillans
oche
amp
GouxMauch
Armont
VergBlamont
Autechauxlès-Dambelin
L'Hôpitalranne
PONTRoide
Lanthenans
CLERVAL
St-Lief.
Verne
DE-ROIDE
Rémondans
Voillans
HyémonPierrefontainedans
Neuchât.
Branne
Anteuil
Villarles-Bl.
U.
Vaivre
Auteles-Bl.
ChauxHyèvreLuxiol
Mambelin
Villars/
chaux
lès-Cl.
Par.
Damp.
Montéchéroux
RocheChampsol
Noirelès-Cl.
HyèvreFeule
fontaine
Mag.
VytVellerotSoleCrosey- ARTE
BAUMElès-Bel.DE
lès-B.
Valonne
ÉNÉRALE
ÉPARTITION
DES
ÉQUIPEMENTS
mont
Dample-Gd
LES-DAMES
Croseyjoux
le-Pt
VillersLomont/
Orve
St-Martin
Bief
Crête
Limites
départements
1Rahon
équipement VernoisLes-Terreslès-B.
Péseux
Chazot
Belvoir
de-Chaux
Hydrographie
2 < équi. ≤ 3
PontRosièresCusance
Velleles-M.
5 < équi. ≤ 10
sur-B.
Guillon- Limites communalesvans
SanceyRandeles-B. avant
FroideMonti- fusion
Servin
10 < équipements
le-Lg
villers
Valovaux
vernage
Adamreille
ProvenEquipement non représenté
:
1
lès-Pass.
chère
SanceyLanans
Lale-Gd
St-Juan
VaucluGrange
OrgeansVaudrisotte
Blanchef.
villers
Ouvans
Surmont
CourPassavant
St-Maurice
Belleherbe
VauAïssey
BattenansLandresse
CouretetainLaviron
cluse
Varin
Mtet-Salans
Orsans
de-Vougney
Longevelle
.
fon
Geo
cell
es
Aillevans
Légende
Cor
N
NO
OG
S
UB
O
D
C
G
R
Nombre d'équipements par commune
Figure 77 : Carte de la répartition générale des équipements
132
3. Répartition typologique des équipements par commune
La présentation des 19 catégories, dans lesquelles sont réparties les 56 équipements, fait
ressortir 6 principaux «types» d’édifices seigneuriaux.
Les fontaines, four, halle, moulin et puits sont perçus comme des équipements de service.
En effet, ils sont dédiés à tous les sujets et sont accessibles par l’ensemble de la communauté.
Ce sont des espaces communs, que l’on pourrait qualifier presque de lieu de vie et de rencontre.
Ils permettent aux habitants de subvenir aux besoins de première nécessité, à savoir l’eau et la
nourriture, à travers la transformation et/ou le stockage des matières premières. Ce premier groupe,
le plus important, représente plus de la moitié des édifices (59%) avec 33 entités.
Un second ensemble d’aménagements sert clairement à la défense de l’espace : les châteaux,
l’enceinte et les fossés. Ce groupe représente 14% des édifices seigneuriaux avec 8 entités. Le cas
du château est particulier puisqu’il regroupe en réalité des fonctions multiples par son complexe
monumental et les différents types de locaux qu’il abrite mais c’est la fonction primaire défensive
qui est retenue pour catégoriser ce type d’édifice.
Dans un troisième groupe, il est possible de rassembler les bâtiments abritant de la
production d’objets, de matériaux de construction ou de produits alimentaires spécifiques, qui
nécessitent, d’une manière générale, un savoir-faire particulier : c’est l’artisanat. On y trouve les
forges, l’huilerie, les scieries, la tuilerie et la saline et qui représentent 12% des édifices avec 7
entités.
Les trois derniers groupes sont moins conséquents. Il y a, tout d’abord, celui formé par des
équipements propres à l’organisation de l’espace, à savoir les bornes et les ponts. Ils sont perçus
comme des éléments de voirie et représente 7% des aménagements seigneuriaux avec 4 entités.
Quelques aménagements sont de type judiciaire et correspondent aux espaces où la loi, et
les sentences prononcées, sont appliquées, à savoir la prison et le «signe patibulaire».
E n f i n ,
Répartition des équipements par type
le
presbytère
et
(sur un total de 56 équipements)
la
chapelle
sont
clairement de type
Judiciaire
Voirie
Défensif
2
4
8
religieux. Il sont
Artisanal
4%
7%
14%
7
12%
voués au culte ou
Religieux
2
4%
mis au service des
serviteurs de Dieu.
Servi ce
33
59%
Figure 78 : Graphique de répartition typologique des équipements
133
Cette répartition des équipements seigneuriaux en différents types suppose que, d’après les
données extraites de la comptabilité, la seigneurie matérielle s’organise globalement de la manière
suivante :
Forge
Artisanat
Huilerie
Fabrication d'objets ou de matériaux
nécessitant un certain savoir-faire
Scierie
Exemples : manufacture, tuiles, objets en
fer, sel...
Tuilerie
Saline
Défensif
Permet la défense des espaces
Exemples : structures en élévation,
structures en creux...
Seigneurie
Judiciaire
Lieux d'application de la loi
Exemples : exécution, emprisonnement...
Religieux
Pour le culte
Château
Enceinte
Fossé
Prison
"Signe
Patibulaire"
Presbytère
Chapelle
Fontaine
Service
Four à pain
Accessibles et utiles à l’ensemble de la
communauté
Halle
Exemples : cuisson de pain, hébergement,
espace de vente...
Moulin
Puits
Voirie
Organisation de l'espace
Borne
Pont
Cette organisation n’est pas homogène au niveau communal. Toutes les communes
n’hébergent pas le même nombre d’équipements, les types d’édifices diffèrent également. Aussi,
le tableau [Tabl. 14] démontre que, si certaines communes disposent d’un seul type d’édifice,
d’autres peuvent en avoir plusieurs.
Les équipements de service sont présents dans 17 communes sur les 21 référencées. Ainsi,
ce type recouvre 80% des localités. Cinq communes ont un édifice de type artisanal : Crevans,
Mignavillers Vacheresse, Saulnot et Granges-le-Bourg. Cinq communes disposent d’un édifice
de défense : Onans, Vellechevreux, Saulnot, Moffans, Granges-le-Bourg. Trois communes ont
un élément de voirie : Essouavre, Montenois et Granges-le-Bourg. Deux localités disposent d’un
équipement d’ordre judiciaire : Gouhenans et Granges-le-Bourg. Enfin, deux communes ont un
édifice religieux : Moffans et Granges-le-Bourg.
D’autre part, 14 localités disposent d’un seul type d’aménagement seigneurial. Pour 10
d’entre elles il s’agit d’un ou de plusieurs équipements de service : Bournois, Courbenans, Faymont,
Malval, Médière, Sénargent, Taillecourt, Villers-sur-Saulnot, Arcey, Secenans. A Crevans et à
134
Vacheresse, l’édifice est de type artisanal. A Essouavre, il s’agit d’un élément de voirie. Enfin,
à Gouhenans, c’est le judiciaire qui est représenté. Deux types différents sont référencés pour 4
localités : Mignavillers dispose d’artisanat et de service, Onans et Vellechevreux possèdent de la
défense et du service, et Montenois abrite du service et de la voirie. Deux autres localités disposent
de trois types différents. Saulnot s’organise entre de l’artisanat, de la défense et du service, et
Moffans entre de la déf